Votre tâche est de visiter cette âme, d’écrire un hymne à sa beauté, de dépeindre ses rouages et d’en chanter le devenir. Il faut que vous le disiez, oui, l’animal est analogue à l’homme, analogue dans son fonctionnement, dans son développement, dans ses buts. Il est, tout comme vous, une partie du corps de la Divinité qui expérimente sans cesse l’infinité des chemins de la Conscience et apprend à s’y expanser.
Le langage, sachez-le bien définitivement, n’est pas le propre de l’homme ! Il faut seulement convenir du fait qu’il y a langage et langage. Le vôtre est fait de mots régis par une certaine logique. Cependant il ne traduit jamais qu’une façon d’observer, puis de transcrire la réalité de l’être. Alors, voyez-vous, si vous voulez me suivre, défaites-vous de vos habitudes mentales et allez beaucoup, beaucoup plus loin...
Mourir n’est pas mourir pour un animal. C’est juste partir un peu. Et ce départ, il le voit se profiler de loin, de très loin. Il sait qu’un jour il s’en ira pour le Centre de l’Univers et que ceux que le vent emporte avant lui sont tous ses parents. Il sait que ceux-là deviennent alors des dieux auxquels il peut se confier... se confier afin qu’ils lui épargnent toute souffrance... Car la souffrance, voyez- vous, ce n’est ni la vie, ni la mort. Voilà ce qui se dit de cœur animal à cœur animal.
Lorsque la violence et l’agression sont semées, hélas, on ne les retient pas dans le périmètre d’un champ. Leurs graines s’envolent et s’implantent en chacun. Voilà pourquoi à notre tour, nous fûmes touchés par la maladie. Nous apprîmes les lois de la violence et de l’emprise sur autrui, tout d’abord en nous défendant, puis par une sorte d’imitation car il y avait une pulsion qui voyageait d’âme à âme et qu’aucun ne pouvait stopper.
L’ego, ne l’oubliez pas, est semblable à un miroir à deux faces, un outil déterminant sur le chemin de la découverte puis de l’épanouissement de soi. Sur l’une de ses faces, il vous renvoie une image déformée de vous- mêmes, génère des reflets, vous propose une vision éloignée de votre réalité et vous égare. Sur l’autre, cependant, il vous permet d’observer cette sorte de Je suis qui est le début de toute ascension.
Né en France en 1950, Daniel Meurois marque incontestablement le monde de la spiritualité et de la pensée métaphysique contemporaine depuis plus d'un quart de siècle. Véritable explorateur des nouveaux champs de conscience, il nous invite constamment à poser un regard différent sur la pluridimensionnalité de notre univers... et, bien sûr, sur nous-même, en quête de notre identité.