Cette parution du deuxième volume des Œuvres de Friedrich Nietzsche, dans la collection Pléiade, couvre la période 1878-1888, celle d’un tournant majeur dans la pensée du philosophe.
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Ce qu’il y a d’aventure personnelle dans ce livre. Il semble être écrit dans le langage d’un vent de dégel : on y trouve de la pétulance, de l’inquiétude, des contradictions et un temps d’avril, ce qui fait songer sans cesse au voisinage de l’hiver, tout autant qu’à la victoire sur l’hiver, à la victoire qui arrive, qui doit arriver, qui est peut-être déjà arrivée… La reconnaissance rayonne sans cesse, comme si la chose la plus inattendue s’était réalisée, c’est la reconnaissance d’un convalescent, — car cette chose inattendue, ce fut la guérison. « Gai Savoir » : qu’est-ce sinon les saturnales d’un esprit qui a résisté patiemment à une terrible et longue pression — patiemment, sévèrement, froidement, sans se soumettre, mais sans espoir , et qui maintenant, tout à coup, est assailli par l'espoir, par l'espoir de la santé, par l'ivresse de la guérison ? Quoi d'étonnant si beaucoup de choses déraisonnables et folles sont amenées au jour, beaucoup de tendresse malicieuse gaspillée pour des problèmes hérissés d'aiguillons qui n'ont pas l'air de vouloir être caressés et attirés...
Avant-propos -Gai Savoir-
Or, à quoi reconnait-on en somme la bonne conformation ? Un homme bien conformé est un objet qui plaît à nos sens ; il est taillé dans un bois à la fois dur, tendre et parfumé. Il ne trouve du goût qu'à ce qui lui fait du bien. Son plaisir, son désir cessent dès lors qu'il dépasse la mesure de ce qui lui convient. Il devine les remèdes contre ce qui lui est préjudiciable ; il fait tourner à son avantage les mauvais hasards ; ce qui ne le fait pas périr le rend plus fort. De tout ce qu'il voit et entend, de tout ce qui lui arrive, il sait d'instinct tirer profit conformément à sa nature : il est lui même un principe de sélection ; il laisse passer bien des choses sans les retenir. Il se plaît toujours dans sa propre société. [...]Il examine la séduction qui s'approche, il se garde bien d'aller à sa rencontre. Il ne croit ni en à la "malchance" ni à la "faute" : il est assez fort pour que tout doive tourner, nécessairement, à son avantage. Eh bien ! je suis le contraire d'un décadent, car c'est moi que je viens de décrire ainsi.
"Pourquoi je suis si sage" -Ecce Homo-
Glace
Oui, parfois je fais de la glace:
La glace est utile pour digérer!
Si vous aviez beaucoup à digérer,
Oh, comme vous aimeriez ma glace!
(Gai savoir, Plaisanterie, ruse et vengeance, 35)
[...]et, puisqu'il le faut, je jette souvent, sur les plus belles choses qui ne surent pas me retenir, les regards en arrière les plus féroces, puisqu'elles ne surent pas me retenir !
Livre quatrième -Gai Savoir-
Celui qui est toujours profondément occupé est au-dessus de tout embarras.
-Gai Savoir-
Rencontre avec Guillaume Métayer autour de son livre A comme Babel, traduction, poétique aux éditions La rumeur libre.
avec l'Association Franco-Hongroise de Midi-Pyrénées.
Guillaume Métayer, est né en 1972. Poète, traducteur et chercheur au CNRS, il a publié des ouvrages d'histoire de la littérature et des idées (Voltaire, Anatole France, Nietzsche) et des traductions notamment de l'allemand (poésie de Nietzsche, Andreas Unterweger), du hongrois (Attila József, István Kemény, Krisztina Tóth), et du slovène (Aleš Šteger).
A comme Babel
C'est dans son atelier que Guillaume Métayer nous invite, en nous proposant de partager avec lui des expériences singulières de traduction. La formule « traduction, poétique », sous-titre du présent essai, doit s'entendre : une première fois, au titre de la riche tradition de réflexion théorique dans laquelle il s'inscrit, et une deuxième fois, au sens où l'effort de la traduction apparaît ici sous sa forme la plus vivante et la plus incarnée. Les douze chapitres de cet essai, forment autant de rebondissements réflexifs et poétiques, qui se lisent comme le récit d'une traversée : traversée des langues, des espaces - notamment des champs centre-européen, allemand, slovène et hongrois dont l'auteur est un des meilleurs connaisseurs actuels. À l'horizon de ce parcours parfois périlleux, la catastrophe heureuse par quoi la poétique de la traduction se fait, purement et simplement, poésie.
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06/04/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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