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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une agression verbale dans le métro. Violente. Et pourtant, personne ne bouge. Ou presque. Une femme prend à part l'agresseur, lui parle en douceur tandis que la victime, Tisha, grande Black, s'est repliée dans un coin. Claire a tout vu et s'en veut de n'être pas intervenue. Aussi, lorsque la jeune femme agressée sort du métro, elle la suit pour être sûre que rien de grave ne lui arrive. Rien sauf qu'elle n'a pas d'endroit où dormir ce soir. Claire lui ouvre grand les portes de son appartement qu'elle partage avec Kader et Juliette. Ils travaillent tous les trois, plus ou moins précairement. Kader est manutentionnaire en attendant de trouver un emploi digne de ses études, Juliette, devenue orpheline tragiquement, travaille dans une maison de retraite tandis que Claire, violoncelliste, fait juste quelques ménages. La vie à trois, bientôt quatre, est moins pénible par moment. L'on est content de retrouver quelqu'un une fois la journée terminée, l'on se recréée une famille, l'on partage les factures qui s'accumulent mais surtout les petits riens de tous les jours, les petits bobos, les chagrins, les sourires comme pour se protéger d'un monde qui va toujours plus vite...

L'on suit le quotidien pas si banal des ces quatre vingtenaires au coeur de la ville rose. Tous portent en eux des blessures, profondes, lointaines ou encore vives. L'on découvre aussi leurs failles, leurs faiblesses, leurs chagrins ou leurs rêves. Alors, ils tentent de se construire un quotidien, d'amuser les autres, d'attirer le regard et surtout de rendre cette vie plus agréable. Les amours vaines ou inavouées, les amitiés solides ou improbables notamment en la personne de Monsieur Bréhel, le voisin retraité, se tissent. L'auteur réussit à nous captiver avec ces petits héros du quotidien souvent meurtris, malmenés mais ô combien touchants. Elle dresse de formidables portraits écorchés mais animés d'une force incroyable. Elle dépeint aussi une société bien amère, chaotique et vacillante. Porté par une écriture à la fois forte, sensuelle et délicate, ce remarquable roman, tout en émotions et justesse, regorge d'amour, de tristesse et de force.

Rien... Sauf quand on les aime...
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Ouvrage lu d'une traite: un récit qui débute comme un grand coup de poing. Une jeune femme , Tisha, se fait agresser et insulter dans un train....Claire, Juliette et Kader vivent en colocation par choix autant que par nécessité. Claire ramène donc Tisha à l'appartement suite à cette agression....qui marque le point de départ de l'histoire et sera son fil conducteur.....
C'est un roman d'ambiance et d'époque, trés contemporain, il brosse la réalité des stratégies quotidiennes et les pensées de ces colocataires, des jeunes de bonne volonté, qui, à vingt ans, doivent se loger,trouver un emploi , faire face à la violence dans les lieux publics, trouver un sens à sa vie, dans un contexte économique difficile.....Des écorchés vifs, chacun selon sa sensibilité et son passé récent.....Claire joue du violoncelle, Kader, un jeune Tunisien est amoureux de Juliette qui se juge "indigne d'étre aimée" et qui pense" que ce qui est beau n'est pas fait pour durer" il faut sans cesse le ressusciter".....Tisha est amoureuse De Claire......
Un livre touchant qui fait mouche, secoue, porté par de trés beaux personnages, pris entre amour, solidarité et amitié entre personnes de génération différente , notamment monsieur Brehel.
C'est un ouvrage porté par une belle sensibilité à la fois tendre et doux , oú les personnages sont désenchantés, malmenés mais combatifs.Un mêlange de solidarité et de violence irriguent ces jeunes gens : tendresse et douceur côtoient violence et passion.....
C'est le portrait interessant d'une jeunesse contemporaine qui se débrouille comme elle peut avec ses faiblesses , ses échecs, sa culpabilité, ses douleurs, ses failles , ses espoirs et sa générosité surtout.....Bref, la vie , quoi!
Un très bel opus découvert grâce à Babelio., qui interpelle !
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Une nouvelle petite chronique de la rentrée littéraire en cette mi septembre : en effet, il est plus que temps d'accélerer le mouvement vu le nombre de livres de la rentrée que je reçois et le peu que j'ai chroniqué jusqu'à présent.

Ce roman, encore une fois, est l'oeuvre d'une romancière française relativement peu médiatique, Frédérique Martin ( qui avait publié un précédent roman le vase où meurt cette verveine dont on avait pas mal parlé mais que je n'avais pas eu la chance de lire.

Sauf quand on les aime est un roman sur l'amitié, l'amour, la culpabilité. On pense beaucoup en le lisant, à un roman d'Anna Gavalda, "Ensemble c'est tout", vu que les deux récits mettent en scène des colocataires, qui vont essayer d'allier leurs différences culturelles et de personnalité pour combattre les épreuves de la vie et l'injustice. Mais "Sauf quand on les aime" est un peu plus réaliste, un peu moins mièvre et un peu plus inscrit dans le contemporain que le roman de Gavalda.

On n'élude pas dans le récit de Frédérique Martin la violence de la société, notamment dans la scène de départ qui se déroule dans un train,alors qu'une une jeune fille est agressée verbalement, devant le silence de tous les passagers, ou presque. Seule une femme osera réagir et s'interposer. Claire, elle, s'en veut de sa peur et de sa lâcheté, et pour se rattraper, aborde Tisha, la victime, et lui propose de venir chez elle, ou plutôt chez eux. Kader, Claire, Juliette, Tisha, et le voisin Monsieur Bréhel vont tenter de s'aider et de combler tous les bleus à l'âme qu'ils possèdent au fond d'eux.

Alors évidemment, on n'évite pas toujours les bons sentiments qu'on sentait venir très vite dans le roman et qui, avouons le, irritent parfois, et ce trop plein de gentillesse, assumée par l'auteur empêche parfois la crédibilité des situations, mais aime ce mélange de violence et de solidarité qui irriguent chacun des personnages du roman ...

Sauf quand on les aime touche par la grande tendresse qui sort de ce joli livre, qui mérite de se distinguer un peu de la prolifération des romans qui sortis depuis presque un mois.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Troisième lecture de cette rentrée littéraire, et pas n'importe laquelle ... Une de celles qui vous marquent par sa beauté placée au même pied d'égalité que sa dureté.

Au fil des pages, on suit cette bande de bras cassés par la vie. Des écorchés vifs chacun à leur degré, chacun dans sa sensibilité, chacun dans ce qu'il a d'enfui au plus profond de soi. Les thématiques s'enchaînent: racisme, respect, vie professionnelle, vie privée, liaisons, isolement, art de la débrouille, et tant d'autres. Cela fait fouillis? Non du tout ... Cela représente juste le quotidien de beaux nombres de jeunes adultes. Et c'est peut-être là que le roman peut sembler brutal?

La lecture est violente certes ... Mais au final si on ouvre les infos locales, nous ne devons pas aller loin pour voir le même genre de faits ... Et c'est peut-être pour cela que certains trouveront le livre dur. La lecture est pour beaucoup un moyen d'évasion mais que faire quand elle nous renvoie au quotidien le plus proche de soi?

Quoiqu'il en soit, dur, parfois violent, parfois si touchant, parfois passionnel, parfois ... Beaucoup de qualificatifs pourraient être attachés à ce roman qui ne laisse pas de marbre, et qui au contraire laissera sa petite empreinte chez pas mal de gens. Une très belle réussite (il faut croire que cette rentrée est un bon cru?), même si le rapport nombre de pages/prix une fois de plus laisse à désirer.

Je n'ai décidemment pas grand chose à dire sur ce roman. Tout simplement parce que peut-être n'a-t-il pas besoin d'être décrit pendant des lignes et des lignes? Tout simplement parce qu'une fois refermé il se médite? Une petite perle de brutalité quotidienne et de sensibilité humaine.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..
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Un superbe livre qui parle de notre temps, notre jeunesse, ses espoirs. Des baffes dans la gueule, des souvenirs, des envies, des rêves, entre l'optimisme d'un ailleurs meilleur et la désillusion de notre monde aujourd'hui. Des destins qui se croisent, qui se lient un temps ou qui s'écroulent tout simplement. J'ai adoré l'écriture, la force des mots, la force de la vie qui se détache de ce roman. Une histoire de quotidien, l'histoire de tranches de vies, une histoire qui fait tout simplement écho à nos vies.

Un roman qui n'a pas besoin d'une critique bien longue pour dire à quel point je l'ai aimé.
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On se prend le début du roman comme un coup de poing, à travers la violence des propos : "Tu n'es qu'une pute, espèce de macaque, une salope descendue de l'arbre. Et moi je suis le messager de Dieu. File-moi ton 06, file-le moi!". On se demande se qui se passe l'espace de trois secondes , où l'on est, avant de comprendre : dans un train, une femme se fait agresser par un homme. On pourrait refermer le livre, quitter ce train de l'enfer et retourner à nos occupations comme si de rien n'était. Pourtant, on continue la lecture, outré par le comportement de cet individu, finalement calmé par une passagère plus courageuse que tous les voyageurs du train qui regardent leurs chaussures et ferment leurs oreilles. le type disparaît du roman .
On descend à Toulouse avec la femme agressée (Tisha) et une des passagères qui n'a pas moufté (Claire). Contre toute attente, Claire propose à Tisha de l'héberger. Claire vit en coloc avec Juliette et Kader.

Peu à peu, les personnages se dévoilent. Ils ont la vingtaine, guère plus. Juliette est orpheline, ses parents ont eu un accident de voiture fatal. Elle a décidé d'emménager avec ses amis pour fuir la solitude de son studio où "il lui arrivait de s'avachir dans son canapé pour une heure et d'y passer plusieurs jours, se relevant seulement pour aller travailler". Kader se voyait conseiller en économie familiale mais il est intérimaire sur un chantier, depuis trop longtemps déjà. Claire joue du violon mais n'en vit pas, galère de petits boulots qui lui permettent "à peine de payer sa part de loyer et de courses au Leader". Tisha est barmaid.

Kader en pince pour Juliette qui en pince pour un autre. Claire et Tisha sont ensemble, même si Tisha pense (du moins elle le dit) qu'elle n'appartient à personne. A eux quatre, ils forment une sorte de famille. Ils ont pour voisin un vieil homme qui s'ennuie ferme, emmuré dans sa solitude malgré lui.
La solitude, c'est bien le dénominateur commun de ces personnages. Et la violence sous toutes ses formes, à laquelle ils doivent faire face.
Néanmoins, ce livre regorge d'humour. En particulier les répliques de Tisha, jeune femme "brut de décoffrage" qui ne se censure pas, surtout quand il s'agit de remettre Kader à sa place. Tisha est le personnage que j'ai trouvé le plus attachant des quatre, avec ses grands principes à l'emporte-pièce et sa sensibilité à fleur de peau. C'est sans doute elle la plus solide des quatre. du moins en apparence.

On se prend des claques dans ce roman et à l'instar des personnages, on n'en sort pas indemne. Heureusement, il y a la solidarité contre l'adversité qui permet de ne pas sombrer et d'avancer.

L'écriture est vive, les répliques font mouche et font rire, le langage moderne, la focalisation multiple. Il s'agit pourtant d'une histoire tragique, mais pas sans espoir. Un roman qui parlera à toutes les générations.

Une belle lecture de la rentrée littéraire.












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En commençant ce roman, j'ai pensé à "Ensemble c'est tout" de Gavalda (que j'avais beaucoup aimé quand je l'ai lu, il y a longtemps, avant le blog). En effet, des personnages très différents, plus ou moins bien dans leurs vies, vivent ensemble, s'attachent les uns aux autres, se font du mal malgré eux, se font du bien aussi...

Mais la différence, c'est sans doute que "Sauf quand on les aime" est vraiment bien ancré dans l'époque, abordant, sans être anecdotique, des sujets importants de notre société : le harcèlement des femmes, la mauvaise conscience de se sentir lâche en laissant faire, l'homosexualité, la solitude, les amours non réciproques, le racisme de part et d'autre, la violence ordinaire, le deuil et la recherche du bonheur...

C'est un roman qui n'est pas "sucré" et "écoeurant" mais plein de tendresse. Et pourtant, il y a de la violence à différents niveaux mais aussi beaucoup d'amitié. Ce n'est pas un roman qui "finit bien" et pourtant, il y a de l'espoir.

Un bon roman, très actuel dont j'ai aimé le style.
Lien : http://ennalit.canalblog.com..
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Un roman très émouvant, des personnages attachants, blessés, entre lesquels il y a une véritable amitié, une solidarité, des liens forts pour vaincre les obstacles.

Claire joue du violoncelle et cherche un travail, mais elle a du mal à affronter certaines situations, elle a peur, et laisse parfois passer des occasions de travail ou de rencontre.

Quand elle voit Tisha se faire agresser dans le train, elle est tétanisée, contrairement à la femme blonde, qui intervient calmement, pour détourner l'attention de Daoud, ce garçon alcoolique, drogué et violent, qui insulte Tisha.

Mais, elle suit Tisha et lui propose de l'héberger chez eux, elle, Juliette et Kader, qui vivent en colocation.

Claire et Tisha vont tomber amoureuses, on voit ausi que les uns et les autres ont des sentiments pas toujours partagés, mais ils vont trouver une forme d'équilibre jusqu'au jour où...



Dans un contexte très actuel, avec un style littéraire parfois cru, on lit une belle histoire d'amitié, intergénérationnelle, interculturelle, dans laquelle la violence brise mais ne détruit pas.
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Dans le train du soir qui file vers Toulouse une femme, Tisha se fait prendre à partie par un jeune homme énervé et violent, Daoud. Les voyageurs tétanisés par la bouffée furieuse de cette agression regardent ailleurs et affichent le masque de l'indifférence blasée. Seule une femme essaie de détourner l'attention de l'homme en s'intéressant à lui. Elle le fait parler et l'écoute tout en protégeant la jeune Tisha.
Claire est témoin de cette scène mais reste statufiée jusqu'à l'arrêt complet du train. Elle culpabilise et cherche à se rattraper en proposant à la jeune Tisha, de l'héberger dans son appartement. Chez elle, c'est aussi chez Juliette et Kader avec qui Claire partage une colocation.
Le roman délaisse cet incident dans le train pour s’intéresser au quotidien boulot/amours de ces quatre jeunes, auxquels vient bientôt se rajouter le touchant Monsieur Bréhel, le voisin du dessous secrètement amoureux de Claire.
Mais l’ombre de Daoud, l'agresseur du train, plane tout au long de la lecture. On devine qu’il va resurgir à un moment où à un autre et ce ne sera pas pour offrir des fleurs ou des chocolats !

Ce sont des personnages cabossés, aux fêlures encore fraîches qui existent et respirent loin de leurs rêves mais vivent quand même, on les croirait tout droit sortis d’un roman de Marie Sabine Roger. Ils font partie de cette jeunesse silencieuse qui avance dans la vie sur la pointe des pieds, dans le reflet flou et incertain de leur avenir
L’écriture de Frédérique Martin est dense et vive. Chacun des personnages est croqué avec finesse. Tisha est une fonceuse, un caractère brut et une grande franchise mais elle est aussi très sensuelle et aimante. Claire est une jeune femme d’une grande douceur, une naïveté un peu touchante et veux faire l’unanimité autour d’elle, elle a besoin de se sentir aimée pour avancer. Jouer du violoncelle lui apporte un grand réconfort. Juliette a souvent du mal à cacher ses failles, elle manque de confiance en elle et aimerait vivre et travailler plus en accord avec ses aspirations et ses convictions. Kader est plus vulnérable que ne laisse croire cette carapace forgée dans la querelle et la bagarre. Il aime Juliette, qui elle, aime ailleurs, et cet amour non-partagé le mine.
Parfois le texte s’enlise dans des considérations que j’ai jugées dispensables mais ce bémol est assez insignifiant au vu d’une histoire menée tambour battant notamment dans la dernière partie.
Si malgré tout vous ne vous décidez pas à lire ce roman, courez jusqu’à la librairie la plus proche et à la page 140 de ce roman, découvrez quel gâteau choisira Mr Bréhel pour son goûter d’anniversaire! Appréciez ses hésitations et son dandinement au moment de lancer le « Va pour la tarte aux fraises ! Vous y mettrez une petite hostie d’anniversaire » c’est vraiment désopilant hilarant, la scène est tellement bien décrite que l’on imagine parfaitement les mains moites, les gouttes de sueur… et on entend le "ouf" de soulagement dans la longue file qui suit ce client particulier...

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J'ai dévoré ce livre ! Je ne connaissais pas cette écrivain, et j'ai été ravie de la rencontrer. Les personnages sont tous très attachants on a envie de rester avec eux, de les rassurer, de partager leur quotidien ..., l'écriture est un délice, tous les ingrédients réunis pour un très bon moment de lecture.
C'est le genre de livre, quand on le ferme, une seule pensée vous tenaille : déjà fini ?
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