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Dieu donne, Dieu a donné, Dieu reprend, Dieu a repris.
Gabriel, notre narrateur, a été emmuré dans le silence par ce verset biblique ; la mort de sa sœur Marianne quand il avait 10 ans a plongé sa famille dans le silence les non-dits se sont accumulés.Quelle est la langue que ses parents parle entre eux quand ils se croient à l'abri des écoutes filiales?Pourquoi comment sont ils arrivés en Lorraine?
A toutes ces questions Gabriel ne cherche pas de réponses au contraire il fuit , se réfugie dans les études, dans l'apprentissage des mots , se camoufle derrière des piles de dictionnaires. Sa rencontre avec la langue anglaise, puis son amitié avec Léo au parcours similaire, son amour fou avec Laura,la belle Laura au rire irrésistible ,son voyage en Hongrie pays d'origine de sa famille, lui permettront-ils enfin affronter ces interrogations qui le minent?
Un texte tout en douceur malgré la douleur.On peut certes ne pas adhérer au tempérament de Gabriel, prôner que fuir ne résout rien, qu'il faut affronter les faits; pour cela faut-il y avoir accès!,il n'en reste pas moins que la douleur de Gabriel, son inaptitude à assumer la paternité en font un personnage touchant et attachant.je me plais à l'idée de pouvoir le retrouver puisque Les bains de Kiraly sont le premier volet d'une trilogie.
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Premier volet d'une trilogie dont j'ai lu récemment Simon Weber (le troisième), Les bains de Kiraly s'attarde sur la personnalité de Gabriel, notre narrateur. Gabriel, fils d'émigrés hongrois est confronté à son histoire familiale que ses deux parents ont pris grand soin de cadenasser.
« Dieu a donné, Dieu a repris. Il fallait s'y résigner. Continuer. Telle était la loi. La vie l'emporte toujours. Elle avait encore deux enfants dont il fallait s'occuper, deux enfants qui lui restaient. Il ne fallait pas leur montrer ses larmes, sa faiblesse. »
Gabriel est hanté par la perte d'une soeur, hanté par de grandes zones d'ombres. Des parents qui s'expriment en secret dans une langue qu'il ne comprend pas, une langue qu'on lui cache. C'est ainsi, qu'il traduit les grands auteurs pour mieux taire ce qu'il est.
« Traduire, pour gagner du temps, pour éloigner la réalité des choses. Comme moi plus tard. »
de ces secrets, non-dits proviennent les difficultés relationnelles de Gabriel, son rapport ambigu avec la judéité.
« Je suis prisonnier de mon absence. Et Laura ne connait même pas l'adresse de ma prison. »
Gabriel à la faveur d'un déplacement professionnel part à la recherche de cette histoire que personne ne lui a racontée.
« Les cimetières écrivent l'histoire silencieuse de nos peines et de nos déchirures, et la flânerie et la curiosité superficielle devraient y être proscrites.»
Beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman ; roman peut-être un peu court et donc un peu trop concentré. J'y ai retrouvé la puissance, et la poésie qui m'avaient séduite dans Simon Weber. J'attends avec impatience de me plonger dans de lait et de miel.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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: Dans cet étonnant premier roman, Jean MATTERN explore les thèmes du deuil et des non-dits: son héros Gabriel n'arrive pas à vivre, tellement il reste hanté par la mort de sa soeur (il n'avait alors que 10 ans). Ses parents fonctionnent sur le modèle "marche ou crève"; ne pas revenir sur le passé, surtout n'en rien dire. A tel point que Gabriel, trouvera un échappatoire dans l'apprentissage de l'anglais et dans la profession de traducteur : "traduire pour gagner du temps, éloigner la réalité des choses". Gabriel ne trouve pas de repos, même pas dans sa vie de couple avec Laura , toute en rire et en légèreté. A l'annonce de sa future paternité, il la quitte brusquement pour repartir à Budapest sur les traces de son histoire familiale. le style puissant , à la fois poétique et très maitrisé de l'auteur, confère beaucoup de charme à ce texte.
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Premier volet d'une trilogie, j'ai été vite intéressé par le souci de l'auteur de nous guider, de nous prendre par la main sans nous imposer la vitesse du récit. Il y a une sorte de calme qui persiste malgré le tourment du héros (de l'auteur). Moi qui suis intéressé par le questionnement sur les racines terrestres comme familiales je fus touché par le déroulement de ce récit et par ces interrogations existentielles.

il y a un bémol. Je n'ai pas adhéré au style qui est finalement passe-partout et qui empêche la présence d'une plus grande et authentique émotion. Ce n'est plus de la réserve c'est de la retenue et si je n'aime pas l'extravagance je n'aime pas lorsque c'est trop caché et tacite.

Positif mais je ne poursuivrai pas la trilogie je pense.
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Un homme quitte Laura enceinte. « J'ai séduit Laura avec les mots d'un autre. Je l'ai aimée dans une langue qui n'est pas la mienne, et je ne sais pas comment parler à mon enfant. »

Son présent obsédé par la mort violente de sa soeur Marianne ne saurait seul expliquer cette rupture, ni son amitié avec Léo, ni les livres d'un vieux libraire.

Peu à peu, des silences, des mots étranges, des ombres du passé, des lieux s'introduissent, dans la vie heureuse de Gabriel.

Un voyage dans cette Mitteleuropa qui hante les mémoires, une tombe et des noms comme clef d'une histoire.
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« Dieu a donné, Dieu a repris » … voilà les mots jetés par le père de famille à la mort de sa fille Marianne. Un peu court pour faire son deuil. Gabriel avait 10 ans et la disparition de sa soeur aînée a plongé la famille dans l'abîme et lui même dans un silence qui est sa prison.

Gabriel n'a jamais pu parler de ce drame. Il s'est réfugié dans les études, derrière les mots et les dictionnaires devenant traducteur. Sa rencontre avec Léo, son ami, son seul ami, puis avec Laura sa femme lui permettront-il de se défaire des interrogations qui le rongent ?

Les bains de Kiraly est le premier roman de Jean Mattern. Je suis heureuse de ne pas avoir découvert l'auteur avec ce livre dans lequel j'ai eu beaucoup de mal à rentrer. le personnage de Gabriel m'a inspiré davantage d'agacement que d'empathie. Des démons qui l'étouffent à la recherche des ses origines, j'ai trouvé cela peu convaincant.

Reste l'écriture élégante de Jean Mattern. C'est un texte douloureux, terriblement sans espoir et moins poétique que les autres romans de l'auteur. J'y ai trouvé par contre un immense intérêt, celui de retrouver un des protagonistes de l'oeuvre que l'auteur est en train bâtir, chacun de ses romans étant relié par un personnage aux autres. On y retrouve donc ici Laura, personnage du livre « Une vue exceptionnelle », et la commune de Bar-sur-Aube comme dans « Suite en Do mineur » … bref je suis ravie d'avoir découvert cette série sans passer par la porte d'entrée 😉 (et la bonne nouvelle c'est que j'ai encore un ou deux romans à découvrir).
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Mon père ne voulut pas des services des pompes funèbres. Il voulait se charger lui-même de ces derniers instants de Marianne, avant que ....Avant que la lumière ne s'en aille pour toujours de son visage d'adolescente, avant que le gravier ne crisse sous le poids de son cercueil, avant que les cordes ne claquent. Avant le bruit sourd des pelletées de terre sur le bois.
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