C'est à l'occasion d'une grande schubertiade chez Spaun, le 15 décembre, que Grillparzer est tout à fait integré au groupe. Les réunions amicales sont plus que jamais nombreuses en l'hiver 1826-1827. Restreintes et chaleureuses chez Sophie Müller comme à l'accoutumée, où Schubert mange fréquemment en compagnie de Jenger et de Vogl, tandis que l'hôtesse soigne le beefsteak de Vogl; mais aussi rencontres spontanées des amis du groupe dans les cafés habituels, ou encore vastes soirées musicales organisées le plus souvent chez Spaun ou chez Sober.
À cette ronde de la vie autour de Schubert, il ne s'intègre pas; rien ne change dans son existence, alors que, paradoxalement, tout est encore mouvement au foyer de son père. Le plus jeune frère (demi-frère) de Franz, Anton Eduard, dix-neuvième et dernier enfant du père, est né quelques mois plus tôt, en février; le même mois Franz, le père, a reçu le titre de citoyen de la ville de Vienne. Cet automne il vend la maison où les frères ont passé leur enfance, Himmelpfortgrund n°10, réalisant un bénéfice de 1400 florins sur le prix d'achat.
L'échec est peut-être d'autant plus amer que Schubert a tenté de faire au moins admettre une de ses messes au répertoire régulier de la chapelle de la Cour, et qu'il fait en ce sens une démarche auprès du premier maître de la chapelle de la Cour Eybler, supérieur direct en ce domaine de Weigl.
Sitôt le deuxième cours, le vénérable vieil homme me confia tout ému, en présence de Schubert : «Ah ! Celui-là je ne peux rien lui apprendre, il a tout appris du bon Dieu».
Mais la pensée de la mort, toujours si familière à sa création, n'a rien à faire avec la vie et les projets de Schubert à l'aube de ses trente et un ans. Bien au contraire: prenant lui-même en mains les rênes de sa destinée, il va tenter pour la première fois la démarche la plus normale pour parvenir à s'imposer comme compositeur: l'organisation d'un concert public de ses propres oeuvres.