J'avais beaucoup aimé la 7e femme et Déjeuner sous l'herbe, deux romans mettant en scène Nico Sirsky, chef de la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres. Pour ce volume-ci, je dois dire que je n'ai pas vraiment été séduite. Et je reviens subrepticement sur un petit problème de géo constaté dans le livre : non, Louviers n'est pas un petit port de pêche normand. Détail, me direz-vous. Oui, mais quand on veut être précis dans la documentation au sujet des tueurs en série, on peut l'être aussi pour la situation d'une ville.
Pourtant, au début, Je lisais ce roman en ayant vraiment toujours envie d'en savoir plus. Mais, vers la moitié du livre, j'ai pris mes distances.Je vous épargne à peine le fait que la vie privée de Nico, son fils parfait, sa soeur et ses neveux parfaits, et sa magnifique compagne médecin ne m'a pas intéressée du tout. Je ne passe presque pas sous silence que les courts chapitres consacrés au tueur m'ont donné très vite envie de ne plus les lire – être dans les pensées du tueur, des pensées qui les mettent en valeur, lui et son égo, très peu pour moi.
Les personnages m'ont semblé manquer d'épaisseur – tous. Impossible de s'attacher à l'une ou l'autre victime, qui ne sont que des victimes, justement, non des êtres qui étaient vivants avant de croiser le chemin du tueur. Bon, il est bien dit qui elles étaient avant – la première victime était « la petite princesse »de son père – mais j'ai eu l'impression que l'on ne sortait pas des clichés.
Il était pourtant des pistes intéressantes, comme la fascination que les tueurs en série inspire, à tous les niveaux de la société, à tous les âges. Je parle bien de la fascination, non des tueurs du passé eux mêmes qui sont bien mis en valeur (un peu trop à mon goût). Je n'ai garde d'oublier un autre thème, la transmission : que lègue-t-on à ses enfants ? Que leur transmet-on, consciemment ou inconsciemment ? Sur ce dernier point, des clichés sont bien présents – et plutôt que de les lire, j'aimerai plutôt une intrigue qui joue avec eux.
Le bilan de cette lecture ? Une fois la dernière page lue, j'ai enchaîné avec de très nombreux romans de littérature jeunesse.
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Ce n'est pas le meilleur livre que j'ai lu. Après les policiers de cet acabit je n'en suis pas fan, donc mon avis est sûrement biaisé.
Après avoir dit ça, c'est un livre qui se lit bien et l'enquête est rondement menée.
J'ai adhéré aux personnages, même si leur psychologie est un peu légère. Peu de ressentis, de pensées profondes, de détails. Ça m'a manqué.
Je voulais m'essayer à un policier actuel et qui me semblait alambiqué, ça n'a pas pris pour moi.
Après, sa lecture vaut le coup d'oeil et il se lit facilement.
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Le poème rédigé en polonais constituait un mystère, ou juste de quoi faire perdre son temps à la police. C’était aussi une manière de retenir l’attention, un procédé qui étayait le diagnostic du délire. Enfin, la façon d’écrire n’était jamais innocente. L’inconnu, homme ou femme, avait utilisé de l’encre rouge, formé de hautes lettres qui rappelaient ces temps anciens où l’exercice était comparable à un art. Difficile tout de même d’établir un profil psychologique fiable à partir d’un simple courrier. Ou c’était témoigner, à son tour, de mégalomanie !
Elle avait tenté de se débattre, terrorisée. Qu’aurait-elle pu faire contre son mètre quatre-vingt-cinq, sa carrure d’athlète ? Il l’avait écrasée de tout son poids, une main plaquée sur sa bouche. Puis il avait saisi le couteau, son souffle rauque se mêlant aux râles de sa proie. Il avait lu la peur, et ensuite la capitulation dans son regard. Elle avait compris qu’elle allait mourir, sans autre issue possible. Comment, désormais, se priver de cette émotion-là ?
Tuer était si simple, au fond. Un vrai jeu d’enfant.
Le sourire de Caroline, l’une des premières choses qui l’avaient frappé quand il l’avait rencontrée. Ce sourire, c’était comme une épée plantée dans son cœur… Ce qui amenait une question : fallait-il que Dimitri soit amoureux pour hurler cette chanson à tue-tête ? À moins qu’il ne traverse une peine de cœur, comme Sting au moment où il avait écrit ces paroles. Hier encore, Dimitri prenait le biberon, et le voilà qui pensait aux filles ? Chienne de vie !
La congélation est une excellente méthode de conservation, parce qu’elle réduit les réactions biochimiques. Je suis donc dans l’incapacité de dire à quand remonte la mort. Je peux seulement affirmer que la fillette est décédée suite à ses blessures, et non pas à cause du froid.
Une sortie théâtrale. Mais le monde n'était-il pas une scène, et la vie un jeu ?