Le curé d'Anjou

J'avais ce roman historique dans ma bibliothèque depuis très longtemps. A chaque fois que je songeais à le commencer, j'oscillais entre peur de lire un ouvrage trop aride et trop volumineux et la joie un peu morbide de découvrir ce que ce prêtre avait pu faire de si odieux pour être mis à la porte de, non pas un, mais de trois ordres religieux différents. Je m'y suis finalement lancée, ayant prochainement une séance de club de lecture portant sur les personnages marquant.
Le curé d'Anjou est l'incarnation même de ce sujet. Né au tournant du 20ieme siècle, Joseph Henri Réal d'Anjou se destine d'abord à devenir franciscain mais leur mode de vie actif ainsi que sa dépendance à l'alcool (transmise par sa mère) le forceras à quitter, encouragé très fortement par ses confrères.
Mais, bon prince, l'ordre lui offrira un poste de curé séculier dans le petit village de St-Majorique en Gaspésie. Et c'est à partir de ce moment que la débauche commence réellement. Beuverie, amour un peu trop fort pour son bedeau, laxiste dans ses conseils aux paroissiens et pêché d'orgeuil seront le lot de la paroisse durant les quatre ans de pratique du curé. Jusqu'a ce que l'Évêque, excédé de tant de frasque, l'excommunie.
Révolté, n'acceptant pas cette réponse à ce qu'il considère être un excellent travail de sa part, il refusera durant des mois de quitter l'Église pour qu'un nouveau prêtre s'y installe.
Puis, à bout de ressource il poussera l'insulte à l'injure à devenir pasteur protestant et à officier sur une parcelle de terre adjacent au terrain de l'Église catholique. Il y sera pendant quelques années avant d'être, la aussi, mis à la porte.
Si les bavures des religieux et les règles strictes des religions vous font sourire et vous excède? Ce roman -et ce personnage- vous feras rire, rager, halluciner tout à la fois. Et comme il s'agit d'un roman qui se déroule sur le territoire que j'habite, j'ai pris un plaisir supplémentaire à reconnaitre les airs, les lieux. Et comme la religion est un lointain souvenir pour la plupart d'entre nous, le curé d'Anjou nous fait apprécier que cette époque où les religieux dictait nos moindre faits et gestes soit bel et bien révolue. Seul bémol; l'auteure présente ici sont premier ouvrage. Des passages aurait pu être élagués et des passages simplifiés mais au delà de ces petits défauts, il faut le lire!

Une histoire vraie, voilà, ce que livre Odette Mainville, elle a retracé le portrait de ce curé d'un petit village en Gaspésie. Un homme alcoolique qui avait une vie pas très catholique. Nous plongeons dans une partie de l'histoire de l'église catholique du Québec, comment un homme aussi peu recommandable a pu avoir une responsabilité aussi grande que cette paroisse de Saint-Majorique. Sans oublier cette relation malsaine qu'il entretient avec sa mère...