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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"De temps à autre, dans les journaux, magazines et annuaires biographiques, je lis des articles où l'on m'apprend, en termes choisis, que si je me suis mêlé aux vagabonds, c'est afin d'étudier la sociologie. Excellente attention de la part des biographes, mais la vérité est tout autre : c'est que la vie qui débordait en moi, l'amour de l'aventure qui coulait dans mes veines, ne me laissaient aucun répit. La sociologie ne fut pour moi qu'un accident : elle vint ensuite, tout comme on se mouille la peau en faisant un plongeon dans l'eau. Je "brûlai le dur" parce que je ne pouvais faire autrement, parce que je ne possédais pas, dans mon gousset, le prix d'un billet de chemin de fer, parce qu'il me répugnait de moisir sur place, parce que, ma foi, tout simplement… parce que cela me semblait plus facile que de m'abstenir."

Voilà qui est dit.
Jack London, cet auteur prolifique qui n'aura eu que dix-sept ans pour écrire une cinquantaine d'ouvrages dont quarante-trois parus de son vivant, Jack London donc vivait pour l'aventure et la racontait ensuite, plutôt que de décider de la vivre pour l'étudier et en faire un roman ou un récit.

C'est donc bien après avoir vécu la vie de "hobo" et avoir "brûlé le dur" qu'il nous livre un récit mouvementé de ses pérégrinations, ferroviaires ou non, dans un joyeux désordre mélangeant ses expériences de la faim, de la mendicité, de la solidarité entre vagabonds, des voyages sur le toit d'un wagon ou sous un second, coincé sur les essieux, entre deux autres et parfois tout de même, à l'abri à l'intérieur, de la course contre les gardes-frein et contre les policiers chargés d'arrêter ces clochards sans feu ni lieu, du pénitencier dont il a fait l'expérience aussi, et de la part qu'il a prise à la Marche du général Kelly en 1894, une marche de deux mille chômeurs et vagabonds allant à Washington réclamer du travail.

Des mille façons dont il parvient à embobiner des âmes charitables aux mille autres d'attraper un train en marche, Jack London nous livre ses trucs, le vocabulaire de ces vagabonds du rail dont il a partagé le quotidien.

Sa plume est alerte, on croirait le voir s'animer en nous détaillant comment il est parvenu à chaparder le meilleur des rations des vagabonds du général Kelly, et ses démêlés avec les "taureaux", ces policiers qui lui couraient après pour le jeter hors de la ville ou dans une geôle nous font rire autant qu'ils nous ébahissent.

C'est une lecture sans temps mort, qui embarque en un seul grand mouvement plein de générosité et d'humanité.
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Cette lecture numérique du domaine public en 2016, fut pour moi un voyage que j'aurai du faire depuis si longtemps!
N'en est-il pas ainsi de ces livres d'aventures écrits par ceux qui les ont vécues et ont su nous les conter avec art et réalisme?
Jack London, c'est l' aventure d'une Amérique de nord de tous les possibles que l'auteur traverse en clandestin des trains de marchandises qui irriguent le pays.
Ils sont des centaines, ainsi, ces vagabonds que rien n'attache à une terre, une ville.
L' accueil est loin d'être partout à bras ouverts, et les trajets entre les wagons ou au-dessus des bogies sont périlleux... Mais la route est là, qui appelle le jeune Jack et cet appel est aussi irrésistible que la vie est mouvementée.
Qui, de ceux qui l'ont lu, n'a fait rêver Jack London?
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Un road -movie à " la Jack London" ,un vrai bonheur de lecture!
La vie de trimardeur requiert beaucoup de débrouillardise et de ruse .Quant au talent de conteur de Jack London, il sait qu'il en a , en use et abuse,mais pour un bon repas que ne ferait-on pas?
Un hobo qui parcourera 20 000 kms au travers les States en " empruntant" des locomotives ,au risque ,bien souvent de se tuer!
Mais si parfois ,il joue sa vie ,au bout est un mot dont il va se nourrir : LIBERTÉ..
J'ai beaucoup aimé ,à recommander.
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Les Vagabonds du rail est un recueil qui regroupe neuf récits qui sont : Confes-
-sion, Tableaux,Pincé, le Pénitencier, Vagabonds qui passent dans la nuit,
" Gosses du rail", L' armée industrielle de Kelly, Les Taureaux, Brulé le dur .
Ce livre de Jack London est paru au début du XXe Siècle. C' est très jeune qu'il
part à l' aventure et il commence par voyager dans son vaste pays, les Etats-
-Unis . L' auteur a une grande passion pour l' aventure et le voyage, il déborde
de vitalité et de courage physique et voilà ce qu' il dit sur son besoin et son
amour pour l' aventure : " C' est que la vie qui débordait en moi, l' amour de
l' aventure qui coulait dans mes veines, ne me laissaient aucun répit . La socio
-logie ne fut pour moi qu' un accident : elle vint ensuite, tout comme on se
mouille la peau en faisant un plongeon dans l' eau " .
A travers des différents récits, l' auteur nous révèle les difficultés auxquelles
font face les vagabonds et là il dit : " La communauté des vagabonds peut se comporter comme une fratrie ou un panier de crabes. Les trahisons
sont nombreuses, des liens se créent et se défont " .
Un livre qui laisse pas le lecteur indifférents .
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Jack London, Jack le Matelot, le trimardeur, le hobo, le vagabond. C'est dans ses vagabondages que London va se découvrir le talent de conteur, lui déclenchant la fibre qui fait de lui cet écrivain si exceptionnel. Il faudra ruser, mentir, pour pouvoir avoir sa portion de nourriture. Bonimenteur, fabulateur, London va s'inventer des vies toutes aussi tragiques les unes que les autres pour amadouer dans les chaumières. Son intense envie de vivre, de "brûler le dur", transpire, suinte, à travers ses pages. Un feu incandescent brille en lui, le poussant sans cesse à être sur les routes. Préférant la dureté, le froid, la mendicité, à un quelconque confort de vie. Il préféra risquer sa vie sur les fameux "Pullman à glissière" échapper aux taureaux, que de se conformer, qu'être dans les rangs. La vie, c'est la route, c'est le froid, la faim, mais ce sont aussi les cascades du Niagara, ce sont les jeux de cartes avec ses compagnons d'infortunes, ce sont les rires, les histoires racontées. Tantôt sarcastique, tantôt moqueur, il va nous dépeindre avec brio cette communauté. C'est dans ses séjours aux pénitenciers qu'il va être confronté à ses premières injustices carcérales. Anticonformiste, révolté, London est la définition même de la liberté et pour cela, on ne peut que l'admirer.
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J'avoue que je ne savais pas à quoi m'attendre avec ce recueil de témoignages, ne connaissant que de très loin ce grand écrivain qu'est Jack London, et n'ayant jamais vraiment pris le temps de m'y intéresser davantage en dehors de ma lecture de L'appel de la forêt pour travailler dessus en classe avec mes élèves. Finalement, je ne regrette franchement pas cette lecture qui a été pour moi une très belle découverte.

Ce qui n'aurait pu être qu'un simple témoignage d'expériences vécues par le jeune Jack, sans véritable intérêt littéraire, devient sous sa plume une aventure humaine extraordinaire, éminemment romanesque qui, sans en retirer les moments difficiles et la description au plus proche de la réalité de la condition des hobos de l'époque, donne au jeune homme une stature de « clochard céleste » avant l'heure, dans la lignée des auteurs de la Beat Generation qui ne feront, finalement, que suivre ses pas cinquante ans plus tard. J'ai notamment apprécié la scène longuement décrite du jeu du chat et de la souris ayant lieu entre Jack, installé clandestinement dans un train, et les conducteurs de celui-ci pour l'en déloger : c'est dynamique, drôle malgré la situation qui ne l'est pas du tout, et surtout comme tout droit venu d'un roman que le même Jack aurait pu écrire.

Je crois que c'est ce que j'ai finalement le plus apprécié dans cette lecture, cette capacité de Jack London à transfigurer sa vie de manière romanesque, sans pour autant la dénaturer : l'on sent la sincérité du propos, et la véracité des évènements vécus, même si justement transfiguré dans un but proprement littéraire. Pour avoir lu nombre de témoignages de la sorte, celui-ci restera dans mes annales !
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Vivre libre, sans attache, sans souci du lendemain, nomadiser en toute illégalité en prenant les trains là où on peut s'accrocher, jouer au chat et à la souris avec tout ce qui représente l'autorité officielle… le rêve d'un adolescent qui considère que travailler pour un salaire fixe est un cauchemar à fuir de toute son énergie – et on en a à 18 ans.
Quand on a éprouvé ces sensations, ces désirs et que la vie et la société nous a fait rejoindre le troupeau, et quand on pleure, on dit qu'on rit, mais c'est du bonheur de lire Jack London dans ses pérégrinations de vagabond du rail.
Nomade ou sédentaire, deux routes bien différentes dans la vie, et merci à ceux qui racontent avec talent l'aventure du nomade.
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Je me suis plongée dans une oeuvre de Jack London, et je dois dire que ce ne fut pas une lecture facile. Ce n'est pas un roman, quoi que j'ai pu lire. C'est un récit sur cette route que Jack London a prise, une route, ou plutôt un chemin de fer. J'avais déjà aperçu, dans des films, un vagabond qui montait dans un train et partait pour une destination inconnue. Tout semblait se passer bien. Si ce n'est pas le cas dans ce récit, c'est parce que nous sommes dans un récit, non dans une peuvre romanesque. le narrateur est avant tout, et il le répétera souvent, un "hobo", un vagabond, qui voyage clandestinement, certes, mais peut aussi être arrêté, jugé, condamné et conduit en prison. Il doit aussi ruser pour trouver où dormir, de quoi se nourrir. Il doit compter, eh bien, sur ses talents de conteurs : les hobos ne sont pas aimés par les gens comme il faut, ceux qui travaillent, ont un toit sur la tête, et ne voient en eux que des bons à rien.

Le récit peut sembler un peu décousu, parce que la vie de hobo est décousu. Monter dans un train n'est que la première étape. Il faut encore y rester suffisamment longtemps pour parvenir à une destination raisonnable, voyager quasi-confortablement, sans se blesser, sans se faire éjecter. Etre un hobo, c'est rencontrer d'autres vagabonds, échanger des tuyaux, parfois, avec eux, se croiser, aller aussi loin qu'eux, voire plus loin. C'est constater, aussi, que certains restent sur le bas côté de la route, blessés, amputés parfois - les chutes de train ne pardonnent pas.
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Un des américains qui ont peut être le plus sillonné leur pays, le nez dans le vent en quête du frisson de l'Aventure. Jack London, est malheureusement souvent mieux connu pour ses (très bons) romans que pour ses excellents récits auto-biographiques et journalistiques et son engagement socialiste révélé dans Quiconque nourrit un homme est son maître. Deux ans de vagabondage dans l'Amérique du Nord, à sauter de train en train pour traverser le pays de long en large, deux ans passés à « brûler le dur » le long du rail en compagnie d'autres hobos, voici La Route de Jack London. Les anecdotes se succèdent à la vitesse à laquelle London bondit d'un wagon à un autre, jonglant avec son talent d'acrobate et celui d'incroyable conteur qui n'hésite pas à interpeller le lecteur pour lui narrer ses aventures de vagabond du rail. Empreint d'humour, d'audace, de toupet et d'un inconditionnel amour de la liberté,cet entraînant récit, s'il brosse un portrait réaliste des dures conditions sociales de l'Amérique de la fin 19ème, nous rappelle surtout quel formidable auteur est London !
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Entre 1893 et 1894 , Jack London , après avoir commencé sa vie vagabonde et marginale comme "Pilleur d'huitres" et matelot de petit cabotage , partage celle des hobos , tramps et bums qu'on peut traduire par vagabonds , ouvriers itinérants et clochards , nombreux à cette époque de crise économique . Il tient à appartenir à la première catégorie , c'est à dire à voyager gratis en "brûlant le dur" autrement dit en resquillant de toutes les façons possibles dans les trains de marchandises sans jamais travailler . Il doit mendier sa nourriture ce qui est tout un art ...
Le livre est une suite d'anecdotes regroupées par chapitres traitant d'un thème ce qui permet au lecteur de se faire une idée sur la vie réelle de ces miséreux en proie à la faim , au froid , au désespoir , en butte aux vigiles qui n'hésitent pas à les tabasser ou à les jeter du train en marche , aux flics ("les taureaux") qui les emmènent en prison ou même au bagne .
London se veut didactique , il cherche par tous les moyens à pourfendre le mythe du clochard céleste , du vagabond poète . Il n'y réussira pas puisqu'il fera bien des émules à commencer par l'autre Jack , le grand Kérouak , suivi par le mouvement beatnick et hippy avec la mythologie de l'errance et du stop qui en mènera certains jusqu'à Katmandou et plus ...
Aucune chronologie dans ces textes , mais une suite de petits reportages qui pourraient se lire indépendamment les uns des autres . On ne peut que se prendre à rêver à ces tortillards à vapeur , soufflant et crachant leurs fumées blanches ou noires , peinant tellement dans les côtes qu'un simple coureur à pied pouvait les attraper au vol . Et en route l'aventure ! On ne se voit pas faire cela avec une machine moderne ou un TGV , bien sûr ...
Des textes vivants , très bien écrits , agréables à lire , d'une grande valeur sociologique .
Un seul reproche : une introduction un peu trop longue et copieuse qui paraphrase tellement les textes originaux qu'on a l'impression de les avoir déjà lu quand on les aborde . Sautez-la ou lisez-la après .
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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