Combien de fois ai-je vu passer cette couverture qui me paraissait effrayante ? Mais la quatrième de couverture ne me donnait pas envie de le lire.
Il a fallu la recommandation de @witchblade, qui a bien souvent un avis similaire au mien sur ce genre de lecture, pour que je l'ajoute à ma PAL.
J'ai été prise dès les premières lignes !
Sur la première partie, on alterne sur les chapitres entre Suzanne en 1949 et Sandrine en 1986. La grand-mère et la petite-fille qui ne se sont jamais vues, semble-t-il. Suzanne vivait sur une île et y est morte. Sandrine est journaliste sur le continent où elle y a toujours considéré sa grand-mère comme une inconnue. Mais lorsqu'elle décède, elle est invitée à se rendre sur l'île pour récupérer ses affaires.
Elle va y rencontrer ses voisins et amis. Ces gens sont bloqués sur cette île à cause d'une sombre histoire. Des enfants, des essais, une chanson lancinante, un poème de
Goethe,
le roi des aulnes,…
Un jour, Sandrine est retrouvée sur une plage recouverte de sang qui n'est pas le sien.
A la psy qui la soigne et à Damien, l'enquêteur, elle va donner sa première version.
Jusque-là, j'étais complètement prise dans le roman. Comme beaucoup, une fois n'est pas coutume, impossible à lâcher. Je voulais savoir ce qu'elle avait vraiment vécu car l'auteur écrit et nous balade. Distillant des indices qui nous envoie plus loin, on se projette, on met en place plusieurs théories.
A ce niveau-là, j'en étais à me dire qu'elle était la fille disparue de Damien, mais je me disais, comment il ne la reconnait pas ! Pas possible, il y a autre chose.
Puis, Sandrine, raconte sa seconde version. Encore plus horrible que la première et finalement, on comprend le titre choisi par l'auteur.
Les indices semés sur la première partie, les balises comme dit l'auteur, reviennent sur celle-ci.
On rentre dans le thriller psychologique.
Pour moi, la fille de Damien pouvait être passée entre les mains de ce monstre et Sandrine devait être au courant. Et ça se confirme ! Jusqu'à la troisième partie.
La fin approche et pourtant, nous n'avons pas toutes les réponses. Je dirais même, qu'à chaque fois qu'on pense arriver à une conclusion, vue le nombre de pages restantes on se dit que ce n'est pas possible et que l'auteur a dû broder pour ajouter autant de pages ! Et à chaque fois, il y a un rebondissement phénoménal qui remet tout en cause et qui nous fait partir dans une autre direction, pour pas dire la direction opposée.
Alors au final me direz-vous ?
J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur. L'histoire est très dérangeante, j'avais une impression malsaine d'être le voyeur de toutes ces horreurs sans pouvoir rien y faire. En plus, je n'aime pas ce qui touche aux enfants et moi qui n'aime pas ne pas pouvoir me fier au narrateur,… j'ai été servie !
Cette fin est magistrale. L'auteur a réussi son pari, je n'ai pas imaginé cette fin ou/et je ne la souhaitais pas.
Ce n'est pas un livre qui plaira à tout le monde, il faut supporter de lire et donc de visualiser les scènes très difficiles.
Je testerai donc un autre roman de cet auteur. Moi aussi, comme dans l'histoire, je lui laisse la porte ouverte.
En ferez-vous de même ?