Laisse-moi t'apprendre un petit quelque chose à mon propos : toute ma vie a été marquée par ce que, par manque d'autre terme adéquat, je dois appeler «l’écœurement». Quand je sens grandir ma fatigue ou un désintérêt général, je ressent un écœurement qui me semble devoir m'envelopper pour toujours. Alors je tourne la page, immédiatement.
Lettre à Joan,
[Glen Ellen]
24 février 1914.
Il est tellement facile de juste dire la vérité dans ce monde que je m'étonne souvent qu'il y ait tant de gens si follement bêtes, si misérablement stupides, pour cacher la vérité.
Glen Ellen- 5 septembre 1913
mais Joan ma chère fille,
(...) La Vérité nécessite, si tu veux jouer franc-jeu avec elle, que nos relations soient aussi pures que les cieux, aussi honnêtes que la morsure du gel, aussi nettes que le fil de la plus tranchante des épées. (p.62)
"Pousse ton esprit vers ce qui sera sa suprême beauté ; et garde ton corps en paix avec lui".
"Peu importe l’excellence des pensées qui fourmillent dans ton cerveau, montre toi toujours, dans ton allure et ta tenue, un délice pour tous les yeux qui te regardent".
Glen Ellen- 5 septembre 1913
mais Joan ma chère fille,
La vérité ne s'embarasse ni de l'âge, ni de la jeunesse, ni des personnes de douze ans.
Quand une Personne -de-Douze-ans dit à son père : "Ne comprends-tu pas ?", alors cette personne-de-Douze-ans a dans la vérité de son coeur quelque chose de vrai qu'elle espère que son père puisse apprendre.
Eh bien, je suis ton Papa. Je veux savoir. Quelle est cette chose que tu -sais-, que tu -penses- que je devrais savoir, que je -veux-savoir ? dis-moi.
Ni l'âge ni la jeunesse n'ont rien à voir dans l'affaire. l'affaire, c'est la vérité. Maintenant -quelle- est ta vérité ?
Souviens-toi que tout ce qui en dessous de l'absolue vérité est un mensonge et une tromperie entre toi et moi. (p.61)