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EAN : 9782367430003
300 pages
Editions Bibliomane (16/05/2013)
4.5/5   2 notes
Résumé :
La civilisation romaine est l une des plus documentées au monde. Peuple pragmatique à la langue rigoureuse, les Romains fascinent par leur système de justice exemplaire et leur armée redoutablement efficace.
Rome, un cabinet de curiosités, Contes étranges et faits surprenants du plus grand empire au monde est un recueil unique de faits et gestes singuliers, soigneusement extraits de l immense reliquat romain. Chaque anecdote met en lumière une caractéristique... >Voir plus
Que lire après Rome un cabinet de curiosités contes étranges et faits surprenants du plus grand empire au mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le mot curiosité serait né au XIIe siècle. Emprunté du latin curiositas, « soin », « désir de connaître ».
Le mot cabinet serait quant à lui né au XVe siècle, d'abord au sens de « petite chambre retirée servant de dépendance », et ensuite pour désigner un meuble.
Par à tension c'est devenu un Salle, ensemble de salles où sont exposés des objets d'art, des objets d'étude ou des curiosités.

Nous voici arrivés au cabinet de curiosités, il en existe de toutes sortes. En général ce sont des pièces, voire des meubles, où sont entreposées et exposées des « choses rares, nouvelles, singulières », autrement dites curieuses  : 
Et, il y en a pour tous les goûts :
Des objets d'histoire naturelle, qu'ils soient minéraux, animaux ou végétaux ;
Des objets créés de toutes pièces par l'homme que ce soient des objets issus de découvertes archéologiques, des antiquités, des médailles, etc... ;
Des objets modifiés par la main de l'homme ;
Des objets de vitrine ou l'on retrouvera des objets qui font l'objet d'une collection boîtes, tabatières, petits flacons) ;
Des objets à vocation scientifique, des automates, des objets d'optique ; 
Des objets ethnographiques, zoologiques, entomologiques, ou botaniques

L'objectif de ces cabinets de curiosités et de leurs accumulations était de faire découvrir le monde, y compris lointain (dans le temps et l'espace), de mieux le comprendre, ou de confirmer/infirmer des croyances de l'époque.
L'âge d'or de ces cabinets remonte à la Renaissance, c'était le studiolo en italien ou Wunderkammer en allemand.

Et bien voici au travers de cet ouvrage un nouvel item que l'on pourrait ajouter à cet inventaire à la Prévert : le cabinet de curiosités littéraires

En 23 chapitres qui abordent la famille, les lieux d'aisance, les animaux, la vie intellectuelle, les mets et boissons, l'auteur réussit à réunir dans un seul et même ouvrage des textes qui par leurs exhumations des profondeurs du passé à nous faire rire et/ou sourire, nous surprendre et/ou nous étonner, nous dégoûter et/ou nous écoeurer, nous faire aimer et/ou adorer, nous faire nous rendre compte que nous n'avons rien inventé et/ou alors que nous avons bien évolué...

C'est parfois désuet
"Le mot abracadabra est peut-être d'origine sémitique, mais son sens originel s'est perdu. Il apparait pour la première fois dans le Liber medicinalis, ouvrage médical en vers latins de date et d'auteur incertains, si l'on associe tantôt à Serenus Sammonicus, érudit de la cour de Septime Sévère (règne de 193 à 211), tantôt au fils de Serenus, qui portait le même nom que son père et était un ami de Gordien Ier, éphémère emperear en l'an 238 de notre ère. Pour soigner la fièvre, Serenus recommande d'écrire sur une feuille, dont on fera un rouleau que l'on portera dans une amulette autour du cou, le mot que voici : ABRACADABRA
ABRACADABR
ABRACADAB
ABRACADA
ABRACAD
ABRACA
ABRAC
ABRA
ABR
AB
A"

Parfois caustique :
"Personne ne s'en est pris aux médecins avec autant de véhémence que Pline. Sarcastique, il qualifie leur note d'honoraires d'« acompte sur décès » (mortis arra). [HISTOIRE NATURELLE, 29.21.] "

Parfois d'une évidence morbide quoique :
"C'est commettre une grave erreur que d'avoir de belles demeures quand on est en vie et de ne pas se soucier de celle que l'on occupera beaucoup plus longtemps. [PÉTRONE, SATYRICON. 71.]"

Parfois cela remet quelques idées en place :
"Les gens riches prennent moins de plaisir à être riches qu'à s'entendre féliciter de l'être [LUCIEN DE SAMOSATE,LA SAGESSE DE NIGRIN. 23.]" ;
" Nihil aliud est ebrietas quam voluntaria insania / L'ivresse n'est rien d'autre qu'une folie volontaire" [SÉNÈQUE, LETTRES, 83.18.]

Bref tout ce que l'on retrouve dans un cabinet de curiosités est là sous nos yeux mais en mots, et c'est bien la force de ce livre.
La paradoxe c'est que ce livre pourrait rejoindre lui même un cabinet de curiosités tant l'objet parle de lui-même, il y a un fabuleux travail de mise an page, une recherche sur les typographies, le travail de reliure, cette couverture qui représente une mosaïque de Pompéi qui illustre, dans un style plutôt surréaliste , la fragilité de la condition humaine. La roue de la fortune , un papillon Symbole de l'âme et un crâne doté d'oreilles et de dents d'une splendeur plus qu'improbable, ont pour contrepoint un engin de levage utilisé en architecture d'où pendent une robe royale d'apparat et des guenilles de mendiant.

Et les livres ne sont pas en reste dans cet ouvrage, la preuve avec ces
"Si hortum in Bibliotheca habes, deerit nihiI / « Rien ne te fera défaut si ta bibliothèque est ton jardin » [CICÉRON, LETTRES À SES AMIS. 9.4.]" ;
"Les tablettes de cire sont plus commodes d'emploi, car on peut aisément effacer... tandis que sur le parchemin, la nécessité de tremper souvent la plume dans l'encre ralentit la main et interrompt le cours des idées. [QUINTILIEN, DE L'INSTITUTION ORATOIRE, 10.3.31.]"

François de la Rochefoucauld a dit :
“La curiosité n'est pas un goût pour ce qui est bon ou ce qui est beau, mais pour ce qui est rare, unique, que les autres n'ont point ; ce n'est pas un amusement mais une passion.”

Et bien notre curiosité est rassasiée de ces histoires dans L Histoire :
"HISTORIAE PER SE TENENT LECTORES ; HABENT ENIM NOVARUM RERUM VARIAS EXPECTATIONES
L'HISTOIRE RETIENT L'ATTENTION DES LECTEURS PAR SA SEULE NATURE, CAR ELLE GÉNÈRE L'ATTENTE DE SURPRISES EN TOUS GENRES." [VITRUVE, ARCHITECTURE, 5, PRÉFACE.]

Et pour clore cette critique laissons la parole au livre lui-même :
Holà ! Ça suffit, petit livre !
Nous voici parvenus au bout du rouleau.
Tu voudrais avancer encore, aller plus loin .
Et tu ne peux être retenu à la dernière page.
On dirait que tu rien n'est fini pour toi
Lorsque tout est fini dès la première page.
Déjà le lecteur s'impatiente et se lasse :
Déjà le copiste lui-même te crie :
Holà ! Halte donc, ça suffit petit livre !"
[MARTIAL, ÉPIGRAMMES, 4.89.]

Pas si sûr car un volume équivalent sur la Grèce, s'impatiente près de moi....
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Un vrai bonheur que ce recueil d'anecdotes sur la Rome antique! Pas besoin d'être latiniste pour savourer la cocasserie des informations que l'on découvre au fil de la lecture. Des plus grands aux plus humbles, à table,au lit,en cuisine,on découvre autrement ce grand peuple de conquérants, avec ses rites,ses superstitions,ses cruautés, ses naïvetés... On peut le lire dans tous les sens,selon le thème de son choix.Et pour finir un livre magnifiquement relié et richement illustré illustré, Alors pourquoi bouder son plaisir?
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Ce magnifique ouvrage des éditions Bibliomane est une véritable petite pépite. Il est riche en anecdotes en tout genre (de nombreuses thématiques sont développées : armée, éducation, animaux, spectacles, mets et boissons ...). L'auteur nous offre une découverte ou une redécouverte originale de la brillante civilisation romaine. On se surprend à sourire à certaines habitudes particulièrement surprenantes et étranges.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
LES ROMAINS nous ont légué plus d'informations sur leur compte que toute autre société occidentale, et cela vaut jusqu'à des périodes beaucoup plus proches de nous. La plupart des ouvrages consacrés à la Rome antique évaluent et filtrent ce matériau dans l'intention de présenter, dans la mesure où le permet un éloignement de deux millénaires, un tableau précis et cohérent de la vie et de la pensée de l'époque. Cette tâche exige une perspicacité et une subtilité hors du commun, car nous n'avons souvent qu'une vision opaque et partielle du vaste contexte dans lequel il nous faut juger ce qui en a survécu.

Le livre que voici n'a pas cette ambition. Il s'agit pour l'essentiel d'un recueil d'observations sur la Rome antique, le plus souvent directement tirées de textes latins et grecs, qui m'ont frappé par leur caractère intéressant, curieux ou simplement amusant, impressions personnelles que j'espère faire partager au lecteur. N'étant pas un spécialiste d'histoire ancienne, je me suis rarement risqué à exprimer une opinion sur la validité, les intentions ou l'importance des opinions émises par les auteurs grecs ou latins que je cite. Certes, à titre personnel, j'ai peine à croire qu'un poisson long de six pouces ait pu immobiliser le navire amiral d'Antoine à la bataille d'Actium, que la ville de Milan fut fondée parce qu'on avait aperçu son futur site un cochon à la toison laineuse, que le phénix reparaît tous les cinq cents ans, que poser les lèvres sur le naseau d'une mule arrête net éternuements et hoquet, qu'une sauce au poisson soigne les morsures de crocodile, ou encore qu'il ait vécu un empereur haut de huit pieds six pouces. Je mets grandement en doute le fait que les chèvres respirent par les oreilles et qu'il existe, en mer Baltique, une île dont les habitants ont les oreilles si énormes qu'ils s'en couvrent et n'ont que faire d'autres vêtements. Je ne porte pas sur moi, à titre d'amulette, un museau et des oreilles de souris pour me garder de la fièvre, et j'avoue ne pas très bien savoir comment on parvient à attacher des boucles d'oreilles à une anguille.

(INCIPIT)
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Toute ressemblance avec des personnes, des événements et des institutions véritables —révolus et souvent presque entièrement oubliés devrait être évaluée par le lecteur au cas par cas.Les erreurs ne sont, pour la plupart, pas imputables à l'auteur. Comme le disait judicieusement Pline l'Ancien, nec tamen ego in plerisque eorum dostringam fidem meam potiusque ad auctores relegabo : " Je ne donne généralement aucune garantie sur la véracité de ce que j'avance, préférant laisser cette responsabilité aux auteurs que je cite".
[HISTOIRE NATURELLE, 7.8]
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Les lois sont semblables aux toiles d'araignée, qui attrapent les bestioles les plus faibles, mais laissent passer les plus fortes. Elles entravent les humbles et les démunis, mais ne lient guère riches et puissants.

[VALÈRE MAXIME, DITS ET FAITS MÉMORABLES, 7.2 EXTR. 14.]
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De toutes les espèces d'insectes, celle qui tient le premier rang et est, à juste titre , la plus admirée, est celle des abeilles, car ce sont les seuls insectes créés au bénéfice des hommes.
[PLINE HISTOlRE NATURELLE, 11.4.]
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On ne devait entrer en guerre, disait Auguste, que si l'on espérait un considérable bénéfice, car rechercher à un prix élevé une victoire de faible profit revenait à pêcher avec un hameçon d'or : rien de ce que l'on pourrait attraper ne vaudrait ce que l'on perdrait.

[SUÉTONE, VIE D'AGUSTE.25.]
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