Le Jardin Arc-en-ciel

Une famille n'en est pas une dès le départ, elle le devient avec le temps, jour après jour, à force de rires, de colères et de pleurs. Du coup, si on néglige cet effort, malgré les liens du sang, la famille se disloque, se désintègre.

- Le mariage, tu sais, je crois que c'est un peu comme former un duo de détectives du bonheur. On s'arrache parfois les cheveux, on lutte contre des ennemis puissants, mais malgré tout on continue à avancer, à la poursuite du bonheur.

Celui qui voit un arc-en-ciel la nuit sera heureux toute sa vie.
Si la personne qu'il aime se trouve à ses côtés, tous deux seront unis pour l'éternité.

nous avions adopté la Constitution de la famille Takashima.

Ne jamais se mentir à soi-même.
Rire à gorge déployée une fois par jour.
Fêter nos joies et pleurer nos chagrins ensemble.
Ne surtout pas se forcer.
Quand ça va mal, hisser le drapeau blanc sans hésiter.

Rien que des choses évidentes, mais toutes essentielles.

Mon cœur s’est mis à cogner, comme s’il tapait des pieds. Soudain, j’avais du mal à respirer, la gorge sèche. La main que j’avais retirée de celle de la jeune fille était toute moite. Exactement comme si je tenais serrées dans mon poing les larmes qui coulaient sur ses joues.

Le mariage, tu sais, je crois que c'est un peu comme former un duo de détectives du bonheur. On s'attache parfois les cheveux, on lutte contre des ennemis puissants, mais malgré tout on continue à avancer, à la poursuite du bonheur . Pour les deux, le bonheur, c'est la même chose.

Avec chaque vague de chaleur émanant de sa paume, mon cœur glacé se réchauffait. Je n'avais pas le souvenir d'avoir jamais tenu quelqu'un par la main. Saisie par l'émotion, j'ai cligné des yeux et des larmes ont roulé sur mes joues.

Alors qu'un homme et une femme peuvent concevoir un enfant sans s'aimer, deux hommes ou deux femmes, mêmes fous d'amour, n'auront jamais leur propre bébé, c'est vraiment trop injuste non ?
Le Bon Dieu pourrait quand même, me semble t'il, avoir la générosité d'accorder un bébé à tous les amoureux qui le souhaitent qu'ils soient hétérosexuels ou homosexuels.
Parce que les couples homosexuels comme mes parents, on ne les remarque pas mais, en réalité, ils sont nombreux.

A cet instant, une certitude s'est imposée à moi.
Une famille, ce n'était pas une question de sexe ou d'âge.

Écouter quelqu’un parler, cela semble à la portée de n’importe qui, mais en réalité, c’est super difficile. Les événements perturbants ou tristes deviennent une souffrance lorsqu’on les garde pour soi, alors qu’on peut alléger ou réduire cette souffrance en la partageant avec quelqu’un. Apaiser l’autre en l’amenant à exprimer ce qu’il n’avait encore jamais dit à personne, c’est ça, le vrai travail de l’écoutant bénévole.

(Philippe Picquier, p.244)