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3,57

sur 1248 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des livres qui nous semblent familiers dès les premières pages, sans doute parce que l'on se loge au creux de ceux-là. Olafsdottir c'est l'essence même de la volupté, de la délicatesse, c'est se lover dans un cocon et se laisser emporter dans un monde aérien d'où l'on observe des ébauches de vie dont on se nourrit avec délectation.

L'Embellie ou la légèreté, l'apaisement, l'éclaircie au milieu de la bruine, des murmures silencieux de Tumi et de la narratrice s'exhalent des chuchotements d'une vie nouvelle. Des notes de pluie esquissent l'harmonie des paysages grandioses d'Islande. Les crues des rivières sortent de leur lit s'apparentant à l'écoulement des facéties rendant la liberté à une authenticité trop longtemps contenue « Qui je suis est indissociablement lié à où je suis et avec qui je suis ».

C'est tout au long de ce trajet, sous les étoiles d'une ile volcanique, que se détache sur la nationale 1 caillouteuse une promenade littéraire des plus exquises, une recette savoureuse, peut être à l'instar de ces 47 recettes de cuisine évoquées par la narratrice dont une de tricot, qu'Olafsdottir mentionne à la fin de son roman…

Un régal.
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L'embellie, Rigning i november ( littéralement Pluie de novembre) en version originale parue en 2004, traduit par Catherine Eyjolfsson, a été publié par les éditions Zulma en 2012, puis réédité par les édition Points en 2014.
L'embellie, second roman de la romancière islandaise, continue son exploration des relations humaines, amorcée dans le rouge vif de la rhubarbe, en abordant les thèmes de l'amitié, de la maternité et du couple, mais aussi de la différence, de l'handicap vécu non pas comme une catastrophe mais comme une richesse, sur un ton toujours aussi fantaisiste et enjoué, avec beaucoup d'humour:"les gens n'aiment pas recevoir de la visite dans les odeurs de cuisine, ils n'apprécient guère de discuter en chaussettes ou même pieds nus face à une inconnue, au milieu d'un amoncellement de chaussures dans une entrée étroite, avec autour d'eux des gosses énervés -d'après moi, ce sont les conditions idéales pour que la facture soit réglée sur-le-champ..."(Pages 14-15).
La question cruciale à laquelle Audur Ava Olafsdottir tente de répondre à chacun de ses romans est comment vivre en harmonie avec ses proches sans nous trahir nous-mêmes...Un certain détachement, comme la narratrice qui semble prendre le départ de son mari plus comme une péripétie dans son sens premier ( événement soudain qui change la situation des personnages et opère une révolution dans l'action) et s'y conforme parce que "c'est comme ça et pas autrement", serait-il un début de solution?
Le roman comprend deux parties: la première, la plus courte, raconte comment la vie de la narratrice va se trouver bouleversée par deux événements aucunement liés entre eux; la seconde nous entraîne dans un road-movie plutôt animé...
La narratrice, traductrice à son compte, voit sa vie bouleversée: son mari, qui éprouve des difficultés à vivre avec une femme si peu conventionnelle, sans habitudes ni routines, incapable de lui donner des repères auxquels il puisse se rattacher, la quitte pour une autre; quelques jours plus tard, Audur,sa meilleure amie, mère célibataire enceinte de six mois, se foule la cheville; hospitalisée jusqu'à l'accouchement, elle lui confie la garde de son petit garçon, Tumi, presque sourd et portant des lunettes très épaisses.
Ayant gagné un chalet d'été qu'elle veut installer dans son village natal situé sur la côté est de l'Islande, elle décide d'emmener le petit garçon avec elle. Les voilà partis, la boîte à gant remplie de billets de 1000 couronnes et le coffre plein de choses aussi hétéroclites qu'un bocal à poissons rouges, sacs de couchage, marmite de boulettes de poissons, sur la Nationale 1 qui fait le tour de l'île, en direction de l'est. Mais, comme dans les contes de fées, les deux nouveaux amis font des rencontres aussi inattendues que constructives, car n'oublions pas que la jeune femme est avant tout à la recherche d'elle-même...

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J'avais gardé un excellent souvenir de Rosa Candida que j'ai lu il y a deux ans je crois et j'ai retrouvé dans L'embellie la même grâce dans l'écriture, qui est aérienne, poétique et touchante. Auður Ava Ólafsdóttir nous emmène une fois de plus dans un voyage qui vient résonner dans tout notre être et dont on ressort ému, les sens en éveil et profondément apaisé. C'est probablement en raison de la légèreté et de l'humour que sa plume distille dans son récit, qui irradient tant dans les moments graves que les instants précieux où le rire nous emporte.

On part en balade dans un parcours qui n'est pas de tout repos, dans les landes, les paysages bruts mais aussi dans la ville de Reyjavik avec un regard subtil et très personnel sur l'environnement qui entoure notre narratrice. Mais c'est surtout une exploration qui nous fait plonger dans ses pensées, dans son passé, que l'on découvre par fragments, petits bouts par petits bouts. L'auteure nous fait vivre – bien plus que simplement lire – une histoire forte où l'on apprend à comprendre notre narratrice, les blessures de sa jeunesse, les troubles qui la tracassent, qui émergent toujours par surprise dans le récit, au détour d'un virage, d'une conversation, constituant un récit dans le récit. Ces discours que la narratrice entretient avec elle-même nous permettent de davantage nous faire partager son univers et lui donne encore plus de densité et de présence. On chemine avec elle et tout au long de la route, on vogue avec cet esprit libre, qui embrasse la vie avec tout ce qu'elle lui apporte : les tourments, les absurdités, mais aussi la beauté des rencontres faites au hasard, les situations comiques et attachantes.

Mais c'est surtout la relation que va entretenir notre héroïne avec le jeune Tumi qui constitue l'essence de cet enchantement littéraire. Au-delà de la réflexion sur la maternité sur laquelle la narratrice s'interroge, ces deux êtres vont entamer une relation drôle, originale tant dans leur manière de communiquer que par la force de ce qu'ils vont vivre. Ce petit bonhomme, sage, calme et très sensible apporte une émotion incroyable au récit. Si les premiers pas se révèlent compliqués, angoissants même pour la narratrice, les péripéties lors de leur tour de l'île vont les amener à créer un lien très fort, bien au-delà des sons et des mots, un lien impalpable mais puissant. Un fil ténu mais incassable, où chacun va trouver en l'autre amour, sérénité et joie de vivre. On voyage avec eux et on se sent faire partie de l'aventure, on devient intimement complices et on ne veut pas que l'histoire s'arrête.

La beauté de cette relation enfant-adulte m'a beaucoup touchée. Si Tumi est handicapé et que notre narratrice est obligé de penser autrement toute forme de communication au début, ils vont très rapidement trouver le meilleur moyen de se comprendre : s'exprimer avec le coeur. L'intelligence de ce petit être, sa détermination et sa douceur vont lui permettre de s'affranchir des barrières qu'elle a construites et qui entravent son épanouissement. Une vraie bouffée d'oxygène !

Une très belle lecture pleine de vie, de spontanéité et d'amour, où Auður Ava Ólafsdóttir nous fait vibrer. Une métaphore filée du voyage tant intérieur que géographique qui nous laisse sur une fragrance tendre et une douce brume de mystère. Et pour prolonger le séjour, 47 recettes de cuisine présentes dans le récit et une de tricot nous sont offertes en annexes. Nous ne sommes pas prêts de quitter l'Islande…
Lien : http://wp.me/p12Kl4-v8
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Elle est traductrice, femme libre et indépendante qui prend des décisions sur des coups de tête, mais se laisse aussi porter par le flux de la vie de manière assez passive et docile.

Ce tempérament ne convient plus à son mari qui la quitte pour une autre femme avec qui il attend un enfant.

C'est l'occasion pour la narratrice de prendre la route, de changer d'air. Elle va sillonner les routes obscures d'Islande en plein mois de novembre étonnement doux et pluvieux cette année-là, pour rejoindre son village d'enfance où elle fait installer un «chalet d'été».

Quelques jours avant son départ, sa meilleure amie Audur, enceinte de jumeaux, doit être hospitalisée. Elle lui confie son fils de 4 ans, malentendant et malvoyant.
Qu'à cela de tienne, cette femme qui ne veut pas d'enfant, se sent complètement irresponsable, s'occupera de l'enfant de son amie.

L'enfant et la femme vont s'apprivoiser.

L'éloge de la lenteur, la poésie de la plume, la splendeur du roman d'atmosphère, les personnages uniques au tempérament très nordique… ce roman est un petit bijou qui me colle encore à la peau plusieurs jours après l'avoir fermé.

Cette autrice est une génie des mots, une magicienne des ambiances.

Trad: Catherine Eyjólfsson
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Ce livre, dont je ne me rappelle pas la raison qui m'a poussée à l'emprunter, est un peu comme ces rêves que l'on fait lorsque l'on flotte entre sommeil et réveil au petit matin, dont les détails sont si précis qu'ils semblent réels mais la façon dont ils s'imbriquent laissent penser que l'on est ivre ou sous l'influence d'une hallucination. L'histoire en elle-même, bien que limpide, est une succession de méandres alambiqués où l'on se perdrait presque si l'on ne s'accrochait pas à la petite main de Tumi. Un mélange de tendresse et de réflexions, sous forme de road-trip au coeur d'une Islande hostile, un voyage initiatique qui se dévore d'une traite.
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Quelle belle découverte !

L'héroïne a une vision décalée de la/sa vie et s'avère très attachante à suivre. Tant mieux car elle nous embarque dans un tour de l'Islande avec un petit garçon quasi sourd et aveugle qui est le fils d'une amie, mère célibataire enceinte de jumeaux.

Tous les éléments constituant cette histoire sont à la fois surprenants, incongrus, à se dire : "non, j'y crois pas" .... et pourtant tout s'enchaine avec une fluidité et une évidence désarmantes et attachantes !

Les péripéties, les réflexions personnelles de l'héroïne, ... on aurait pu tomber dans du féminisme tranchant mais tout est émoussé, tempéré, patiné et pourtant bien ferme et marqué ...la " tendresse" serait-elle la magie de l'Islande et des auteurs islandais ?
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L'histoire commence par un dialogue de sourds et un divorce et se continue par un voyage. L'héroïne a la garde du garçon sourd de sa voisine, enceinte. Avec lui, elle part en vacances et c'est l'occasion, pour elle, de se découvrir, de s'apprivoiser, d'apprendre à prendre soin d'une autre personne qu'elle-même. L'auteur nous donne sa réflexion sur la vie, le couple, les relations hommes/femmes. Ce livre agréable à lire quoique long est un hymne à la vie, au hasard, à la rencontre et à l'amour.
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Un de mes livres coup de coeur dont je me souviendrais toujours. J'ai adoré l'écriture, le style. je me suis attaché aux personnages dès la première ligne. On découvre également les paysages islandais avec émerveillement. le lien qui se tisse entre les deux protagonistes, une jeune femme célibataire sans enfant et un petit garçon à la santé délicate dont elle va devoir s'occuper, est tous simplement beau.
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Je me suis régalée.
Un vrai bijou à conseiller à tous les dépressifs !
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Histoire terrible, description des paysages au top, et les recettes incroyables. Petite pépite islandaise et éloge de la femme indépendante libérée, je valide.
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