Je préfère ce travail aux mille acceptations molles que me sert chaque nouvelle rencontre, et dont la promptitude à se montrer tolérante me paraît trop belle pour être réellement sincère.
Il ne peut y avoir de prise de conscience collective de la misère... puisque la misère isole.
Je voudrais ne pas être là.
Je voudrais ne plus exister.
Tout, mais autre chose que cette absence de réponse,
Tout, mais autre chose que ce déni d'amour,
Tout, mais autre chose que le silence sans appel.
Comment puis-je oublier ? Je ne veux pas oublier. Je ne peux pas. Il semble qu'il existe un devoir de l'oubli quand les choses ne vont plus. L'amour semble alors faire partie des choses les moins importantes quand il n'est pas réciproque. Il semble ne plus être de l'amour. Il doit être oublié. Mais alors comment doit-on appeler ce qu'il en reste ? Que dois-je en faire ?
Il me sembla pendant un temps que toucher à l'intime suffirait à écarter tout problème de forme, comme si authentifier un récit suffisait à émouvoir !
Je me trompais. J'arrêtai là.
J'ai toujours les mots. Se confier, parler, faire de belles phrases, cela m'est facile. Mais... Entendraient-ils mes mots ? Sauraient-ils de quels abysses je les prononce ? Qu'en est-il de la réalité des douleurs au sein des belles phrases ?
Ben... on compte monter un groupe qui fasse de la bande dessinée... et j'aimerais assez que tu en fasses partie [...] une structure qui nous permette de faire tout ce qu'on souhaite!!
-ah!!! Entretenir le syndrome post-étudiant!!!
-Ah mais non!! Pourquoi tu dis ça!
-Ah ah!! Je plaisante...
-ce qui est sûr, c'est qu'on pourrait concevoir une revue, et là, tu pourrais y raconter les histoires qui t'appartiennent... tes petites balades nocturnes par exemple.
-Mes balades nocturnes? ... Ouais, je vais y réfléchir!!
Cependant, au fur et à mesure qu’avancent les portraits que je fais de lui
Lui-même semble s’éloigner.
…c’est un phénomène que n’importe quel peintre connaît bien.
…mais quel peintre, quel dessinateur, quel homme enfin, s’y est résolu ?
…et moi, après lui avoir tout dit, condamné à ne pas lui répéter (car on ne se déclare pas deux fois), je vois s’éloigner la seule chose qu’il me laisse : son image.
Stéphane.
comme un tombeau désaffecté
comme l’or muet d’un sarcophage.
Ainsi, dans le rituel des culturistes, c'est moins leur force qui m'attire que sa limite... une limite qui ne se trahit pas mieux qu'au creux du lit, grâce à l'égale fragilité à laquelle nous réduit l'orgasme.