Spawn, Tome 8 : Confessions

L'évolution psychologique de notre héros noir se poursuit, lentement, et péniblement...
Le héros acceptant désormais sa condition infernale, les récits de ce huitième intégrale se concentrent cette fois sur des histoires précises, notamment en lien avec Billy Kincaïd, dont on pensait s'être débarrassé.
Comme la couverture le suggère très bien, les inspecteurs Twitch et Burke oeuvrent maintenant de concert avec le résident de Rat City pour mettre fin à une série de crime ignobles.
Les liens sont désormais étroits entre les deux anciens policiers et Spawn, qui doivent trouver la clef du mystère qui ensanglante sauvagement les ruelles sombres de New York...
Les pages de narration sur la psychologie du ou des personnages se font plus discrètes, pour concentrer les dessins sur des événements concrets.
Les liens avec les albums précédents sont très présents, comme Cogliostro qui poursuit ses révélations...
Mais surtout, écoeuré par la querelle éternelle entre le Ciel et l'Enfer pour se partager les âmes des mortelles, Spawn se libère du joug de ces forces, et décide de mener ses propres combats en désertant...
Un des meilleurs numéros jusqu'ici.

En raison de l'apport de Holguin, « Spawn tome 8, confessions » remonte en flèche vers les sommets et se révèle purement haletant.

Le retour de Kincaid, l'ennemi le plus effrayant et vicieux de Spawn est bien sur pour beaucoup dans ce regain d'intérêt.

Le retrouver en agent du Mal oeuvrant pour semer la mort et la folie sur Terre, est une idée assez géniale.

Derrière cette idée puissante, toutes les pièces du puzzle s'assemblent, les attachants Twitch et Burke deviennent les auxiliaires plus dociles du héros et même le puissant Wynn se trouve le jouet de cette mécanique implacable, ce qui accélère sa déchéance, le faisant passer à présent du statut de prédateur à proie.

Après une histoire aussi âpre, il est logique que Spawn s'émancipe et accepte sa nouvelle nature démoniaque, rejetant l'être humain qui était en lui.

Brisant les codes tel un James Dean carbonisé, Spawn s'évade, semant la confusion auprès des puissantes forces qui comptaient l'utiliser.

Un mot enfin sur l'écrivain Crone, qu'on devine comme un double de Mc Farlane et dont le rôle de narrateur permet de prendre un recul intéressant sur les événements.

Toujours est il qu'après neuf volume, Spawn tient admirablement la route, en sachant varier les intrigues en mixant astucieusement les ingrédients entre polar, surnaturel et drame personnel.

C'est assurément ce qui rend ce héros de comics si passionnant et le fait pour moi accéder au rang de chef d'oeuvre.

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