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4,15

sur 1387 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
[au risque de me répéter: regarde-moi cette magnifique couverture. Les éditions Toussaint Louverture savent décidément y faire!]
Bonne année, bonne santé, ne va pas te faire étriper pour une montre à gousset! Les douze coups résonnent dans les rues de ce New York de l'année 1882. Dans le quartier malsain du Triangle noir, les enfants démunis courent les rues en haillons, tentant de dérober ce qu'ils peuvent aux hors-la-loi ivres morts qui trainent dans les rues pendant que la vie elle-même essaie de survivre et que les prostituées vont se faire avorter clandestinement. Seules celles qui n'en réchappent pas ont l'honneur des beaux quartiers, en finissant sur une table de dissection clandestine d'un groupe d'étudiants en médecine, à deux pas de dames de bonne famille qui s'ennuient dans leurs boudoirs et de messieurs propres sur eux qui boivent un coup de trop et théorisent sur la pauvreté sans la connaître. Bref, tout est normal, que l'on soit né sous une bonne ou une mauvaise étoile. Mais l'équilibre va être bouleversé. Car voilà que Maggie, courtisane membre de la famille Shanks, voit surgir son mari évadé de prison et tuer le monsieur avec lequel elle « officiait » sous sa couette. Une petite étincelle pour un grand incendie: car James Stallworth, juge froid et intraitable, va s'emparer de l'affaire autant par pure politique pour montrer les Républicains sous un nouveau jour que par un goût de la justice sans nuance. Souhaitant éradiquer la mauvaise graine du Triangle noir où rien ne tourne rond, il va s'acharner sur le clan des femmes Shanks, de la doyenne prêteuse sur gages dont il avait déjà envoyé le mari à l'échafaud, aux deux petits jumeaux qui apprennent le vice comme on apprend à lire et à écrire, en passant par la faiseuse d'anges et la faussaire muette. Mais quand on nait du mauvais côté de la barrière, on a de la ressource… Comme toi j'imagine, j'ai découvert Michael McDowell grâce à sa saga de "Blackwater" dont les couvertures font flamboyer ma bibliothèque. J'avais beaucoup aimé, en particulier le jeu de ficelles tirées pour s'emparer du pouvoir qui me faisait penser que le pan surnaturel était presque superflu. J'avais raison: ici tout est 100% réaliste, le jeu de bascule du pouvoir entre la famille malfamée pas si méchante et la famille aisée pas si gentille occupe le centre du récit et les ambitions, tares, affinités des personnages suffisent amplement au récit, le tout dans un environnement sombre, glauque et victorien qu'aurait pu inventer Dickens s'il avait été dépressif.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Ames sensibles s'abstenir...
On est dans un roman noir . " Rien n'était exotique, rien n'était charmant, rien n'était pittoresque ; tout n'était que misère crasseuse et noire, que pauvreté infâme et puante. "
Et, surtout, rien ne vous sera épargné , à vous lecteurs, aucun détail !

On est à New York en 1882 et les ruelles que décrit Michael McDowell ressemblent étrangement à celles de Londres décrites par Dickens. La pauvreté est la même partout dans le monde...
Nous avons d'un coté la famille bourgeoise du juge Stallworth, qui vit dans les beaux quartiers. persuadée de détenir la vérité, le bon goût, et même la morale . Grace au fils, pasteur, et au beau-fils, avocat, le juge s'est lancé dans une croisade : nettoyer les rues de sa ville de la vermine et une des familles qu'il a dans le collimateur, c'est les Shanks. Il faut dire qu'ils présentent mal... Ils sont tous (même les deux enfants, des jumeaux ) aguerris et impliqués dans toutes sortes d' affaires qui vont du vol à l'arnaque en passant par les avortements clandestins et les meurtres. Une famille peu recommandable.

On a donc le bien contre le mal , oui mais...
Avec Michael McDowell , ça ne sera pas aussi simple et les gentils ne le sont pas tant que cela et les méchants, non plus.
Petits glissements de points de vue de la part d'une lectrice qui a bien failli abandonner ce livre entre les pages 70 et 100, accablée devant tant de violence, tant de misère intellectuelle, affective, et financière. Noir, c'est noir et il y a peu d'espoir... Mais c'est cette ambivalence qui m'a intéressée, celle du bien (pas si bien que ça) et du mal ( avec cinquante nuances de gris).
C'est que voyez-vous, dans la famille bourgeoise, on s'aime si peu. le plus important : ce que pensent les autres, la morale, l'ambition, le pouvoir.
Chez les pauvres, on fait peut-être pis que pendre à l'extérieur, mais entre eux, il y a une vraie solidarité. A tel point que si l'on touche un cheveu de l'un, "on" le payera cher. Or le premier acte signant la "guerre" qui opposera les Stallworth aux Shanks, c'est la condamnation à mort, par pendaison, ordonnée par le juge contre le mari de la matriarche.
Dés lors, le combat peut commencer. Il ne faut jamais sous-estimer son adversaire, je ne vous dit que ça.
Cet angle est intéressant : les faux gentils et les faux méchants et démontre l'hypocrisie qui régne chez les puissants, les respectables et le mépris dont ils font preuve à l'égard de tout ce qui est différent d'eux.
Il y a chez cet auteur, un style très personnel, on reconnait la même noirceur, la même façon de décrire ses personnages ( à la limite de la caricature) que dans les eaux boueuses de la Blackwater ( le genre fantastique en moins).
C'est sombre, mais par instant offrant des éclaircies. Original et offrant pourtant une géméllité troublante avec la série Blackwater. Parfois sordide et pourtant beau. Simple mais clinquant.
Un véritable objet de curiosité que vient renforcer son écrin : cette sublime couverture offerte par la maison d'édition Toussaint Louverture, dorée, rouge comme le sang et noire comme les rues malfamées de ce New York de 1882 .
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Avec les aiguilles d'or, Michael Mc Dowell nous emmène dans le New-York des années 1880. Là se côtoient toutes sortes de populations des plus riches aux plus pauvres.
Nous partons à la rencontre de deux clans. D'un côté les Stallworth, décidés à asseoir leur fortune et leur réputation en éradiquant la vermine des quartiers miséreux. de l'autre les Shanks, clan matrimonial qui vit de petits délits (avortement, coulage de bijoux et arrangements financiers). Les deux familles se sont déjà croisées dans le passé et Lena Shanks voue une haine farouche au juge Stallworth qui l'a déjà envoyée en prison et a condamné à mort son mari.
Leur nouvelle rencontre sera terrible avec des conséquences catastrophiques. Alors qui sortira renforcé de cette confrontation ? C'est tout le récit des aiguilles d'or.
J'ai été happée par le scénario de l'auteur. Une fois le décor planté, on ne peut plus lâcher le livre, on veut connaître la suite. Cette histoire n'est pas très morale, les personnages peu sympathiques mais c'est vraiment l'histoire qui donne tout l'intérêt à ce roman dont je vous conseille vivement la lecture.
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Bon, j'ai lu ce livre en novembre, donc mon retour ne sera pas aussi complet que d'habitude 😂

Pour commencer, il n'y a rien de fantastique dans ce livre comme on a pu en retrouver dans Blackwater. En revanche, ce roman noir met également en scène, non pas une, mais deux dynasties familiales. L'une est riche, et contrôle la ville de New York à la fin du 19e. L'autre vit dans les quartiers miséreux, mais contrôle également la ville. La guerre éclate entre ces deux familles, et il y aura des morts…

J'ai clairement adoré cette lecture ! Ce n'était pas forcément un coup de coeur parce qu'il était légèrement trop long pour ça, mais cette ambiance noire et macabre m'a absorbée !
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Machiavélique !!! Extraordinaire. Un monde qui m'était inconnu. Ce gouffre entre l'allégresse et la pauvreté.
La vengeance est magnifique et cousu avec de magnifiques aiguilles or.

La mise en place de personnages était longue! Pourtant essentiel pour l'histoire alors aucun regret d'avoir préservée dans ma lecture.
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Autant le dire en préambule : il va falloir attendre plus de 150 pages pour que la mise en place de l'histoire, de ses personnages cède le pas à l'action véritable.
Peut être est-ce parce qu'il faut remonter 20 ans plus tôt pour comprendre ce qui va opposer 2 familles en plein centre de New Yok. Pour certains ce lent démarrage est un bémol… à chacun de se faire une idée.

Ce qui est certain néanmoins, c'est que passé ce stade, l'attachement devient fort et poser ce roman est difficile, voire impossible.

L'an de grâce 1882 vient de débuter.
New York. Nous découvrons 2 quartiers et 2 familles que tout oppose.
Dans les beaux quartiers le juge Stallworth règne en patriarche sur une famille obsédée par le combat de toute forme de vice.
Dans les quartiers les plus miséreux ou prostitution, vols, jeux d'argent sont légions, règne Lena Shanks, dite Lena la Noire. Veuve d'un mari condamnée à mort par le juge Stallworth, elle a fait de sa famille des démons vengeurs.

L'affrontement direct entre les Shanks et les Stallworth va être lancé à la suite de l'arrestation d'une des proches de Lena. pour cette dernière le temps de la vengeance est venu. Complots, enlèvement, meurtres, manigances, prostitution…. rien ne manque.
Dans un univers à la Dickens, la lutte des classes, la force des clans, la solidarité, la montée en puissance du côté dramatique du scénario… tout y est. Les descriptions sont fines, ciselées, l'atmosphère est pesante grâce à un style très cinématographique.

Ce roman noir est assez différent de Blackwater de part l'absence du côté fantastique mais on retrouve le talent de l'auteur à plonger le lecteur dans un univers prenant, oppressant.
Donc oui, je rejoins celles et ceux en conseillant la lecture!
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New York, nouvel an 1882. Les gentlemen rendent visite aux dames (respectant ainsi la coutume du Jour de l'An instauré par les Hollandais au XVIIè siècle) du matin jusqu'à la tombée de la nuit et la ville (enfin les quartiers riches) n'est qu'une monstrueuse ruche et la première journée de l'année n'est que mondanité et courbette. Les gentlemen se vantent d'avoir avalé un verre dans chaque maison qu'ils visitent et les dames s'enorgueillissent du nombre de cartes de visites laissées par les convives. Pendant ce temps, dans les quartiers pauvres, les coupe-gorges, les vieux appartements miteux, les bars et tables de jeux sordides, les hôtels de passes, bref les bas-fonds de New York où s'entasse toute la misère et le vice, les enfants meurent de faim, des vieux meurent dans leur lits et les escrocs sont de sortie.

Michael McDowell nous entraîne sur les traces de deux familles new yorkaise. Les Stallworth qui appartiennent à la première catégorie et les Shanks, qui eux, figurent dans la seconde. Les Shanks font partie d'une lignée corrompue de criminelles. A leur tête, Lena Shanks dite Lena la Noire, originaire d'Allemagne, arrivée à New York à l'âge de seize ans. Elle dirige l'organisation familiale avec ses deux filles, Daisy, une avorteuse réputée et Louisa, une faussaire de génie, ses petit-enfants Rob et Ella ainsi que sa belle-soeur Maggie (qui porte en permanence des verres teintés et des gants, je vous laisserai découvrir pourquoi). Elles traitent uniquement avec des femmes et leurs domaines d'activités sont nombreux : vol à l'étalage, pickpocket, escroquerie, paris, prostitution, meurtre, avortement clandestin. Elles tiennent un établissement de prêteur sur gage dans le "Triangle Noir", zone entre MacDougal Street et la rivière, délimitée au sud par Canal Street et au nord par Bleeker Street.

En ce qui concerne la lignée des Stallworth, le patriarche James Stallworth, juge républicain, connu pour vous envoyer à Sing Sing ou Blackwell's Island en un claquement de doigt, dirige d'une main de fer son tribunal et sa famille. Son fils, Edward, est un pasteur influant qui peut compter sur un nombre importants de fidèles parmi la communauté. Sa fille, Marian, est marié à Duncan Phair, un avocat aux dents longues promis à un bel avenir. Enfin, le juge a quatre petit-enfants, bien que décevants pour lui, ils devraient néanmoins assurer la lignée de la famille.

Le juge Stallworth a pour projet de dénoncer la politique laxiste de la ville dirigée par des démocrates et l'inefficacité de la police. Il profite de la mort d'un avocat le jour de l'an pour concocter un plan, qui dis-je un grand projet ! Celui d'éradiquer l'un des coins les plus gangrenés de la ville, le fameux "Triangle Noir". Avec l'aide de son fils Edward et ses sermons incendiaires ainsi que son gendre et un journaliste du Tribune, ils comptent bien se mettre l'opinion public dans la poche et révéler à la face du monde ce qu'il se passe dans ce quartier. Mais s'attaquer au "Triangle Noir" c'est s'attaquer au Shanks et à leur affaire. Lena ne compte pas se laisser faire, d'autant plus qu'elle a un vieux contentieux à régler avec le juge. Une vraie partie d'échec commence entre les Stallworth et les Shanks et ils se pourrait bien qu'aucun des deux ne sortent gagnants d'un tel affrontement. Vous connaissez l'expression "oeil pour oeil, dent pour dent", car c'est de ça qu'il s'agit dans ce roman.

Les aiguilles d'or est un roman ingénieux, très bien construit, petit à petit l'intrigue se révèle, les personnages sont délectables (Maggie Kizer est ma préférée). On ne s'ennuie pas une seconde, tout ça sur fond de lutte des classes, de corruption et de vengeance. Autant la fin de la série Blackwater m'avait un peu déçu autant ici je me suis régalé d'une telle perversité et d'un tel esprit créatif dans la vengeance !!! J'attends avec impatience Katie du même auteur.
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Une terrible et implacable histoire de vengeance. Plus court que Blackwater, un peu moins passionnant mais plus resserré, ce roman se lit d'une traite. Michael McDowell est décidément un maître pour construire une ambiance glauque et glaçante, dans laquelle se déroule cette histoire difficile à lâcher.
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Au 19eme siècle une famille très en vue de New-York dont le patriarche est un juge augmente sa position sociale en combattant le crime sous couvert de moralité. S'acharnant sur une famille de malfrats, le juge Stallworth va s'attirer les foudres de Lena la noire...
C'est cruel et même horrifique. C'est parfois drôle.  le récit dépeint cyniquement l'hypocrisie sociale des gens de la haute qui se parent de vertu, mais qui se livrent à des valeurs fausses, la richesse, la réputation notamment. En miroir, les pauvres et les criminels semblent motivés par l'esprit de justice et de protection.  Une histoire palpitante, aucune fausse note, aucun temps mort.
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J'avais adoré la série Blackwater.. alors forcément je devais lire Les Aiguilles D'or ! La couverture proposée est toujours aussi belle et, je dois l'avouer, j'adore!!
Pour ce qui concerne l'histoire.. sans m'en rendre compte, au fil des pages, j'ai été happée par la vie de ces différents personnages mais aussi par l'ambiance New Yorkaise de années 1800! Un petit peu sombre, mais une multitude de personnalités à decouvrir!
Laissez vous embarquer dans ce livre et, vous comprendrez!
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