Pour avoir frappé son supérieur parce qu'il refusait d'accepter un coupable désigné d'avance, Abel Séverac est muté à Lyon. Sa première enquête le conduit à Montchat, dans le troisième arrondissement de la capitale des Gaules, sur la piste d'un violeur en série qui assassine la plupart de ses victimes, ne laissant en vie que les plus dociles.
Homme à femmes en plein divorce et un peu trop porté sur la boisson, il entame très vite une liaison avec l'épouse de son supérieur. Celle-ci en profite pour lui demander d'aider une de ses amies dont le mari s'est soi-disant suicidé.
Ces deux affaires se retrouvent – on s'en doutait un peu – très vite liées, et bien plus sordides que ce à quoi on aurait pu s'attendre.
J'ai découvert cet auteur sur un salon et il m'a très vite convaincu de commencer cette série (encore une ! me dit mon compte en banque) policière se déroulant à Lyon. Ce n'est pas mon style préféré (je préfère les romans policiers historiques) mais j'ai vraiment adoré et j'envisage déjà de me procurer le reste de cette série.
Le style est clair et précis, très direct et dépourvu de fioritures. L'enquête est intéressante et il n'y a aucun temps mort – si on croie en voir un, c'est qu'on n'a pas vraiment compris ce qu'il se passe. Tout a son importance, même les détails les plus anodins ; on reste cependant dans un polar très moderne et bien ancré dans son époque (même si, comme le fait remarquer une note au début du roman, dix ans ont passé et Lyon a bien changé depuis l'écriture de ce roman).
J'ai vraiment passé un très bon moment en lisant ce livre et je vous invite à tenter l'aventure, que vous soyez ou pas de Lyon.
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Pour les amateurs de polar pur et dur (pas mal de violence et d'hémoglobine, sans parler du sexe) ce petit bouquin (250 pages) est à découvrir. L'histoire se passe à Lyon, elle est écrite par un auteur venu s'y installer à l'âge adulte et qui a pris plaisir à découvrir la ville. Son héros a le même profil.
Le style est vif et les rebondissements nombreux, les chapitres courts, l'histoire bien ficelée, rendent le roman plaisant à lire et facile à suivre.
Un très agréable moment de lecture.
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Un bon polar d'homme, écrit par un homme pour des hommes (je verrais bien mon père lire ca !!)
Il me manque un peu de véracité et de cohérence dans les lieux, l'époque mais ça, c'est parce que mon esprit scientifique aime la précision...
Sinon, on se laisse très facilement embarquer par l'histoire et l'enquête tient bien la route.
C'est facile à lire, l'écriture est fluide et le verbe joli.
Ce commissaire Severac, un brin sexiste et fort lubrique, est malgré tout très sympathique il faut bien l'avouer, et son équipe de bras cassés plutôt pittoresque !
Un bon moment de lecture qui m'a donné envie de lire les autres opus de la série.
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À bien y réfléchir, elle s’était servie de lui comme habituellement un macho se sert d’une femme : en pensant à son seul plaisir. Elle lui avait démontré au passage qu’elle savait parfaitement « grimper sur son engin » et avait montré une belle aptitude au trot et au galop. Il en avait vu des étoiles et elle l’avait foutu dehors avant qu’il n’ait pu totalement redescendre sur terre, sans même l’embrasser.
L’archéologie « préventive » donnait la primauté à la recherche de vestiges qui n’intéressaient qu’une poignée d’individus. Parfois, elle bloquait pendant des mois des programmes de logements dont on manquait pourtant cruellement. Et si l’on trouvait là, sous ce Grand Bazar écroulé, les restes d’une villa romaine ou les traces d’un foyer du néolithique, qu’en ferait-on ? Un musée à ciel ouvert qui ferait un grand trou dans la ville ? C’était bien là le signe d’une France vieillissante, qui accordait plus d’importance au passé qu’à l’avenir. Un pays nostalgique qui regardait dans son rétroviseur, Napoléon et Louis XIV, qui pourtant avaient saigné le pays, et la colonisation dont on ne voulait retenir que l’image d’Épinal.
Il multiplie les aventures féminines, mais à force de considérer « que le cœur et le cul sont des organes distincts chez l’homme », il finit par prendre un carton rouge par sa femme, qui le fout à la porte et entame une procédure de divorce. Comme souvent, ce malheureux événement survient au moment où sa vie professionnelle subit un méchant revers : chef de groupe de la prestigieuse brigade criminelle du 36, quai des Orfèvres, il conteste la position prise par le parquet dans l’une de ses enquêtes et a des mots avec un substitut, un soir qu’il a un peu forcé sur la boisson.
Tu te crois maline, mais tu n’es qu’une chieuse. Les gamines de ton genre, je les connais. Elles croient tout savoir sur tout. Mais ma pauvre chérie, c’est pas parce qu’on a une jolie gueule, de beaux nichons et de la fesse qu’on en sait plus que les autres. Pas plus qu’une paire de couilles, une paire de seins ne peut remplacer une cervelle, ma jolie. Tu te comportes avec moi exactement comme un macho de base se comporterait avec une femme, mais la vaginocratie, c’est pareil que la phallocratie, et ça ne rendra pas le monde plus beau.
Élodie est une très belle blonde d’une trentaine d’années, au caractère affirmé. Elle a des goûts éclectiques et prétend que l’homme idéal n’existe pas. Aussi a-t-elle autant d’amants que de qualités recherchées chez un mâle. Après s’être payée sa tronche dans les grandes largeurs, elle a mis Abel dans son lit, qui ressort de chacune de leurs étreintes « essoré complet ». Mais pour lui, « Élodie a cette merveilleuse qualité de le faire redevenir un jeune homme ».