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Citations sur Promenades africaines (8)

Bref, qu’est ce que le Gabon véritablement ? Un entrepôt ? Une forêt équatoriale munie de ports bien équipés, pour exporter des troncs d’arbres ? Un océan plein de gisements de pétrole à exploiter ? Une mine de manganèse rel Au docteur S iée à la mer par la voie ferrée et par la route transgabonaise ? Ou bien une nouvelle nation africaine ? Un état souverain ?
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Tout le paysage paraît stupéfié d’être là comme si nous n’étions pas en hiver 1984, mais au premier jour de la Création. Je regarde avec ravissement les grands oiseaux blancs qui volettent, en piquant du bec, sur les faibles vagues silencieuses, quêtant en vain une proie improbable ; … mais au delà de la large plage déserte, la forêt barre la vue avec son enchevêtrement mélancolique et menaçant, tout comme elle devait apparaître autrefois aux naufragés européens qui avaient échappé aux vagues, présageant de nouvelles et peut être insurmontables difficultés.
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Je réfléchis à ce sentiment d’ivresse et je me dis que le marché africain enivre parce qu’il simule l’abondance la plus effrénée dans un continent où la rareté est la règle.
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N’étant pas un adepte de la religion marxiste, la lecture jusqu’à son terme de cet ouvrage qui relève autant de la propagande que du récit a été une véritable souffrance.

Rien ne nous est épargné.
Le mythe rousseauiste du bon sauvage dépravé par l’Occidental.
La moraline de gauche constamment présente.
Le refrain du « colonialisme » ou du « néo-colonialisme » presque à chaque page.

M. Moravia semble oublier que ce sont ses amis de « gauche » qui sont à l’origine de la colonisation.
Pour rappel, Léon Blum, le 9 juillet 1925, devant les députés :
« Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l’industrie. »
Jules Ferry :
« La race supérieure ne conquiert pas pour le plaisir, dans le dessein d’exploiter le faible, mais bien de le civiliser et de l’élever jusqu’à elle ».
Albert Bayet, président de la « Ligue des droits de l’Homme », congrès de Vichy, 1931 :
« Faire connaître aux peuples les droits de l’homme, ce n’est pas une besogne d’impérialisme, c’est une tâche de fraternité (…) ». C’est cela !

On constate par ailleurs que notre auteur, ennemi des « riches », n’hésite pas à descendre dans un palace où à louer un avion quand besoin s’en fait.

Seul thème où je rejoins l’auteur, le massacre des forêts. L’auteur cite ici le cas de la déforestation au Gabon pour le passage du train, baptisé Transgabonais. Pour ma part, dans un autre pays d’Afrique, je connais hélas bien pire ! Des forêts primaires entières, avec des essences rares, purement et simplement brûlées par des populations allogènes, pour être remplacées par des cultures à rendement limité dans le temps. D’où leur abandon, puis de nouvelles déforestations…

L’économiste Pascal Salin ne se contente pas de gémir sur le sujet, mais donne une solution pertinente:
« […] utilisant son monopole de la contrainte légale, il [l’Etat] a pris possession des forêts et, au lieu de les vendre, il n’accorde que des droits de concession. Ce faisant, il néglige par ailleurs allégrement les « droits de premiers occupants » des populations installées dans ces forêts. Bien entendu, on imagine facilement que cette particularité juridique conduise les entreprises bénéficiaires de concessions à se comporter en nomenklaturistes et non en entrepreneurs innovateurs. Et pour obtenir une concession, la corruption facilite bien les choses. Une insuffisance de droits de propriétés privés conduit donc à la collusion entre le pouvoir étatique et les rentiers nomenklaturistes. Nous sommes aux antipodes du capitalisme. […] seul le régime de la propriété privée – inhérent au capitalisme – permettrait à la fois de reconnaître les droits ancestraux des Indiens d’Amazonie et de renouveler les ressources forestières.
[…] la forêt a progressé là où elle est majoritairement privée, par exemple en Europe ; elle a diminué là où elle fait l’objet d’une propriété étatique, par exemple en Afrique et en Asie »
(« Libéralisme », p. 387)

Ceci étant, l’ouvrage est bien écrit, d’où la demi étoile.
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Sol nu, rouge sang, forêt sombre et hostile alentour, ciel couvert, menaçant : c’est le paysage habituel de l’Afrique, là où le massacre de la nature est encore récent et où la blessure n’est pas cicatrisée.
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N’y a t il pas entre le lion et l’impala le rapport secret et morbide qui unit, chez les humains, le bourreau et sa victime ?...Nous avons photographié beaucoup d’animaux qui, pris à la gorge par le lion, laissent leur tête pendante, les yeux révulsés, avec tous les signes de la mort. Certes, exagérée, on croit voir ici, une fois encore, une condition humaine fréquente à notre époque de persécutions politiques et sociales, de bourreaux et de victimes, de stress et de refus de vivre.
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Tous les personnages habituels des haltes en Afrique réapparaissent : enfants qui tendent la main pour on ne sait quoi ; femmes avec un panier sur la tête et un nourrisson sur le bras, qui sourient d’on ne sait quoi ; hommes qui regardent fixement sans dire un mot, avec on ne sait quelle idée à l’esprit.
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Comment revenir au Paradis terrestre ? Comment se retrouver en tête à tête avec les bêtes sauvages sans crainte et surtout sans sous-entendus utilitaires? Voici donc les parcs nationaux. Mais l’utilitarisme puritain chassé par la porte est rentré par la fenêtre. Le paradis terrestre de Serengeti et de Ngorongoro est « consommé » autrement dit devient une marchandise comme toutes les autres, soumise aux lois du marché. Adam et Eve rentrent bien au paradis terrestre, mais en payant.
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