Dès la création de la série du 87e district en 1956, l'auteur avait pour objectif de décrire la vie quotidienne d'un commissariat et non pas se centrer sur un seul personnage comme cela se faisait alors. Ce roman, 25e opus de la série, reflète parfaitement l'ambition initiale de l'auteur. Tout commence à minuit une, un dimanche matin. Tout se finira le dimanche soir à minuit. Dans l'intervalle, nous suivons toute l'équipe du 87e, confrontée à de nombreux meurtres et délits. Et ils n'ont pas le temps de s'ennuyer : une actrice de théâtre avec un rôle dénudé est retrouvée assassinée à la sortie des artistes dès passé minuit. Puis suivent un jeune délinquant qui s'est pris à des antennes de voitures stationnées, une femme qui vient porter plainte contre des fantômes cambrioleurs, une bombe jetée dans une église fréquentée par des noirs (nous sommes en 1971 et les luttes pour les droits civiques sont encore très récents), une mère à la recherche de sa fille disparue, une dame âgée qui vient de tuer mari et enfants, un jeune homme retrouvé nu et défenestré au pied d'un immeuble, un cambriolage dans une épicerie qui va dégénérer, une épouse déclarant la disparition de son mari, un marine qui s'est fait agresser par une femme fatale (vraiment fatale), un père de famille qui se fait frapper en allant à la messe, un pédophile arrêté dans un jardin public, un homme se plaignant d'avoir été approché par deux prostituées, et j'oublie sans doute une ou deux affaires supplémentaires ! Pour mener à bien ces différentes affaires, l'auteur a déployé l'ensemble de l'équipe d'inspecteurs du 87e (à croire qu'ils ne prennent jamais de vacances). Avec un talent certain,
Ed McBain enchaîne les différentes enquêtes et nous décrit ce qui finalement ne sera qu'une journée ordinaire parmi d'autres. Une journée pourtant particulièrement chargée ! Sans oublier bien sûr, l'humour qui caractérise ses romans et la lecture de ce livre se fait d'une traite, décrivant l'état d'une société, dans une mégalopole avide de sang.