Le roman commence comme un film. Un film dans lequel le personnage principal fuit en autocar et vient se terrer dans un meublé d'une insignifiante petite commune au fin fond des Causses.
Qui est-il ? Et, que fuit-il ou qui fuit-il ?
Demandons-le-lui directement !
− Bonjour Kamel Wozniak. Qui êtes-vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Pas terrible, ça. Essayons autre chose.
− Bonjour Kamel Wozniak. Pourquoi vous cachez-vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Mince alors ! Dernière tentative.
− Bonjour Kamel Wozniak. Puis-je vous aider ? Que puis-je faire pour vous ?
− Je ne vous le dirai pas.
Mais c'est qu'il est coriace le bonhomme ! Et il esquive tout.
Eh oui, un ancien boxeur, imaginez un peu !
Des coups, il en a encaissé plus que raison ; ce n'est pas un de plus qui va lui faire peur.
Mais alors, qui est-il ce mystérieux Kamel Wozniak ?
Pour le savoir, il va vous falloir lire
La science de l'esquive.
Un polar, du moins au début. Parce qu'à partir du moment où le lecteur en apprend plus sur le personnage principal, le ton change, l'ambiance du livre change, et l'auteur nous emmène dans une autre direction. Dans une réflexion sur notre société.
J'ai bien aimé la partie polar, avec ses mystères savamment entretenus, avec sa lenteur qui laisse tout loisir au lecteur de se poser des questions et d'imaginer ce qui se cache derrière les zones d'ombre. J'ai aimé le rythme de l'histoire, j'ai apprécié le style, adapté au contenu.
Mais une fois que tout bascule, j'ai été bien moins convaincue.
Créer un suspense, faire monter la tension, c'est formidable. C'est formidable si la suite est à la hauteur ; dans le cas contraire, c'est décevant.
Et c'est malheureusement ce qui m'est arrivé ici.
La première partie a fait naître des espoirs en moi, une grande envie de découvrir ce que cachait Kamel Wozniak, de connaître les réponses qu'il ne voulait pas donner.
Et là, pschitt ! Explication banale et très "dans l'air du temps". Fin de l'histoire et impression décevante de "tout ça pour ça".
Une lecture pas désagréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Merci à l'éditeur Harper Collins pour l'envoi de ce livre et merci à Babelio pour la rencontre organisée avec l'auteur dans le cadre du lancement de la nouvelle collection "Traversée".