Citations sur Les amours de l'histoire de France : Les nuits des re.. (2)
- Sire, permettez-moi de vous présenter la plus jeune de mes suivantes, Agnès Sorel.
La main droite du roi serre le bras du haut fauteuil sur lequel il est assis. Il s'incline avec déférence vers Agnès :
- La plus jeune mais aussi la plus belle, dit-il dans un souffle. La plus belle du monde.
Agnès, lui dit-on est la fille d'un petit noble de rien du tout, du nom de Jean Sorel, et d'une Catherine de Maignelay de toute aussi petite extraction. Qu'importe ! Elle est belle au-delà de tout ce que l'on peut imaginer, une sorte d'apparition divine qui fait fondre tous les cœurs. Charles n'a cure du tourment des autres. Il est tout entier concentré sur le sien. Que faire, que l'on soit roi ou fils de rien, en présence d'une pareille divinité ? La regarder, la contempler, l'admirer, tout en rêvant de la découvrir un jour plus secrètement.
L'enfant arrive à la cour de France six mois plus tard pour y être élevée, comme c'est alors la coutume. Prudent, le roi exige que l'on procède sur-le-champ à la célébration du mariage en s'épargnant le ridicule d'interroger la petite sur son consentement. Pour la nuit de noces, on verra plus tard quand elle sera nubile. Ainsi le monarque le plus rusé de notre Histoire se garde-t-il deux fers au feu : le mariage n'étant pas consommé, il se donne le temps de changer un jour d'avis en fonction des intérêts du royaume tout en gardant sous le coude la petite princesse Habsbourg !