C'est à Compiègne, là où le cinéaste a fait une partie de ses études avant de partir pour Paris, que débute l'action de
Rue Charlot, un très beau roman destiné à un public adolescent, mais qui attendrira nombre d'adultes que je connais par sa justesse et par son ton.
Nous sommes en 1942, les étoiles jaunes viennent d'apparaître à Compiègne. C'est d'ailleurs parce qu'un de ses amis doit en porter une que Bernard apprend le sens du mot « Juif ». Et quand une défilent sous les fenêtres les premières personnes qui partiront dans un train dont nul ne connait la destination, le jeune Bernard remarque le geste de l'un d'entre eux. Et c'est par ce geste, la suite de ce geste fort simple d'une lettre lancée par un des hommes qui défilent et qu'il ira chercher que la vie de Bernard va changer du tout au tout.
Alors qu'il doit se rendre chez sa tante en zone libre pour les vacances et pour cette raison transiter par Paris, il ira lui-même remettre la lettre au libraire Samuel Lévi, cette lettre de la part de Roland qu'il a pris soin de cacher jusqu'au jour du grand départ.
Ce qui devait être une livraison de courrier est le début d'une aventure où, pour protéger une famille juive qui l'a pris pour un des leurs, il suivra celle-ci dans sa fuite, pour les beaux yeux de Nicole, la petite-fille du libraire, qu'il veut à tout prix protéger, même s'il lui faut pour cela mentir.
L'histoire tramée par
François Leterrier a été écrite à partir du journal intime de Bernard David, trouvé sous un parquet par un cousin de l'auteur, architecte, qui dirigeait les travaux de restauration de la maison de Compiègne où a habité la famille David qu'on n'a pas été en mesure de retracer malgré les recherches.
Un roman qui a tout pour faire un film; mais
François Leterrier n'en fait plus. C'est pourquoi il a choisi d'écrire cette histoire qui nous donne à découvrir autant un auteur de talent qu'un héros sensible qui a voulu changer le cours de l'Histoire.
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