Recueil d'essais dirigé par Mme Michaux - dont je garde un souvenir ému des cours de théorie de la littérature, cours qui n'avaient de théorique que le titre, sinon on revenait au texte - , autour du thème de la négation en psychanalyse. Non pas cette pratique qui psychanalyse les auteurs à travers leurs oeuvres mais bien la volonté affirmée de creuser le langage et d'y extraire les pépites, les significations inattendues, contradictoires mais évidentes ou au contraire cachées mais si parlantes, cette psychanalyse qui rehausse la littérature de nombreuses mises en relief sans jamais ni égratigner l'auteur, ni le bousculer aucunement avec des symboles rigides ou du sexuel à tout prix.
Nous avons ici une introduction plutôt fouillée sur le thème de la (dé)négation telle qu'interprétée par
Freud et
Lacan, mettant en exergue les trois formes que celle-ci peut prendre dans l'évolution psychique de l'individu : névrotique, psychotique ou perverse.
Nous avons ensuite quatre essais explicitant le thème de la (dé)négation dans les oeuvres porte-étendard de celle-ci:
le Pas au-delà de
Maurice Blanchot (ce pas en avant qui se nie d'emblée),
le Soulier de satin de
Paul Claudel , la folie dans l'oeuvre d'André Baillon (dire "je ne suis pas fou", n'est-ce pas dire le contraire) et l'écriture dans la poésie de
Francis Ponge.
Cinq essais condensés, exigeant une attention de tous les instants pour s'assurer de comprendre le propos mais cinq essais qui nous démontrent combien le langage littéraire est riche, ambigu, paradoxal et susceptible de toutes les interprétations imaginables et contradictoires.
Non je ne suis pas fou !