Tout le monde connait Blanquette, la petite chèvre de monsieur Seguin qui rêvait de liberté. Et bien ici,
Isabelle Marsay s'est inspiré du conte et en a décliné des suites possibles. Que faire de cette fameuse liberté ? En quoi, la femme a-t-elle conquis de nouveaux horizons ? Pour en faire quoi ? Bref, un tas de possibilités s'offre à vous pour savourer avec plus ou moins de bonheur (car les nouvelles ne sont pas toutes à mon goût, mais vous connaissez l'adage, les goûts et les couleurs…), les nouvelles aventures de Blanquette, autrement dit Mamzelle Toutlemonde, libérée de sa corde.
Et pour commencer le menu, l'auteure vous propose toute une série de réflexions philosophiques ou autres inspirées par ce conte. Mais attention, tous les sujets pourraient se retrouver dans l'énoncé d'une copie du bac philo ou littéraire, à savoir par exemple :
- Les « derniers seront-ils vraiment un jour les premiers ? » Tu parles, Charles…
Question : qui est ce Charles que l'on vient d'évoquer ? Un signifiant sans signifié ? Un être insignifiant, né sous la plume d'un auteur capricant et chévrophile ?
Vous avez trois heures.
Une autre nouvelle ne manquera pas de vous interroger sur le pouvoir de séduction et sur l'amour développé pour son bourreau. Intriguant et assez glaçant. Mais il faut retenir la ritournelle qui hante cette proposition : « Les cornes l'emportent parfois sur les crocs. Sortez de vos enclos. Les cornes l'emportent parfois sur les crocs… Et que résonnent vos sabots… ».
D'autres nouvelles vous parlent :
De solitudes, oui solitudes avec un s car des solitudes peuvent se croiser sans se connaitre. Et pourtant, il suffirait d'un rien.
Ou de séparation. Et là, c'est un rien, enfin un être minuscule qui est à l'origine de la séparation : une punaise de lit !
Mais aussi d'apparences et de faux-semblants, de comportement absurde ou toxique, de mâle et de femelle et de…
Jean d'Ormesson. Mais là, chut, je ne vous en dirai rien, sauf que j'en ai beaucoup apprécié la lecture. Celle-ci a un petit côté irrévérencieux bien agréable, en plus d'être un bel hommage.
Il y a beaucoup d'humour dans ces textes et de belles réflexions aussi sur la femme, les femmes, et les hommes bien sûr, mais aussi sur ce qu'elles ont fait de la corde qui les retenait au pré.
Alors, Mesdames, n'hésitez plus, sautez par-dessus la barrière, allez voir ailleurs si l'herbe est plus verte, rencontrez le loup si le coeur vous en dit. Sautez, courez, embrassez qui vous voulez…
Et quant à vous, Messieurs, aucune raison de reculer, la lecture se partage aussi bien que les tâches ménagères et autres.
Un grand merci à l'auteure pour sa confiance.