La Dame de la chambre close, c'est cette très grande femme mince aux cheveux longs et à l'allure négligée, qui porte en permanence son sac à main et un grand sac craft, et qui un jour vient frapper à la porte de la chambre d'étudiant du voisin d'Hiroshi, Yamamoto. Mais il ne répond jamais, sa chambre est désertée. Hiroshi alerté par son insistance, pointe son nez...ça va être le début des ennuis ! La grande perche demande à passer un appel de chez lui pour tenter de joindre Yamomoto, et y oublie ses sacs. Pour les reprendre, elle lui demande de lui prêter ses clés...Mais avant de lui rendre, elle prend soin de faire un double. le cauchemar commence, cette femme ne va plus cesser de harceler et poursuivre Hiroshi. Celui-ci, qui est amoureux dans son lycée de la belle Rumi, n'arrive pas à lui avouer ses sentiments, et cela ne va pas s'arranger, perturbé qu'il est par l'irruption dans sa vie de cette étrange femme. Il met au courant son pote Satake, qui va physiquement éprouver la force et la résistance anormales de cet être...Un robot ou quoi ?!!! le fantôme d'une ancienne élève autrefois harcelée ? Dès lors, entre hypothèses sur la véritable nature de cette folle (son identité et ses motivations), violence et poursuites, la vie d'Hiroshi devient un enfer.
Un manga efficace, avec un rythme haletant, qui nous laisse en permanence dans une atmosphère inquiétante, angoissante. le personnage de cette femme, avec sa taille manifestement anormale (elle doit friser les 2 mètres !), ses longs cheveux pas coiffés, ses ongles longs, sa tête souvent penchée, son imperméable et ses sacs qu'elle ne lâche jamais est particulièment bien étudié, et fiche d'emblée les pétoches. On tourne les pages avec avidité en se demandant vraiment comme cela va finir.
Le dénouement laisse un peu sur notre faim côté révélations, le mystère reste largement inexpliqué, et la fin quasi ouverte, la dernière image étant ponctuée d'un mot "Fin ?" qui aurait pu laisser croire à une suite potentielle. Or ce manga paru en 1993 au Japon n'a jamais fait eu de suite, on le qualifiera donc de one-shot.
C'est quand même une très bonne lecture, car le mangaka prend soin de nous entraîner sur une piste qui s'avère fausse, c'est bien joué. de plus, le graphisme est très plaisant. Les tons sont assez sombres, le trait fin, avec un bon rendu des habitations et rues japonaises, les visages très différenciés. On l'a vu, la femme harceleuse est typée, et les autres sont beux à regarder, Hiroshi, Rumi et Satake.