Loin des réflexions sur l'art
De Wilde, sa portée littéraire, sa philosophie de l'art, la justesse de sa place au panthéon des grands auteurs (régulièrement mis en doute, par
Gide – le premier– jusqu'à
Frédéric Ferney – le dernier, dans son Wilde ou les cendres de la gloire, Lottman s'intéresse à l'anecdote mais aussi à l'état d'esprit d'une époque. Il parvient à retracer l'ambiance des salons parisiens dans les années glorieuses
De Wilde comme les petites (et grandes) lâchetés des anciens amis quand il connu la disgrâce. Sans doute est-ce la qualité principale de cette ouvrage, comme de montrer l'opposition entre le Londres victorien et le Paris de la troisième république. On y découvre aussi de nombreux témoignages de ceux qui ont côtoyé Wilde, d'illustres comme ceux de
Gide ou d'inconnus comme le tenancier de l'hôtel d'Alsace où Wilde est mort. Quelques anecdotes sont amusantes, comme la diaspora des homosexuels anglais lors du procès pour atteinte aux bonnes moeurs d'Oscar qui engorgea les bateaux qui faisait la navette trans-manche. D'autres sont peu reluisantes pour leurs protagonistes comme ce passage relatant la paranoïa de Pierre Louÿs, intime
De Wilde (à qui la pièce Salomé est dédiée) et homme à femmes, qui craignit des années durant que son nom ne soit cité au côté de celui
De Wilde, alors en prison, pour rappeler leur ancienne amitié et qu'ainsi le doute plane sur son hétérosexualité.