Passeport en main et billets d’embarcation dans ma poche, me voilà prêt à monter dans l’avion. Je viens tout juste de dire au revoir à mes parents, qui avaient les paupières débordantes de larmes. Aussi excités qu’inquiets, ils m’ont souhaité la plus formidable des expériences au Rwanda. Je sentais qu’ils auraient adoré être de la partie. Ils ont répété à Jahia qu’ils lui faisaient confiance.
C’est la première fois que je pars sans eux, sauf pour aller dans des camps de vacances durant l’été. De plus, c’est mon initiation dans l’avion. Je n’ai jamais volé sur les ailes de ces immenses oiseaux mécaniques. À voir la multitude des bagages et le nombre de passagers qui remplissent le ventre de l’avion, il m’apparaît surprenant qu’on puisse lever de terre et s’envoler dans le ciel. Un miracle !
Jahia est resplendissante dans son pantalon blanc et son chemisier rouge. Fathy, lui, se sent bizarre. Il est nerveux de prendre l’avion, lui aussi. Et il est tourmenté à l’idée de rencontrer ses semblables. Je ne l’ai jamais vu aussi préoccupé.