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Katerina Bazantova (Autre)
EAN : 9782362665523
720 pages
Talents Hauts Editions (15/09/2023)
4.32/5   51 notes
Résumé :
6 novembre 2052, le premier nourrisson venu au monde avec une écaille sur la nuque fut répertorié en Alabama. Il s'agissait d'une petite fille nommée Nell Chelsea Donovan. Ce bébé, affecté de ce qui ressemblait à une mutation génétique, ouvrait la voie à une forme d'adaptation des humains au monde aquatique.
Près de cinquante ans plus tard, en janvier 2100, Floée 84A s'apprête à affronter trente-neuf autres porteurs d'écaille dans une compétition où tous les... >Voir plus
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Voici un énième livre que j'ai emprunté auprès de Lirtuel, la bibliothèque belge francophone en ligne, sans trop savoir à quoi je devais m'attendre. de plus, les notes disparates – mitigées sur Livraddict, mais très élevées sur Babelio – avaient bien de quoi intriguer.
Eh bien, j'ai réellement adoré !

Tout commence avec la naissance de Nell, en 2052 : la petite fille, en parfaite santé et tout à fait « normale » (selon l'acception de ce mot la plus courante quand il s'agit d'un nouveau-né) par ailleurs, est porteuse d'une écaille de poisson dans la nuque. Son cas intéresse aussitôt le vieux médecin de famille, et puis peu à peu le monde entier, car elle est ainsi la première de ce qui ressemble furieusement à une mutation génétique, pour cette enfant qui vivait si proche de la mer, et qui s'avérera très vite la première d'une longue série d'enfants porteurs d'une écaille. Jusqu'à 5 espèces de poissons d'où pourrait venir l'écaille sont répertoriés, chez des enfants toujours blancs, toujours issus de milieux socio-culturels favorisés, et toujours proches du milieu marin.

Cette particularité inspire un riche entrepreneur, Nood Spei, célèbre pour avoir commercialisé des algorithmes, lui l'ancien génie des mathématiques, et qui se targue maintenant de « sauver le monde » pour faire une planète plus juste et plus propre, dénigrant les « États pollueurs », et créant une nouvelle société, en réalité une ville flottante dernier cri, installée dans les eaux internationales : Oxcean. Sauf que personne n'a accès à ce fameux Oxcéan, si ce n'est les gagnants d'une compétition que Nood Spei met sur pied autour du 16e anniversaire de Nell : les (rares) gagnants seront ainsi sélectionnés pour devenir « équipiers » et, partant, les artisans de ce nouveau monde.

Quelques années plus tard, la jeune Floée, née en 2084, porteuse elle aussi d'une écaille, participe au fameux concours qui, entre-temps, est devenu beaucoup plus « formel », dans le sens où quelques enfants – comme elle – sont préparés dès leur plus jeune âge pour réussir ce concours, et faire partie des 20 gagnants, lors de la finale où s'affrontent 40 participants. La seule règle est d'y arriver, ce qui implique aussi que tous les coups sont permis, ce que Floée va vite découvrir à son corps défendant…

Le lecteur suit ainsi les histoires de Nell et de Floée en parallèle, alternant les chapitres sur l'une ou l'autre, revenant de temps en temps sur celle de Nell en partant de celle de Floée. Autant Nell apparaît d'emblée comme une petite fille de son temps (2059, c'est demain), heureuse, entourée d'une famille unie, qui s'implique elle aussi dans la sauvegarde de la Terre mais va peu à peu se poser bien des questions ; autant Floée est présentée comme une véritable « machine de guerre » destinée à devenir équipière envers et contre tout, sans état d'âme, et on a presque l'impression que c'est par hasard quand elle a l'un ou l'autre sentiment.

Les deux vont bien évidemment évoluer, en particulier Floée dans un monde qui semble tellement trop parfait qu'il titille bien un peu le lecteur, même si dans un premier temps, on s'attache très fort à cette jeune protagoniste (pour Nell, l'attachement se fera, paradoxalement, bien plus tard !), à cette personnalité de gagnante quoi qu'il en coûte ; on veut vraiment qu'elle soit dans les 20 meilleurs de cette compétition, on aime son attachement profond à l'océan et à l'eau en général, on est sensible à et puis désorienté par son mal-être qu'elle ne comprend pas, elle qui a toujours été une battante…
Autant dire que l'auteur manipule le lecteur, le mène exactement là où il veut, de telle sorte qu'on se pose les mêmes questions que la jeune fille, mais le tout avec grand art car on ne s'en rend pas vraiment compte, du moins pas dans un premier temps, car par ailleurs on se laisse entraîner dans une action bien piquante. Oh ! on n'est pas dans du grand cinéma d'action à l'américaine, mais c'est tout aussi intense et visuel, en tout cas « ça marche » !

Ajoutons à ça que l'histoire de Nell, a priori parallèle à celle de Floée, est présentée à plusieurs reprises à la façon d'un leitmotiv, qui interpelle dès lors d'autant plus: cette technique littéraire est particulièrement intéressante dans le contexte de ce livre - et sans doute dans bien d'autres, mais ça le première fois que je la remarquais de façon aussi claire et appropriée.

Nicolas Michel profite de tout ça pour aborder toute une série de thématiques qui se complètent, se chevauchent, parfois à peine effleurées, parfois plus creusées, suscitant toujours la réflexion chez le lecteur : l'écologie (dans l'espoir qu'elle veut faire naître pour une terre plus belle, comme dans ses excès), l'exploitation des fonds marins au mépris de toute vie, l'embrigadement dans ce qui ressemble de plus en plus à une secte, l'eugénisme, etc. mais aussi la beauté de la vie dans tous ses états, et certainement dans les fonds marins encore si peu connus, ou encore la solidarité entre des gens de diverses origines rassemblés autour d'un but commun, sans oublier un clin d'oeil ( ?) aux peuples autochtones des États-Unis, justement pour leur respect spontané de leur environnement… et leur extermination par l'homme blanc qui se croyait tellement supérieur : tout un symbole !

J'ai aussi beaucoup apprécié les passages où on nous parle d'écholocation, et en particulier la communication chez les cachalots. En effet, non seulement l'auteur intègre ces éléments pour servir (de façon réaliste et très réussie !) son intrigue, mais en plus, il est évident que c'est bien documenté, que ce n'est pas « n'importe quoi ». Ainsi, c'est vraiment intéressant, pourtant ça ne paraît jamais asséné d'une quelconque façon encyclopédique.
Les nouvelles technologies sont également très présentes, et notamment une IA très intrusive (parce qu'elle a été créée pour ça) – et là aussi c'est un clin d'oeil : qui n'a pas lu, ou au minimum entendu parler, de « 1984 » ? (pile un siècle avant la naissance de Floée, comme par hasard…)

Bref, ce livre a été une très belle surprise, entre célébration des fonds marins et de tous ses « habitants », et dénonciation des risques générés par leur surexploitation. Il touche en même temps à toute une série d'autres thèmes sensibles (eugénisme, sectarisme, liberté de l'individu de choisir son destin, etc.), les intégrant parfaitement à son intrigue et à ses personnages, dont les deux protagonistes se révèlent réellement attachantes. Enfin, il est évident que certains passages sont solidement documentés, sans jamais devenir lourds, sans doute à cause d'un juste dosage entre réflexion, et une action bien menée, piquante et visuelle, qui ne se dément jamais tout au long de l'histoire.
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C'est un pavé, mais un pavé au résumé intriguant, avec une couverture qui nous interpelle. de plus, il a été primé au dernier salon de Montreuil. Cela justifiait bien de se lancer dans cette lecture…
Floée est née avec une écaille rouge sur la nuque, 48 ans après le premier bébé doté de cette particularité. Mais cette singularité n'a cessé de se reproduire depuis, rappelant parfois l'écaille du mérou comme pour la première, Nell, mais aussi celle du barracuda ou tarpon par exemple. Floée a été entraînée dès le plus jeune âge en raison de la présence de cette écaille à devenir la meilleure, afin de remporter un concours retransmis à la télévision et organisé par Nood Spei. Celui-ci est un riche entrepreneur spécialisé dans les technologies contribuant à la préservation de la planète, qui dit vouloir créer un havre de paix pour une humanité nouvelle, qui vive en harmonie avec l'océan et qui pour cela a déjà construit une île artificielle destinée aux gagnants de ce concours : Oxcean. Floé a été élevée dans la connaissance et le respect du vivant. Ses parents se sont sacrifiés pour qu'elle réussisse, elle veut donc tout faire pour être la meilleure et ne pas les décevoir. Et en effet elle semble une vraie machine de guerre à la voir affronter les différentes épreuves du concours et le remporter haut la main.
Elle fait donc maintenant partie de cette communauté fermée à l'idéal écologiste, qui fait quand même un peu (beaucoup) penser à une secte même si son objectif semble noble, avec comme gourou Nood Spei. Une fois le concours réussi les gagnants doivent couper tout contact avec leur famille et leur vie d'avant. Floé va se découvrir un attrait pour les armes alors qu'au départ elle pensait plutôt faire de la recherche, mais elle est finalement tentée par les « missions spéciales ». D'une certaine façon on la sent complètement endoctrinée, au contraire de Nils, rencontré pendant le concours, et qui ne semble pas aussi béat qu'elle face à tout cela. Et en effet, le lecteur aussi sent assez vite que ce monde ne va pas être aussi idyllique que sa vitrine pourrait le laisser penser.
C'est un univers fascinant et très bien décrit par l'auteur. On est tout de suite immergé dans l'action, c'est le cas de le dire, puisque le roman débute au moment où Floée passe le concours même s'il y a des flash backs et des histoires parallèles, notamment celle du médecin qui a accouché Nell, la première porteuse d'écaille et le premier à avoir effectué des recherches sur le sujet. C'est intriguant et cela brasse beaucoup de thèmes actuels, parfois seulement effleurés, comme l'écologie, le consumérisme, le greenwashing, les nouveaux modes de vie écologiques, les innovations technologiques, la culture de la performance, les inégalités sociales, la discrimination, l'humanité augmentée, etc. C'est un récit hyper intéressant, foisonnant d'innovations technologiques que l'auteur nous donne à nous représenter avec talent, tout en entretenant un suspense intense. Il dissémine aussi par ci par là de vraies informations, notamment sur la biologie marine mais pas que... le malaise grandit chez le lecteur et chez Floée, mais il est dur de dire ce qui cloche dans ce monde-là. Est-ce l'IA qui l'aide et la conseille dans sa chambre mais la surveille aussi, ce monde trop lisse et trop parfait, ces équipiers qui ne sont pas censés être concurrents mais qui pourtant peuvent se jalouser, … Je ne vous dis rien de la dernière partie du roman, mais elle ne déçoit pas ! le roman devient de plus en plus sombre, mais à vrai dire on s'y attendait depuis le début.
Cela fait bien sûr écho à notre monde et fait fortement penser aux patrons de “la tech”, surpuissants et milliardaires, qui se prennent pour des gourous, et qui sous couvert d'écologie, cherche à sauver seulement une partie de l'humanité, une “élite”, rêvent d'humanité augmentée et finalement continuer d'exploiter la planète.
Une pépite largement méritée !
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6 novembre 2052, le premier nourrisson venu au monde avec une écaille sur la nuque fut répertorié en Alabama. Il s'agissait d'une petite fille nommée Nell Chelsea Donovan. Ce bébé a, affecté de ce qui ressemblait à une mutation génétique, ouvrait la voie à une forme d'adaptation des humains au monde aquatique.
Près de cinquante ans plus tard, en janvier 2100, Floée 84Aa s'apprête à affronter trente-neuf autres porteurs d'écaille dans une compétition où tous les coups sont permis. Si elle est sélectionnée, elle deviendra équipière à vie au service de la cité sous-marine Oxcean, fondée par un messie autoproclamé d'une écologie radicale, promoteur d'une humanité nouvelle.

Très grande fan de dystopies et de roman d'anticipation, j'ai particulièrement été attirée par cet ouvrage rien que pour son résumé - à mes yeux accrocheur, dans la vibe Hunger Games ai-je tout d'abord pensé. Je n'ai pas regretté ce long voyage. 660 pages, c'est un vrai challenge mais quel plaisir de retourner encore et toujours à la page arrêtée, de continuer l'histoire de Floée, Nell et tous ces autres personnages riches, différents, bien écrits et pensés, qui ne tournent pas dans la caricature facile... !
Nous sommes en présence d'une histoire riche en détails, avec un propos écologique forcément impactant étant donné la situation dans laquelle nous sommes en 2024, presque "point de départ" de ce roman en fin de compte... Bien qu'ayant peu de connaissances sur la thématique marine, j'ai finalement pu m'y retrouver, apprendre même et appréhender toute la complexité et la beauté de la Nature, de l'océan. Pas de message abruptement moralisateur ici, tout est construit en finesse, les éléments ne sont pas déposés là au hasard et la présence des 600 pages permet réellement de dresser un monde précis, pensé et sans incohérence.
On prend malgré tout une claque lorsque la réalité s'impose à nous car elle finit toujours par le faire. L'utopie, quelle drôle de fantaisie... La fin nous laisse avec quelques interrogations, des ouvertures diverses et il le faut. C'est une dystopie, par un remake Disney ! Et même si la tournure se laisse peu à peu deviner au fil des pages, on garde de l'émerveillement, de la surprise et des doutes tout du long. Les sauts dans le passé qui donnent de la consistance au récit présent ne sont pas trop lourds, on s'y retrouve vite. Et oui, forcément, on s'attache aux personnages. On se questionne avec eux, on se demande soi-même ce qu'on est prêt à faire pour avoir un monde moins pollué, en accord avec la Nature, respectueux...
Je salue le travail de titan qu'a dû représenter les recherches et autres bases de connaissances pour mettre sur pied une telle histoire.
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Excellent ! Un roman captivant, très bien écrit, qui nous tient en haleine du début à la fin, avec de très longues descriptions mais sans longueur. La structure du récit est très bien ficélée, en trois temps : .


Légèrement déçue par la chute de Nood Spei et le combat pour sauver les habitants d'Oxcean. La fin de l'histoire est trop rapide, elle parait trop facile par rapport au pouvoir totalitaire en place. Elle est beaucoup moins détaillée que le reste de l'histoire.


Dans les années 2050, apparait les premiers humains porteurs d'écailles. Les spécialistes imaginent une évolution naturelle de l'espèce humaine. le professeur Mulligan étudie de façon obsessionnelle ces enfants. 16 ans après la naissance de la première porteuse d'écaille, le génie milliardaire, Nood Spei, invite "ces élus" à participer à un concours, qui pousse les porteurs d'écailles dans leur retranchement physique comme psychique et qui nécessite des connaissances intellectuelles poussées. Nood Spei souhaite sélectionner les porteurs d'écailles les plus forts, les plus résistants et les plus volontaires pour construire avec eux un monde meilleur, loin des états pollueurs, en harmonie avec la nature et notamment la mer. Les gagnants s'engagent à consacrer leur vie à Oxcean et à la société Scarlet Scale et à couper tous liens avec leur famille.
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Oxcean est un livre qui nous plonge dans un monde futuriste et aquatique !

Un jour une fille naît avec une écaille dans le creux de la nuque ! Petit à petit, des centaines d'enfants naissent avec ces fameuses écailles.
Et ils sont tous invitée à participer à un concours pour améliorer le monde de demain tout en se basant sur le monde aquatique ( algues, plancton etc… ).

L'histoire est captivante et on ne veux pas lâcher le livre et
l'auteur Nicolas Michel a un style d'écriture agréable à lire. Ce n'est qu'après avoir appris que l'auteur faisait de la plongée que j'ai compris pourquoi le livre et si riche en informations sur le monde aquatique : des animaux marins, aux sensations de la nage et de la plongée etc…

Le livre raconte deux histoires différentes de deux filles déterminées dans leur quêtes.
L'histoire est très bien travaillée.

Seule déception : On a l'impression que tout le long du livre on va s'attendre à une fin mémorable, qui, je trouve est légère et décevante par rapport à ce qu'on attendait.

En dehors de ça, je recommande fortement !!!


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critiques presse (1)
CNLJ
30 avril 2024
La question soulevée dès le début du récit est puissante : les profondeurs des océans restant inconnues à 95 %, pourraient-elles détenir en leur sein le salut (énergétique et écologique) de l'humanité ? Dans Oxcean, le voyage dure plus de 600 pages et l'immersion est si totale, au plus près des sensations de la jeune héroïne, que nous ressentons l'élément liquide comme jamais.
Lire la critique sur le site : CNLJ

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