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3,88

sur 384 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est l'histoire du dernier survivant d'une secte apocalyptique, Tender Branson. Sa confession est enregistrée dans la boîte noire de l'avion qu'il a pris en otage… et qui va s'écraser. Il va retracer les éléments fondateurs de sa vie et révéler le pourquoi de son acte.
Comme toujours avec l'auteur depuis la trilologie « Fight Club », « Monstres Invisibles », « Choke », le roman est volontairement provocateur et pousse les limites de la satire sociale et de la critique culturelle jusqu'à son paroxysme.
Il s'en dégage un humour à froid à la Thompson et une puissance narrative, unique !
"Survivant" offre une satire sociale mordante qui dénonce les obsessions de la société moderne pour la célébrité, la consommation et la conformité
Le roman soulève des questions sur la manière dont la société façonne et manipule les individus pour servir ses propres intérêts à elle.

Tender Branson est un narrateur anti-héros complexe. Ses pensées et ses actions souvent choquantes à l'image des aspects sombres et dérangeants de la société contemporaine. La première personne narrative crée une proximité avec le héros.
Mais, à l'inverse du personnage de « Choke », plutôt émouvant à sa façon, Tender Branson, lui, reste peut être difficile à aimer ou à comprendre en raison de ses actions et de son attitude détachée.

L'exploration du thème de la secte et de ses mécanismes de contrôle se révèle particulièrement intéressant pour comprendre le monde d'aujourd'hui (le texte a plus de 20 ans maintenant) – avec ce besoin latent de notre société occidentale de suivre des messies (à l'heure des influenceurs c'est devenu particulièrement frappant).
C'est noir : il ne donne pas la clé d'une rédemption.
Le héros n'arrivera pas à se sortir de son endoctrinement sans recréer à son échelle ce qu'il a connu.
Le roman prend la tournure d'un road +movie drolatique et totalement irréaliste.
Pour les fans inconditionnels de l'auteur....

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Tender Branson a été élevé dans une secte religieuse dont un des grands principes était la délivrance, le suicide plutôt que de devoir renoncer à sa foi. Aujourd'hui, il est l'unique survivant de l'église Creedish mais plus pour longtemps car il est seul à bord d'un boeing 747, qu'il est incapable de piloter et dont le kérosène sera bientôt épuisé. En pilotage automatique à destination de l'Australie, il décide de raconter ce qui l'a amené à détourner cet avion …

J'avais déjà beaucoup entendu parler de Chuck Palahniuk, l'auteur de Fight Club, comme un des écrivains les plus géniaux mais les plus déjantés actuels. L'histoire de Fight Club ne m'attirait pas spécialement. J'ai choisi ce titre en particulier après avoir appris que les Suicide Girls, communauté de jeunes femmes libres qui refusent les conventions, avaient tiré leur nom de ce roman. Cela dit, le terme n'apparaît qu'au détour d'une phrase et n'éclaire absolument pas sur ce mouvement, mais bon.

Il est difficile de résumer ce roman et même d'en parler tant il est particulier. de par sa construction tout d'abord, car il se déroule à rebours. Les pages sont numérotées à l'envers et se décomptent. Elles commencent à la page 366 pour se terminer à la première et va du chapitre 47 au chapitre un. C'est original et la première fois que je lisais un roman utilisant un tel procédé. Il faut dire que le roman débute par la fin. Mais Survivant est également déstabilisant dans ce qu'il raconte. Il est impossible de deviner la suite des événements. Chuck Palahniuk réussit à nous transposer dans un monde qui est le nôtre, et qui pourtant nous semble complètement différent. Il nous surprend par des rebondissements inattendus, des situations cocasses et imprévisibles et surtout des personnages hors du commun.

Avec un humour noir et cynique, l'auteur livre une critique au vitriole de la société américaine plongée dans une consommation effrénée, des dérives sectaires qu'elle engendre, de la crédulité des gens prêts à croire en n'importe quel miracle, de la manipulation des médias, et de bien d'autres maux de notre siècle. Même si le propos peut sembler déstabilisant, on ne peut que saluer la prouesse d'un écrivain atypique qui n'épargne ni son lecteur ni le monde dans lequel il vit. Je n'ai pas eu de coup de coeur pour l'histoire et les personnages ne sont pas attachants mais la dénonciation acerbe à laquelle l'auteur se prête et la folie du récit m'ont beaucoup plu. Être entrainé dans un récit sans deviner quelle direction il va prendre ni quelle invention l'auteur va pouvoir tirer de son imagination est rare et appréciable en littérature.

Je n'en ai pas fini avec les livres de cet auteur qui n'a pas froid aux yeux.
Lien : http://www.chaplum.com/survi..
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"Survivant", c'est l'histoire de Tender Branson, un jeune homme issu de la secte Creedish, dont l'expression des dogmes farfelus consiste notamment à former jusqu'à l'excellence l'ensemble des puînés des fidèles à la gestion domestique ! Placés à l'issue de leur initiation au service de familles aisées, ils oeuvrent méticuleusement et obstinément à maintenir les maisons propres et les jardins impeccables leur vie durant.
Oui, mais voilà, un jour, c'est l'hécatombe : la majorité des membres de la secte se donnent la mort ; bientôt régulièrement rejoints par les membres survivants astiquant aux quatre coins des États-Unis. Tout occupé qu'il est à initier ses employeurs aux rituels subtils du savoir-vivre, Tender Branson en vient à devenir l'unique survivant de cette curieuse église.
Et le voilà bien malgré lui propulsé sous les feux de la rampe, conseillé par un agent cynique et guidé par une prophétesse suicidaire confidente de Tender.

Voilà donc un roman bien déjanté, dans lequel l'auteur critique avec un humour incroyable l'endoctrinement, le star-system, le culte des apparences et tout le marché sur lequel ils reposent. Chuck Palahniuk tire également à boulets rouges sur les déviances du capitalisme et sur beaucoup d'autres piliers de la société de consommation . Des dénonciations qui font écho à celles de "Fight club" où un cadre trentenaire sort de sa vie formatée par un processus schizophrénique ; un trentenaire qui n'est pas sans rappeler parfois Tender.

Cet auteur est pour moi une vraie découverte, tant par son style très marqué que par son humour détonant et grinçant. En plus de la réflexion sur l'esclavage moderne (sectes, médias et société de consommation) j'ai aussi beaucoup aimé les passages où le héros pris de raisonnements obsessionnels décrit mille et une astuces pour redonner du gonflant à un tapis ou éliminer une tache de fruit sur du cachemire... ;-)
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Survivant est un très bon roman de Chuck Palahniuk. Ecrit sous la forme d'un compte à rebours infernal, le roman présente un intérêt particulier et est très bien rythmé. le roman apporte son lot de situations improbables et de personnages fous. Un roman de Palahniuk plus facile d'accès que d'autres.
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C'est le seul ouvrage de Chuck Palahniuk (bon sang, mais comment on prononce ça fichtre ?!?) que j'ai lu à ce jour, mais ça m'a donné envie d'en lire d'autres.

Quelque part entre l'absurdité des préceptes de cette secte imaginaire et les fondations communes avec ses consoeurs bien réelles, l'auteur nous emmène sur un sujet bien sérieux qui est celui du conditionnement, de l'enfermement mental, et du choix individuel.

Le libre arbitre existe-t-il vraiment ? Peut-on échapper à son destin, fût-ce un destin décidé non par un Dieu mais par ceux qui s'en revendiquent ?

Nos chaînes ne sont pas toutes d'acier et l'évasion ne suffit pas à faire d'un prisonnier un homme libre.
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Il paraît que Chuck Palahniuk est complètement déjanté...
C'est vrai que ses romans mettent en scène des personnages atypiques, voire totalement barrés.
C'est vrai que l'on se demande bien souvent d'où il tire cette inspiration qui lui fait imaginer ces situations improbables, ces épisodes absolument loufoques.
C'est vrai que, parfois, il en fait trop, au risque de nous proposer des textes que pour ma part, je trouve indigestes, parce que trop tordus pour être compréhensibles (je n'ai jamais pu dépasser les quarante premières pages de "Pygmy"), ou parce trop "trash" pour être supportables (certaines scènes d' "A l'estomac", au souvenir desquelles je frissonne encore, ont bien failli me faire vomir, et celui-là non plus, je ne l'ai pas terminé).

Mais à part ça, sous ses airs d'écrivain qui ose tout, et dont le principal objectif serait de choquer son lecteur, il a écrit des trucs très valables. Bon, attention, ne vous attendez pas à trouver, dans ses récits, des héros prévisibles, qui ressembleraient à monsieur ou madame tout le monde, qui vivraient leur petite vie bien rangée de citoyens américains modèles... Les romans de Chuck Palahniuk ont toujours un côté loufoque, et politiquement incorrect. Mais il n'est pas besoin de faire trop d'efforts pour deviner, derrière ses personnages et ses histoires invraisemblables, qu'il y est question de nous, et de cette belle société dans laquelle nous évoluons.
Après avoir lu Palahniuk, vous ne la trouverez sans doute plus si belle que ça, d'ailleurs -si toutefois, avant la lecture d'un de ses romans, vous nourrissiez encore quelques illusions-...

Le héros de "Survivant" est lui-même carrément moche. Obèse, le cheveu rare et plat, l'allure négligée, la peau grasse, il faut dire à sa décharge qu'il n'a guère été entraîné à prendre soin de sa personne. Jusqu'à l'âge de dix-sept-ans, il a vécu, coupé du monde, dans une communauté, celle de l'Eglise Creedish, où son statut de "tender" (fils cadet) l'a condamné à une vie de labeur au service de la dite communauté. Ainsi, alors que son frère aîné s'est vu "offrir" une femme et la possibilité -disons plutôt l'obligation- de fonder une famille, lui a été envoyé dans le monde... Il y fait le larbin pour de riches familles, pour le bénéfice de l'église Creedish, qui récupère tous les gains que lui procure cette activité.

Pour l'heure, Tender Branson (puisque c'est ainsi que se prénomme notre beau gosse) est aux commandes d'un Boeing 747 qu'il a détourné. Il sait qu'il lui reste sept heures de vol avant de se crasher, faute de kérosène, et il va employer ce temps, au fil du compte à rebours qui le rapproche de l'inéluctable fin, à nous expliquer comment il en est arrivé là...
Comment, l'un des derniers survivants de la secte dont il était issu, et dont les membres se sont collectivement suicidés, il a fait partie d'un programme de suivi dont le but était de le maintenir en vie...
Comment ce statut a été récupéré par un obscur agent qui a fait de lui un célébrissime prédicateur, l'a aidé à modifier son apparence à coups de musculation, de stéroïdes, et d'opérations chirurgicales...
Comment, à l'endoctrinement de la communauté Creedish, a succédé, finalement, celui d'une société du paraître et du sensationnel, et comment il s'est laissé lui aussi grisé par l'argent, le pouvoir, et le reflet de sa propre image, par l'espoir que tout cela le rendrait immortel, par le confort d'avoir toujours quelqu'un pour vous expliquer ce que vous avez à faire. Parce que la liberté, l'autonomie, la prise de responsabilité sont des notions trop effrayantes pour être appliquées...

C'est burlesque, et d'un cynisme fortement réjouissant.
Bref, je vous invite vivement à embarquer à bord du vol 2039...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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gros pamphlet désabusé et noir sur le monde moderne
écriture particulière mais plutôt efficace dans le contexte
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Le deuxième roman de Palahniuk s'inscrit dans la droite lignée de Fight Club : un narrateur masculin seul et désespéré par une existence qu'il juge absurde, son âme soeur mi réelle mi fictive venue pour l'en délivrer (Adam), la personnalité féminine cynique et déjantée (Fertilité), et enfin l'apocalypse qui se profile pour une société de consommation qui ne recule devant aucune atrocité. le propos nihiliste est dur mais sans concession pour notre monde profondément égoïste.
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Allez je refais une critique façon footballeur, Franck Ribéry toujours :

Quelques années auparavant, j'avais lu Fight Club du même auteur et je m'étais fait profondément chier (et pourtant je l'avais lu jusqu'au bout, époque où je me forçais à lire même les livres qui m'emmerdaient, époque heureusement révolue). Impression de lire un scénar de film. D'ailleurs, le film m'avait semblé nettement meilleur que le bouquin dont je n'avais pas du tout saisi l'humour ravageur. Quand Thierry Henry m'a tendu « Survivant », deuxième bouquin de Chuck Palahniuk, j'étais donc légitiment sceptique. « Tu me fais une blague ? » lui avais-je demandé, connaissant l'esprit facétieux du joueur mais aussi de l'homme. Sans répondre, Thierry avait souri puis remué son bras tendu, insistant pour que je prenne le book. Ma curiosité était trop forte. J'avais pris le book et l'avais lu. D'un trait. Sans prendre le temps de me changer (je me souviens encore de la couleur de la serviette que j'avais enroulée autour de la taille : verte à pois bleus). Comme quoi, les oeuvres d'un même auteur peuvent susciter des réactions contraires. Autant je suis partisan de ne pas lire jusqu'au bout un bouquin qui est chiant, autant, j'approuve qu'on donne plusieurs chances à un auteur, même si ses oeuvres précédentes étaient nazes – exceptions faites de Beigbeder, Levy et autres Jardin (un seul être doit se cacher derrière ces trois noms, encore un coup de Fantomas !)…

« Survivant » m'a donc captivé de A à Z. Début sur des chapeaux de roues, le narrateur a pris les commandes d'un avion long courrier. Il a viré les passagers ainsi que les pilotes. Son but : se scratcher dans le désert australien. Mais avant de se scratcher, il va raconter « à la boite noire » comment il en est arrivé là…

Persos zarbis, atmosphère délétère (glauque ?), violence maximale, humour dévastateur, ce bouquin ressemble à une grenade qui vous pète à la gueule sans en avoir l'air. Plusieurs fois. Certaines scènes sont vraiment démentes, et c'est l'une des rares fois où je me suis demandé comment l'auteur avait fait pour imaginer de tels trucs. Je me suis aussi demandé si l'auteur, avec cet écrit qui ne ressemble vraiment à aucun autre et qui est inclassable, n'était pas majeur, à l'instar d'un Bret Easton Ellis (surtout pour American Psycho).

Bref, j'ai hâte de me pencher sur ses autres oeuvres, notamment Monstres Invisibles que m'a aussi conseillé Thierry.

En tout cas, c'est un réel plaisir de tomber sur ce genre bouquin.

Si je le convertissais en geste technique, je dirais qu'il vaut bien une reprise de volée en pleine lucarne !

Non, deux ! Soyons pas pingre.
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