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Kenizé Mourad signe une incursion passionnante dans les coutumes orientales et dans l'histoire politique de l'indépendance de la Turquie.

Le langage vif et imagé incarne la chaleur et le vent du Bosphore, les couleurs appétissantes des marchés, le parfum capiteux des glycines et les feuillages de cuivre qui bordent les chemins de pierre.

L'empire ottoman est en pleine débâcle face aux puissances occidentales. Les femmes, brimées par tant d'interdits, rêvent de liberté, mais le poids des convenances et des traditions est écrasant.
On se prend de sympathie pour Selma la petite sultane effarouchée qui s'ennuie dans la vie de palais et qui s'intéresse à la culture de son pays et à son avenir.
On perçoit la Turquie des années 20 à travers ses yeux de petite fille face à l'occupation par l'ennemi. Elle vit le démembrement de son pays, les trahisons, la peur, et pourtant son besoin de liberté est plus fort que tout car elle sent qu'elle est faite pour un grand destin.
L'exil au Liban est un tournant mais aussi une épreuve. Selma se retrouve séparée de son père et en tant que musulmane elle doit essuyer le mépris des chrétiens, elle devient pauvre quand elle a toujours vécu dans l'opulence et subira la pression de devoir se trouver un mari.
Le passage dans les Indes marquera les jeux de pouvoir et d'argent auxquels il faut se soumettre ainsi que la notion très particulière de castes qui régit la société depuis des millénaires. le racisme envers les musulmans, la lutte pour l'indépendance, Selma se battra pour aider à améliorer la condition des femmes, seul moyen de se sentir utile face à l'oppression.

Elle connaîtra le mariage, l'amour, la haine mais se battra surtout pour son besoin incommensurable d'être libre.
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Selma, naît en 1911 à Istambul. Elle est la petite-fille du sultan
Mourad V . Elle admire beaucoup sa mère, la sultane Hatidjé et elle aime beaucoup son père.
Elle rêve de voyager en Europe car elle admire beaucoup l'Occident. On retrouve l'ambiance du roman de Pierre Loti, " Les désenchantées" où la culture française était bien présente dans les palais d'Istambul.
A la fin de la première guerre mondiale, les puissances européennes rejettent le dernier sultan.
Hatidjé sultane est obligée de partir au Liban.
Selma est inconsolable car son père ne les accompagne pas.
A 7 ans, elle fréquente l'école où elle se sent étrangère et seule. Elle y découvre cependant l'amitié.
Adolescente, elle découvre l'amour mais déçue, elle épouse , sans le connaître, Amir, le radjah de Badalpur.
En Inde, elle vit dans cette famille musulmane où elle retrouve le faste mais aussi la rigueur et l'étouffement.
L'Inde est secouée par les violences qui précèdent la fin de l'empire britannique et elle va accoucher d'une petite fille à Paris loin de ces tumultes.
Elle y rencontre la liberté, l'amour, la guerre et une fin prématurée comme nous l'annonce le titre.
Sa fille, née en France, devenue adulte choisira de faire revivre sa mère, cette princesse oubliée et morte beaucoup trop tôt.
Kenizé Mourad , du nom de son grand-père, a fait des études de sociologie et de psychologie à la Sorbonne. Reporter au Moyen-orient pour Le Nouvel Observateur, elle a obtenu le prix des lectrices du magazine"Elle" en 1988.
J'avais lu le livre au début des années 1990 et avais été troublée par le destin de cette petite princesse Selma qui avait vécu la fin de l'empire ottoman, la vie au Liban sous la conduite française , la fin de l'empire britannique des Indes , le début de la deuxième guerre mondiale en France et tout cela en 29 ans d'existence.
Je viens de le relire avec autant d'enthousiasme tout en constatant que l'écriture est un peu édulcorée, conventionnelle par rapport à ce qu'on peut lire aujourd'hui.
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Qui n'a jamais rêvé des princesses ottomanes, de leurs palais somptueux à Istanbul, le long du Bosphore aux reflets d'or ?
Kénizé Mourad est la fille d'une authentique princesse, qu'elle n'a pas connue puisqu'elle est morte quand elle était encore un bébé, et elle imagine ce qu'a été la vie de sa maman, après avoir effectué une recherche minutieuse dans des documents officiels et privés.

Avec ce roman – enfin, non, cette histoire « réelle imaginée et romancée » - , nous côtoyons ce monde fermé des sultanes protégées par leurs eunuques, n'ayant pour toute occupation que de choisir bijoux et soieries, et de recevoir avec somptuosité leurs invités.
Du moins, je parle ici de la 1e partie du livre.
Car Selma, c'est elle le personnage principal, nait dans ce palais des mille et une nuits mais n'y restera que moins de dix ans. En effet, la Turquie est en plein chamboulement, et Mustapha Kemal en fera une république en 1923. Terminée l'occupation par les Alliés de la Première guerre mondiale ! Et sous ce nouveau régime, les sultans sont priés de déguerpir.

Nous suivons cette belle petite Selma tout au long de son exil, qui commence à Beyrouth, la ville aux multiples plaisirs, douce et indolente. Puis nous embarquons avec elle dans le paquebot pour les Indes, où elle se mariera avec le rajah de Badalpour. Et enfin, nous l'accompagnons à Paris, où elle fuit un destin où les femmes sont brimées, fussent-elles princesses, et où elle mourra à vingt-neuf ans.

Cette histoire foisonne d'anecdotes et m'a complètement dépaysée. Transportée dans ces pays d'Orient, j'ai pris connaissance de la façon de vivre, de la politique (c'est l'époque des colonisateurs anglais qui veulent garder leur prédominance, de Gandhi, des guerres entre musulmans et hindous), de la religion, de l'éducation, du droit des femmes.
J'ai partagé les états d'âme de Selma, qui est en perpétuelle recherche d'elle-même, divisée entre la tradition et sa propre individualité, ayant au fond d'elle une blessure, celle d'avoir été abandonnée par son père, et éduquée par une mère aimante mais froide.

Cette princesse morte a donc revécu ici le temps de 600 pages. C'est foisonnant, vivant, coloré, quoiqu'un peu long.
Alors, la Turquie, le Liban ou la France ? Si vous n'arrivez pas à choisir la destination de votre prochain voyage, embarquez-vous ici-même, vous aurez tout à la fois, y compris le dépaysement vers une époque lointaine, celle du deuxième quart du vingtième siècle.
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Selma m'a fait voyager dans sa vie et dans des pays de rêves. Ce roman captivant ne laisse aucun temps mort, on est pris dans, non pas le feu mais la douceur, du récit. Complètement absorbé par l'histoire de cette petite princesse coupée de ses racines, exilée, incomprise, on la suit aveuglement dans son parcours insolite. D'ailleurs, ce qui commence comme un conte de fée devient vite un quotidien d'angoisse et d'incertitudes. La pauvreté remplace le faste et l'inquiétude chasse l'insouciance des beaux jours. J'ai à peine eu le temps de savourer les détails de la vie d'une Sultane dans un palais ottoman « le haramlek » et ses intrigues que tout est chamboulé.
Ce roman est une valse non à trois temps mais à quatre : Istanbul, Beyrouth, les Indes et enfin Paris. La plume de Kenizé Mourad est envoûtante, pleine d'émotions et de douceur. On se rêve dans les palais majestueux des mille et une nuits.
La fin est si triste que j'en ai pleuré, je n'en dirais pas plus. Je préfère vous laisser découvrir ce petit bijou qui est devenu mon grand coup de coeur. On ne se lasse pas de relire des passages rien que pour savourer les instants magiques.
Confidence : je me suis empressée d'acheter la suite « le jardin de Badalpour ».

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Enième relecture de ce livre qui me touche toujours autant malgré le côté clinquant que l'on peut y trouver.

J'ai toujours été fascinée par Istanbul et l'Empire Ottoman qui dura plus de 600 ans ! le 20ème siècle, ses révolutions et ses avancées technologiques lui furent fatal.

Cette histoire est celle la mère de Kénizé Mourad, dernière princesse ottomane partie en exil à la chute de l'Empire. Elle épousa un Raja et assista à la fin de l'Empire britannique ; deux guerres mondiales jalonnèrent sa vie et elle mourut en France dans la misère ! Destin peu banal.

Il me semble évident que l'autrice magnifie le personnage de sa mère qu'elle n'a pas connu mais cette biographie est aussi un témoignage de la fin d'un monde et de l'émergence de celui qui deviendra le nôtre.

Challenge Gourmand 2023/2024
Challenge Féminin 2022/2023
Challenge Pavés 2023
Lecture Thématique juillet 2023 : Français
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Avec "De la part de la princesse morte", Kénizé Mourad signe non seulement la biographie romancée de sa mère, princesse ottomane qui lui aura donné la vie mais qu'elle n'aura pas connue bien longtemps, mais encore et surtout, elle publie aux yeux du monde un hommage vibrant qui a tout l'éclat d'une réhabilitation. La mémoire ne peut que vivre lorsqu'elle est servie par une plume talentueuse.

Quand les empires s'écroulent, ils sont nombreux ceux qui tombent avec eux dans l'oubli et sont balayés par L Histoire en marche. Dans le fracas des armes ou les chuchotements des ministères. Déchéance, exil, abandon... tombés de leurs piédestaux, les puissants aux pieds d'argile deviennent le jouet de la politique ; dans le meilleur des cas ils se vendent au plus offrant pour sauver de la ruine les débris de leur gloire, dans le pire des cas, devenus boucs-émissaires, ils s'enfoncent dans l'oubli sans susciter de compassion. A moins que le pire soit le meilleur ?

De 1918 à 1941, d'Istamboul à Paris en passant par le Liban sous mandat français et les Indes sous domination anglaise, Selma Raouf Mourad, petite-fille d'un des derniers sultans du gigantesque Empire ottoman, est racontée par sa fille qui, sur la base d'une documentation pointue, donne libre cours à son imagination pour offrir aux yeux émerveillés des lecteurs le faste des cours impériales d'orient. D'un trait précis, d'une verve sans mièvrerie, elle prête vie à des lieux, à des atmosphères, à des civilisations, à des traditions séculaires, à des personnages, réels pour la plupart. On s'y croirait. le réalisme de la narration immerge dans le récit et, peu à peu, l'émotion gagne au spectacle du destin hors du commun de cette jeune sultane déchue.

Pourtant, malgré les vrais atouts de ce roman, il m'aura manqué un petit quelque chose pour entrer pleinement en empathie avec Selma dont le tempérament d'élite, très bien rendu par l'auteure, m'aura retenue au bord du gouffre de l'émotion. "De la part de la princesse morte" restera cependant une belle lecture marquante.


Challenge XXème siècle 2020
Challenge MULTI-DEFIS 2020
Challenge PLUMES FEMININES 2020
Challenge PAVES 2020
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L'auteur raconte l'histoire de SELMA, sa mère, princesse ottomane au destin parcouru d'embûches. C'est un beau voyage à travers divers pays dOrient qui finit en France. Histoire pleine de mélancolie, qui commence en 1918 à la Cour du dernier sultan de l'empire Ottaman.
Selma à 7 ans quant elle voit s'écrouler son empire, condamnée à l'exil, Liban puis Beyrouth. Premier amour avec un chef druze, puis contrainte d'épouser un raja indien : fastes des maharajas, puis les derniers jours de l'empire britannique, la lutte de l'indépendance.
J'ai adoré me "balader" dans cette histoire.
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Quelle classe, cette Kenize Mourad! Un peu normal puisqu'elle est la fille de la princesse-sultane Selma, profondément musulmane dont elle nous offre une des plus touchante biographie.

Comme elle nous fait vivre, en bonne journaliste et grâce à l'utilisation du 'présent' la déroute turque de 1918, la résistance du général roturier Mustapha Kemal chassant les Grecs d'Izmir...avant de prendre le pouvoir muselant la presse, assassinant les opposants et chassant le Calife, le Sultan et son entourage.

Exilée à Beyrouth où les Français sont en train d'exterminer les Druzes, ce n'est pas facile de trouver un mari à cette jolie Sultane sans le sou, élevée à l'école des soeurs mais d'une fière lignée musulmane ce qui intéresse un jeune prince hindou.

Alors qu'à Ankara le port du voile est interdit aux femmes, c'est carrément la burqa qui lui est imposée, cloîtrée dans une Inde aux coutumes barbares, déchirée entre le Congrès des indépendantistes hindous et la Ligue des musulmans courtisant l'Anglais. Selma profite de sa grossesse pour s'enfuir, malgré la menace allemande, accoucher en France.

Un texte puissant, comme le soliloque de l'eunuque Zeynel, tellement beau que ça en devient presque douloureux!
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"De la part de la princesse morte" est un livre qui m'a fascinée.

De la vie ottomane, aux histoires de femmes et de leur fonctionnement dans le harem, j'ai découvert que les enjeux et stratégies étaient dans leurs mains.
Ces belles femmes prisonnières, devenues communicantes, multilingues par la force des choses, misant tout sur leur rôle éducatif de leur progéniture, une nécessité car la concurrence y est grande, ont un sens du positionnement impressionnant ! qui démontrent l'importance politique dirigée par elles-mêmes au sein du harem et pourquoi elles furent parmi les premières femmes à voter !...
J'ai réalisé que l'importance de la civilisation de l'Empire Ottoman était bien sous-évaluée dans l'enseignement de nos livres d'Histoire, et qu'elle n'avait jamais été aussi bien mise en valeur que dans ce roman déclencheur de mon intérêt par la suite.
J'ai apprécié les belles descriptions du Liban, devenue voyageuse, goûtant aux parfums Méditerranéens, jusqu'aux Indes, en passant par des ambiances qui m'ont bercées aux portes de l'Orient.
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Roman lu il y une quinzaine d'année mais dont je garde un excellent souvenir.
Princesse ottomane, la vie de l'héroïne est tracée dès sa naissance. Mais les événements politiques (fin de l'empire ottoman, du colonialisme en Inde,...) et sa soif de liberté vont faire de sa courte vie une suite de péripéties étroitement mêlées à des pans de l'histoire de la première moitié du 20e siècle. Un destin tragique mais magnifique.
J'ai aussi aimé un personnage secondaire : Zeynel, l'eunuque à l'attachement indéfectible.
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