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3,87

sur 307 notes
Quel roman ! Tout y est profondément marquant. L'univers, un post-apocalyptique profondément original, inspiré de l'Afrique, ses paysages, ses traditions patriarcales, ses croyances animistes et les blessures qui la déchirent aujourd'hui. Les thèmes traités, très durs, mais maniés d'une façon experte, en évitant l'écueil de la fascination morbide : il est question, dans ce livre, de génocide, du viol comme arme de guerre, d'excision. Plus largement, d'amour, de haine, de colère et du destin des gens qui ne s'inscrivent pas dans la norme. Et les personnages, attachants, courageux, furieux, orgueilleux, persévérants, humains. C'est poignant.
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Onyesonwu est une Ewu, une enfant de la violence née du viol de sa mère Okeke, la minorité oppressée, par un sorcier Nuru. En grandissant, méprisée par tous à cause de ses origines, elle va développer d'étranges pouvoirs. Mais suite à un rite pour ses 11 ans, Onye va découvrir qu'elle est constamment surveillée par un menaçant oeil rouge.

Voilà un roman qui ne peut pas laisser indifférent ! Superbement écrit, il aborde des thématiques toutes plus difficiles les unes que les autres et n'est donc pas à mettre entre toutes les mains. Même en m'attendant à ces thématiques (le résumé est quand même assez transparent sur ce que l'autrice nous réserve), je ne m'attendais pas à me sentir aussi mal en commençant ce livre. Je pense que c'est en grande partie dû au fait que l'autrice a une plume assez douce, presque tendre, qui crée un contraste d'autant plus grand lorsqu'elle aborde les sujets compliqués. Et puis il y a aussi le fait que je suis très tendu en ce moment et que ce n'était donc pas forcément le meilleur timing pour lire ce roman.

Quoi qu'il en soit, ça aura été vraiment une excellente lecture bien que, d'après moi, la deuxième moitié ne soit pas tout à fait à la hauteur du début, au moins en termes de rythme. La seconde moitié se passe en grande partie dans le désert et on ressent peut-être un peu trop l'errance des personnages. Tout ce qui s'y passe est intéressant mais on a parfois l'impression que l'autrice essaye de repousser un maximum le face-à-face final.

D'une façon générale, j'ai beaucoup aimé les différents personnages (à part peut-être Diti qui est extrêmement agaçante). L'évolution d'Onyesonwu est particulièrement intéressante puisqu'elle commence sa vie en étant assez naïve (malgré le fait qu'elle ne soit pas épargnée dès le début de sa vie) et qu'elle devient de plus en plus forte et dure à mesure qu'elle grandit. On retrouve des personnages féminins globalement très forts et c'était une vraie bonne surprise.

En revanche, certaines phrases et dialogues m'ont quand même un peu gêné. Notamment au niveau de la relation d'Onye et Mwita que je n'ai pas toujours trouvé très saine. Mwita a évidemment bon fond mais il a parfois certaines phrases et comportements que j'ai trouvé vraiment toxiques. Mais là où j'ai été le plus gêné, c'est lorsqu'on parlait d'un personnage victime d'inceste. A deux reprises Onye décrit son amie comme étant « si jolie que même son père ne pouvait pas lui résister ». J'imagine que c'était une façon de montrer à quel point le sexisme est ancré même chez les femmes, mais j'ai trouvé cette phrase à vomir. On voit bien qui on essaye de faire passer pour la victime dans l'histoire. Ça n'est évidement pas l'intention de l'autrice mais ça m'a en tout cas mis assez mal à l'aise.

Quoiqu'il en soit, il s'agit vraiment d'un roman important que je recommande, à condition de pouvoir supporter les thématiques abordées (et d'être dans un pas trop mauvais mood avant de commencer).
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Il m aura fallu beaucoup de temps pour achever ce roman.
Un roman vraiment atypique.
Nous sommes en Afrique post apocalyptique.
Roman fantasy avec de beaux décors en particulier les déserts et une mention particulière pour le peuple rouge qui se déplace avec les tempêtes de sable.

L écriture est belle et poétique. Mais j ai eu du mal avec l ambiance de l histoire. Beaucoup de violence et de colère. Pas de moments d apaisement. Ce qui fait que j ai eu besoin de faire des haltes dans ma lecture. J ai parfois aussi été déboussolée par l usage de la magie et du chamanisme. J ai bien aimé Ue l heroine se change en animal. Mais certains choses m ont bien fait planer.

Qui a peur de la mort ? C est littéralement la signification du prénom d une petite fille dont nous suivons le parcours. Elle est née du viol de sa mère issue d une tribu okeke par un général de la tribu nuru. Ces derniers exterminent les okeke. Destruction et pillage de village, massacre des hommes, viols des femmes qu ils laissent souvent pour mortes. Lecture difficile car cela rappelle des choses vraies.
Pas facile d être une enfant Ewu, née du viol mais notre heroine est forte et déterminée à venger sa mère et à arrêter le massacre des okeke. Surtout qu elle est une sorcière.
Riman initiatique. Fort. Des passages difficiles comme l excision des petites filles.
J ai regretté qu il n y ait pas plus de lumière dans ce roman. C est violent, très violent. La fin a été particulièrement éprouvante. Dommage. Je suis passée un peu à côté.
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Dans une Afrique post-apocalyptique, Onyesonwu qui signifie Qui a peur de la mort ?, une jeune fille à la peau et au cheveu de couleur sable se découvre des pouvoirs de sorcières. Elle devra affronter son destin, sa nature et les traditions qui régissent son pays où la guerre continue à faire rage entre les Okekes et les Nurus.

J'ai embarqué dans un long récit empreint de magie, de tradition. Les personnages principaux sont attachants avec leurs défauts, l'amour et l'amitié qui les unit. A travers ce roman, l'autrice aborde le génocide, le viol, l'excision, la place de la femme.
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- Sorcière ewu -

Onyesonwu est née de la souffrance du viol. Mais elle a aussi été ardemment désirée. Onye est une africaine à la peau claire qui, selon la légende, deviendra une personne violente puisqu'elle est née dans la violence. C'est une ewu. C'est pourtant une petite fille qui s'émerveille à chaque nouvelle découverte, qui est curieuse et désireuse d'apprendre. Elle aide sa maman autant que possible et se liera d'amitié avec un forgeron, qui deviendra son beau-père. En grandissant, elle comprendra les sacrifices qu'ils ont fait pour elle car les gens sont cruels, surtout quand ils ont peur.
Mwita est un garçon ewu lui aussi. Un lien puissant se créera entre eux pour bien des raisons. Et puis Luyu, Binta et Diti seront également liées a elle par un acte sacré mais néanmoins barbare. Enfin Aro, vieux sorcier arrogant, aux propos dérangeants, qui acceptera finalement notre personnage principale comme disciple pour l'aider à contrôler sa puissance. Car oui, Onyesonwu est une sorcière. Elle est d'une puissance à faire pâlir les plus sages.

Onyesonwu, après avoir entendu l'histoire de sa mère, aura beaucoup de mal à se maîtriser. L'injustice de leurs sorts la ronge. Elle, et par extension ses parents, est traitée comme une paria, une malédiction par son peuple. Quand elle découvrira son pouvoir, elle cherchera la vengeance. Elle souhaitera la mise à mort de son géniteur. Quand elle partira, elle ne sera pas seule. Ce récit initiatique sur fond de légende Africaines est est cruel et tendre à la fois. L'enfant, l'adolescente puis l'adulte va traverser bien des épreuves. le rejet d'abord. Elle ne comprend pas pourquoi mais passe outre. La haine ensuite. Elle ne comprend pas, mais elle encaisse. L'incompréhension de sa situation. Elle aura du mal à comprendre mais elle s'accrochera. C'est un personnage fort et indépendant qui est dépeint. Si on peut penser qu'elle sera seule au départ, c'est sans compter sur sa force de caractère et son aura. Lors du rituel des 11ans, qu'elle rejoindra de sa propre volonté, elle gagnera des soeurs. Lors de ses premières transformations, c'est Mwita, apprenti guérisseur, qui la guidera. Il l'appuira également auprès de Aro, son maître. Si ce dernier refusera pendant des années de la prendre comme élève elle aussi, il finira par comprendre que c'est une nécessité.

Derrière chaque personnage se cache force et faiblesse mais ils évoluent. Tous. Bien ou mal, ils évoluent. Les propos sexistes sont présents tout du long de l'histoire car les personnages ne changent pas en un claquement de doigt. Les hommes acceptent cette femme comme puissante sorcière mais ne cessent de lui rappeler qu'elle est une femme dès qu'ils sont contrariés. le racisme est très présent. Elle est considérée comme une divinité mais elle reste une ewu dès la première occasion d'humiliation. Chaque relation humaine est complexe et pas toujours agréable à lire tant elles sont criantes de vérité.

C'est un roman qui m'a fait passer par toutes les émotions. J'étais en colère avec Onye, triste et soucieuse mais aussi heureuse et curieuse lorsqu'elle l'était. Je ressors de cette lecture de la même façon qu'en lisant Circe ou Boudicca. Grandi et fière. Je vais me pencher sur d'autres écrits de Nnedi Okorafor car sa plume (à travers la traduction de Laurent Philibert-Caillat) est un régal.
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Tout au long du livre je me suis demandée si ce livre était le récit d'une histoire vraie ou de la fiction. Ces détails sont si intenses, cette afrique qui est décrite donne froid dans le dos mais semble aussi si réelle.
Les personnages, Onye, Mwita, Diti, Luyu et Binta sont attachants. Tous différents mais se complètent.
Pourquoi cette note un peu basse ? La fin m'a déçue, j'ai eu du mal à la comprendre et je l'ai trouvé bâclée.
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Voilà une curiosité, un roman qui ne laisse pas indifférent. Déjà, parce qu'on en parle tant. Acclamé, mais aussi très critiqué, j'en avais déjà entendu des critiques virulentes ou, surtout, des déceptions et je peux comprendre pourquoi. Prévenue, je m'attendais à pire - j'ai été déçue en bien.

Je m'attendais d'abord à un roman de science fiction - et oui, finalement, en arrivant au bout du livre, on peut dire que s'en est un mais c'est le côté fantastique qui domine. Les styles s'alternent et ceux qui y voient une enième quête d'une ado élu n'ont pas tort, mais malgré ses pouvoirs, son destin, l'élue en question reste plutôt paumée et instinctive et ses compagnons sont indispensables (ok, Harry Potter aussi) - c'est surtout un roman d'apprentissage, mais aussi d'échec.

Ses qualités? Bien sûr, son goût africain lui donne toute son originalité et les personnalités comme la mère d'Onye ou son père, Mwita sont magnifiques. le paysage de cette Afrique post-apocalyptique est original. Et l'histoire verse aussi dans le conte. La femme s'y affirme dans toute sa force, sans diminuer l'homme mais en s'imposant comme différente - malgré les préjugés durables. On reste dans des cultures patriarcales qui perdurent, des pratiques à dénoncer et les guerres qui s'éternisent. On est donc très lié à notre monde moderne - pas si loin ne fait.

Ses défauts: il verse dans le conte comme il verse dans le roman pour ados - oui, les histoires de coeur du petit groupe sont agaçantes et font perdre son rythme au roman tout en gardant quelques belles surprises. Je me suis demandé pour tant de monde, surtout 2 de trop. Beaucoup de sexe, violent ou amoureux - je peux comprendre, on va à la source de la vie et la procréation a sa propre magie. La violence, les conflits, les viols... les descriptions crues et abominables peuvent rendre ce texte insoutenable et surtout l'insistance n'est pas toujours nécessaire (on vit le viol de la mère en détail plusieurs fois). Et tout cela se résout un peu trop facilement - heureusement, on bascule dans la légende.

3 fin? L'auteur n'aurait pas su choisir? On savait ou on allait, un happy end n'était pas forcément nécessaire. C'est ce qui aurait gardé le roman dans la différence des éternels happy end mièvres dont certains films (Miyasaki! nous avait pourtant déshabitué (Mononoke!). Dommage.

Donc 3 étoiles - de bons moments, un bon décor, de belles surprises mais malheureusement aussi une fin trop brève, un roman mal achevé et quelques passages trop redondants.
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Je commence 2020 avec un livre poignant et d'une violence qui m'a fait frissonner plus d'une fois. Et c'est dire, car je pense être plutôt "habituée" à la violence, étant donné mes goûts en livres/séries/films...Bref. Je ne sais vraiment pas comment faire une review décente de ce livre :/Qui a peur de la mort? est l'histoire d'Onyesonwu, enfant d'un viol et rejetée de tous de par l'origine de sa conception. En grandissant, elle développe certains pouvoirs et découvre qu'elle est peut-être destinée à de grandes choses.Résumé de qualité wowLa première chose que je peux dire est que ce livre est dur. Il me laisse la même impression que cette scène terrible dans Gran Torino lorsqu'une fille revient chez elle après s'être faite violée et torturée. Je suis traumatisée de cette scène et je pense que ce livre va également me hanter pendant longtemps. Il faut donc s'accrocher pendant cette lecture!La deuxième chose (plus positive) est le cadre incroyable de cette histoire. le contexte exact de ce monde dans lequel évolue Onye reste flou jusqu'à la fin du livre mais au final, ça ne m'a pas tant gênée que ça. le résumé parle d'un monde post apocalyptique. Dans le livre, on y retrouve quelques rares mentions mais c'est tout. Rien n'est vraiment expliqué. Mais ce que j'ai surtout adoré, c'est ce folklore africain, que je ne connais pas assez et qui est juste fascinant. Encore une fois, je me dis que je devrais varier beaucoup plus mes lectures!Enfin, le dernier point que j'aimerais évoquer : les femmes. La condition de ces dernières est très difficile, comme elle l'est aujourd'hui dans certains pays. Ce que j'ai aimé, c'est voir différentes femmes et qu'il n'y avait pas de jugement, peu importe leurs choix. Difficile à expliquer ^^" Je dirais que je n'ai pas ressenti une volonté de l'auteure de condamner certaines de ces femmes par rapport à d'autres. Quelque chose comme ça. En tout cas, j'ai beaucoup accroché au personnage d'Onye et j'ai eu du mal à ne pas m'immerger complètement dans ses sentiments.Je n'ai pas donné 5 étoiles à ce livre car la fin m'a quand même laissée un peu confuse. Peut-être que je relirai les dernières pages mais bon. Je ne suis pas vraiment sûre d'avoir bien compris x)Et comme je l'ai lu très vite (en 2 sittings ^^"), c'est aussi pour ça que j'ai du mal à faire une review construite et à me rappeler tous les points que j'aurais voulu souligner...Bref ! Cette première lecture de l'année m'a tout de même agréablement surprise et je vais sûrement lire d'autres oeuvres de cette auteure :)
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Onyesonwu est rejetée à la marge par la société mais prouvera bien vite qu'elle à également son mot à dire. Quête de l'affirmation de soi puissante, "Qui à peur de la mort ?" fait souffler un vent rafraîchissant sur la fantasy.

Signé par l'autrice américano-nigérienne Nnedi Okorafor, "Qui a peur de la mort ?" (Traduction du prénom de son héroïne) est récompensé à sa sortir par plusieurs prix majeurs de la SFFF. Et c'est mérité !
Onyesonwu est "ewu", une enfant du viol. A la fois Nuru par son père et Okeke par sa mère, une situation peu enviable dans la guerre génocidaire qui oppose les deux peuples. Dans cette Afrique post-apocalyptique très violente, la jeune fille doit endurer quotidiennement les oppressions liées à son statut particulier et à son genre. Mais Onye, comme la surnomme ses amis, n'est pas une fille "normale", c'est une mystique ayant accès à une forme de magie qu'il lui faudra apprendre à maîtriser. Cette dernière est un don autant qu'une malédiction dans sa quête la menant sur les traces de son père...
Avec un cadre original et des thématiques dures, rarement abordées dans la fantasy, ce roman nous entraîne aisément au bout de ses 600 pages d'un récit initiatique tout en colère, amour et subversion.
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Lire ce roman est comme regarder une bonne série de SF : l'atmosphère est très présente, les personnages sont en permanence dans l'action, ce qui donne pas mal de rythme, et la trame se déplie de manière assez linéaire avec des révélations sur le passé à mesure qu'approche le dénouement, attendu et connu assez rapidement.
L'histoire démarre brutalement avec des thèmes forts abordés frontalement. Naissance d'un viol, excision, différence, racisme.
Après cela, l'histoire prend la forme d'une quête initiatique qui aurait pu s'épargner une bonne centaine de pages.
Au moment de le refermer, si l'atmosphère demeure, de même que quelques moments forts du personnage principal, on se rend compte que tous les autres personnages sont très peu creusés, même s'ils sont très présents.
De même, beaucoup de choses n'ont pas été éclaircies. J'en suis à espérer un développement à l'écran qui permettait de développer l'univers très intéressant que l'auteure a mise ne place.
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