L’espérance et la peur : ces deux grandes passions dominent toute l’espèce humaine, et tout révolutionnaire a forcément affaire à elles. Notre travail, c’est de donner espoir aux opprimés, qui sont une multitude, et de faire trembler les oppresseurs, qui sont une minorité.
J’espère que nous pourrons nous débarrasser des guerres, des guerres commerciales comme des guerres où l’on se bat avec des canons et des baïonnettes ; que nous pourrons nous débarrasser du savoir qui fausse le jugement ; que nous pourrons nous débarrasser, surtout, de la rapacité et du désir de cette écrasante supériorité que confère l’argent.
J’aurai accompli une belle action ce soir, si je parviens à vous persuader, si je parviens à persuader deux ou trois d’entre vous, que le principal devoir de la civilisation, aujourd’hui, est de faire en sorte que chacun trouve le bonheur dans son travail, de tout faire pour réduire la quantité de travail pénible que chacun doit faire.
Morris sillonne tout le Royaume-Uni, de Londres à Glasgow, de Birmingham à Dublin, de Manchester à Edimbourg, et s’adresse à des auditoires d’artistes, d’étudiants ou de commerçants, mais le plus souvent d’ouvriers, qu’il tâche de convaincre des vertus du socialisme, de son socialisme, fait de liberté, de travail collaboratif et de solidarité.
Pour que la société puisse tirer quelque avantage de mes dons particuliers, il importe de n’imposer à personne la médiocrité abrutissante qui est la norme aujourd’hui et au-dessus de laquelle seuls les plus forts et les plus tenaces d’entre nous peuvent s’élever.