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3,97

sur 1043 notes
En Angleterre, durant l'été très chaud de 1935, Briony, jeune adolescente d'une famille aisée, interprète à tort une scène surprise entre sa grande soeur et le fils d'une employée de ses parents.

Son erreur de jugement, liée à son imagination débridée, est le début d'une logique qui provoque un drame qui marque la famille à jamais. A partir de là, tous agissent et réfléchissent pour essayer de rattraper le mal qui a été fait, ou qu'on leur a fait - jusqu'au dénouement insoupçonné qui les attend, des années plus tard, alors que la guerre est là.

Ce roman est une petite merveille qui prend son temps pour révéler une analyse admirable de la complexité psychologique de ses personnages. On sort de ce récit, indélébile, ébahi par la justesse du ton et par la virtuosité de l'écriture de Ian McEwan.
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Expiation est un roman sur la culpabilité, le mensonge et les conséquences dramatiques que celui-ci peut engendrer.
1935. La jeune Briony, rêve de devenir romancière. Elle est témoin d'une scène que la jeune fille va mal interpréter entre sa soeur ainée Cécilia et Robbie fils d'une domestique. L'imagination fertile de la jeune fille, va provoquer un drame et changer à jamais leur destinée.
McEwan installe une dramaturgie qui se renforce pour atteindre une puissance et un souffle épique remarquable.
Partagée en trois parties, McEwan livre un roman d'une grande force, l'écriture donne toute la complexité des personnages enfermés dans une logique destructrice. La première partie peu laisser croire que l'on est dans une ambiance british un peu surannée, dans un ton lent mais McEwan réussit son effet car s'installe petit à petit une angoisse suggérée.
En cela les deuxièmes et troisièmes parties sont à mon sens, les plus réussies tant l'intensité dramatique va crescendo. On garde longtemps en nous, l'amour sacrifié entre Cécilia et Robbie, tandis que Briony doit se battre avec ces démons.
Un grand roman, normal McEwan est un grand écrivain.
Joe Wright a d'ailleurs signé une très belle adaptation ciné « Reviens-moi » avec Keira Keightley et James McAvoy.
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Voici un roman au titre mystérieux qui dévoile sur sa couverture une fillette assise sur les marches brûlées de soleil d'un parc. Il n'en a pas fallu plus pour me projeter en pensée dans la campagne anglaise, au sein d'une demeure figée dans ses traditions et son mobilier.

Et bien, je n'étais pas loin de la vérité.
Campagne anglaise, oui.
Gentry anglaise, oui.
Jardin à l'anglaise, oui.
Traditions, oui.

Bien qu'en cet an de grâce 1935, ces dernières soient écornées et achèvent de consommer le changement survenu pendant et à l'issue de la Première Guerre mondiale : les filles de la maison ont coupé leurs cheveux et plongent dans la piscine, les jeunes femmes fument et vont à l'université. Sous la canicule de cet été meurtrier, Briony, une jeune personne de treize ans, semble bien gonflée de son importance. Encouragée dans sa vanité, elle décide que seul le métier d'écrivain peut mettre en lumière son extraordinaire imagination et c'est en vrai tyran qu'elle se laisse mener par elle, au point de bouleverser à jamais les destins de ses proches.

Le pitch est très loin de révéler toute la complexité psychologique très fine qui structure ce roman tel un puzzle. La première partie est un huis-clos que n'aurait pas renié la Reine du Crime, la so british Agatha Christie. C'est la partie que j'ai le plus appréciée. Il n'y a pas que la chaleur qui oppresse, l'auteur communique avec talent à ses lecteurs le malaise qu'il installe page après page entre les murs de la riche demeure dans laquelle s'agitent les domestiques et où les maîtres périssent d'oisiveté. Dans cette première partie, l'auteur suit le point de vue de tous les protagonistes ; système de narration qu'il abandonnera hélas dès la seconde partie.

On passe alors de l'atmosphère d'un thriller à celle d'un récit de guerre, témoin des drames humains sans nombre de la période. La Seconde Guerre mondiale a éclaté et l'auteur nous fait vivre la terrible retraite de Dunkerque. le récit se concentre alors sur deux personnages et non plus sur une galerie ; c'est presque un second roman que l'on découvre, passant du crime à la quête de rédemption, pour finir par l'expiation qui donne son nom au livre.

Un beau roman construit de manière originale et qui m'aura bien embarquée malgré sa noirceur et sa violence. L'adaptation de Joe Wright (à qui l'on doit également celle d'"Orgueil et Préjugés" en 2005) ne m'a pas entièrement convaincue, bien qu'elle soit très fidèle au roman. Je n'en retiendrai que l'esthétisme des années 30 très bien rendu et le jeu délicat de Keira Knightley.


Challenge MULTI-DÉFIS 2020
Challenge BBC
Challenge Notre-Dame de Paris
Challenge New York Times
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Ian McEwan nous entraîne dans ce roman magistral à travers les dédales de l'âme humaine.
Expiation retrace une foule de sentiments humains qui partent du désir, de l'envie, de la jalousie, à l'abominable Mal qui conduit inexorablement au titre: Expiation
En cette année 1935, un drame va se jouer, presque à mi-clos dans une famille bourgeoise anglaise. Un père , absent, haut fonctionnaire qui délaisse sa famille, sa femme Emily, névrosée, jalouse de sa soeur dont elle a toujours été l'ombre, doit s'occuper des enfants de celle-ci, l'été 1935. Deux jumeaux et leur soeur Lola
.Emily, elle, a trois enfants: deux filles: Cécilia et Briony et puis un fils.
Briony, petite dernière, adolescente , se cherche dans l'écriture, découvre la complexité de l'amour, va commettre l'irréparable. Laisser l'amoureux de sa soeur être accusé de viol sur sa cousine Lola.
Le drame est joué, il n'y a plus qu'à boire le calice jusqu'à la lie pour Briony le mensonge, le crime qu'elle vient de commettre.
Rien n'arrêtera la course du Mal fait et elle ne pourra jamais l'arrêter.
J'avoue avoir pensé au film: le ruban blanc en lisant ce livre, le mal tapi chez l'enfant, les enfants qui sont par définition innocents virtuellement.
Mais ce roman nous entraîne aussi, dans la guerre , Robbie a pu échapper à des années d' emprisonnement en s'enrolant comme soldat.
Les pages consacrées à l'exode et l'encerclement de Dunkerque sont saisissantes. On croit entendre réellement ces affreux Stuka foncer sur les civils et l'armée réduisant après leur "piqué" la vie à néant.
Là, aussi, un film m'est venu en mémoire, : Dunkerque qui raconte l'histoire de deux soldats qui tentent de fuir en Angleterre.
Au total, ce livre m'a beaucoup touché, même si mes débuts de lecture ont été un peu laborieux, un certain ennui m'a parcouru lors des cent premières pages. Ma ténacité m'a permis d'apprécier ce roman a sa juste valeur.
Un grand témoignage sur la guerre et des sentiments complexes qui peuvent mener au pire.
Un troisième film me reste à voir, celui de l'adaptation de ce roman : Reviens moi.
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Un jour d'été de 1935 voit la réunion d'une famille anglaise dans sa demeure plantureuse. Dans la chaleur étouffante, parents, enfants jeunes et adultes, cousins, invités et domestiques semblent presque figés. Mais sous cette surface lisse, les sentiments bouillonnent et une tragédie se noue…

Ian McEwan prend son temps pour brosser le décor et poser les bases de son drame : une jeune protagoniste qui découvre les vertiges de l'imagination et dont on ne sait plus si elle est naïve ou cynique (n'est-ce pas le propre de cet âge à la frontière entre enfance et adolescence ?), la précipitation chimique de désirs et frustrations inavouées et de réflexes de reproduction sociale, les mensonges qui arrangent presque tout le monde. La quatrième de couverture résume en quelques lignes les deux premiers tiers du roman, il ne se passe guère plus (ne la lisez pas si vous comptez découvrir ce roman). Page après page, on s'imprègne des lieux, on assiste à des mondanités et à des conversations apparemment anodines, on s'immisce dans les spirales de pensée des uns et des autres, retenant notre souffle en attendant que tout bascule.

Le revirement sera aussi abrupt que le chemin pour y parvenir aura été lancinant. Et nous voilà soudain cinq ans plus tard en pleine guerre mondiale. Dans le fracas des bombes et des combats décrits à longueur de pages, les enjeux du drame continuent de se révéler et ses contrecoups sont toujours palpables.

Je me suis demandé 459 pages durant où l'auteur voulait en venir en délayant autant une intrigue somme toute limpide. Puis j'ai lu l'épilogue de 25 pages qui vient éclairer l'ensemble d'une lumière inattendue. Ce dénouement qui nous interroge sur l'imagination, les pouvoirs et limites de la littérature est véritablement brillant… mais j'aurai peiné pour y parvenir.

Une fresque mélancolique et ambiguë qui récompensera les lecteurs tenaces !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Ce livre est une petite merveille ! Je replonge avec délice dans un roman de Ian McEwan, et me dis une fois encore que ce monsieur est brillant. Il a une très belle plume, délicate et poétique. L'auteur sait décrire les relations humaines et les sentiments avec brio.
Dès le début du roman, nous sommes happés par l'ambiance, la moiteur de cet été-là, la paresse et la langueur de la journée. Une tension s'installe petit à petit et s'intensifie au fil des pages, et nous sentons assez rapidement poindre une tragédie, sans savoir exactement quelle forme celle-ci prendrait. Mon coeur s'accélérait de plus en plus, me demandant toujours ce qui allait arriver.
La première et la deuxième parties sont très intenses (à mon goût), et la troisième partie est un peu différente, mais tout aussi intéressante.
J'aime cette ambiance si particulière que l'auteur sait créer, ainsi que la description de ses personnages. Cela m'est difficile de mettre des mots qui refléteraient exactement ce que je ressens.
Concernant l'histoire en elle-même, elle était passionnante ! Et j'ai beaucoup aimé la fin, qui nous laisse emplis de doutes !
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J'avais beaucoup aimé « Sur la plage de Chesil ». Un peu moins celui-ci. le sujet est intéressant mais l'auteur semble hésiter sur la suite à donner à la première partie. Les passages sur la guerre, tant celui de Robbie à Dunkerque que celui de Briony faisant ses premiers pas d'infirmière dans un hôpital londonien me semblent trop longs et s'éloignent de l'intrigue principale de la première partie. A moins que l'auteur ait voulu insister sur les effets de la guerre qui serait alors l'autre sujet du livre. La visite de Briony à Cecilia et Robbie me semblent plus cohérente ainsi que les réflexions littéraires de la dernière partie.
Pour autant, j'ai lu ce livre avec beaucoup de curiosité. McEwan sait donner vie à ses personnages et nous entraîne dans leurs péripéties avec brio. Les personnages se dévoilent par petites touches et le contexte historique est très bien documenté. On y croit.
En résumé, c'est un livre inégal mais dans lequel on se plonge avec plaisir.
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Expiation est un livre qui trainait dans ma Pal depuis un bon moment…
Aussi, quand Gwen m'a proposé de faire une lecture commune, ce livre est tombé à point nommé…
Nous nous retrouvons dans l'Angleterre de 1935, en été plus précisément, et la canicule est au rendez-vous… Nous allons rencontrer les différents membres de la famille Tallis et plus particulièrement Briony, la petite dernière. A treize ans, elle rêve de devenir romancière et vit dans sa petite bulle. Comme toute adolescente qui se respecte, elle est sujette à interprétation et ses jugements sont quelquefois erronés…Et c'est ce qui va se passer quand elle commence à surveiller sa soeur ainée ….Le résultat va aboutir sur une tragédie et une terrible méprise…
J'ai beaucoup aimé cette partie, et l'auteur à réussit à créer une ambiance qui restitue bien le contexte de cette période…Même si on sent encore l'insouciance un peu surannée de cette classe sociale, les prémisses de la guerre sont bien la…
La deuxième partie est presque un choc pour le lecteur car elle nous plonge en 1940, en pleine débâcle et nous suivons un seul personnage, soldat anglais, qui n'a qu'un objectif : arriver à Dunkerque pour pouvoir être évacué…. Cette partie retrace bien cette terrible page de la deuxième guerre mondiale…L'impuissance des fuyards face aux avions meurtriers de la Luftwaffe… Un petit bémol cependant : je m'étais habituée au rythme de la première partie, et tout à coup n'avoir plus qu'un seul personnage central a été un peu frustrant, surtout que j'avais envie de connaitre l'évolution des différents protagonistes et la suite des évènements qui s'étaient déroulés l'été 1935…
En 1940, Briony a grandi, elle a dix-huit et elle beaucoup évolué dans ses réflexions…Elle prend des décisions d'adulte, et certaines vont être en lien avec ce qu'il s'est passé il y a cinq ans…

Je ne peux que saluer la qualité de l'écriture de l'auteur, tout en sensibilité et finesse…J'y reviendrais car j'ai « L'intérêt de l'enfant « dans ma Pal…
Un très beau livre, une très belle lecture…

Challenge BBC
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Quel pouvoir enivrant et terrifiant que celui de la fiction, qui fait de l'écrivain un démiurge et le prive de ce fait de toute possibilité d'absolution...
Nous sommes en 1935 dans la propriété familiale des Tallis. La chaleur écrasante exacerbe des passions que la jeune Briony, encore larve de femme et piquée d'écriture, échouera à contrôler en interprétant mal la réalité qui se joue sous ses yeux. Une erreur qui ouvrira des routes nouvelles aux destins qu'elle aura contrariés, dont celui de Robbie Turner qui se retrouvera cinq ans plus tard jeté sur les routes bombardées de la retraite de Dunkerque pendant que son aimée, la soeur de Briony, s'éloignera du chemin familial et embrassera la carrière d'infirmière.
Les routes de la fiction s'ouvrent et se croisent de manière vertigineuse dans ce roman brillant où pourtant le temps est suspendu, où chaque scène, chaque sensation, chaque pensée est décrite avec la plus fine des plumes, créant des réalités fictionnelles qui brouillent les repères et forcent l'admiration. le style est parfait et la réflexion s'approfondit à mesure que l'on tourne les pages : j'ai adoré ce roman!
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Tout est dit dans le titre ou presque ! La vérité et la réalité sont propres à chaque individu selon son état émotionnel du moment. On peut briser des vies ou les porter aux nues, vivre avec des regrets ou des remords ou rester dans sa conviction de l'instant. L'auteur a d'abord placé le décor : un été caniculaire à la fin des années 30 en Angleterre. Une vaste maison où se croisent les membres de la famille, les amis et les serviteurs. L'ambiance est lourde, la chaleur accable les protagonistes, tout est lent, angoissant. Une vision, quelques secondes et la tragédie peut commencer. Superbe histoire.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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