Avec
Émilia Galotti (1772), Lessing fonde le drame bourgeois allemand sur un thème tragique. Un prince puissant s'entiche d'une jeune femme du peuple. Pour préserver l'honneur de sa fille et de sa famille, un père sera prêt à tout, il devra poser l'acte le plus terrible qui soit. Un monde fondé sur l'injustice est toujours à refuser, même si l'on peut en profiter, car l'accepter équivaut à s'aliéner.
C'est aussi un pièce qui interroge l'autonomie de la femme et les droits de l'homme. Les femmes sont très importantes dans cette pièce, elles mènent en grande partie le bal.
Vertu et honneur, culpabilité et innocence sont des notions mises à l'épreuve. La vertu sort-elle vraiment vainqueure? ou si elle triomphe ce n'est que pour camoufler autre chose, quelque chose cachée dans les profondeurs? Ce que l'on ne voit pas est souvent le plus significatif. Une pièce sublime qui pose bien des questions.
Elle interroge aussi l'art et la nature comme seuls les Lumière peuvent le faire.
Émilia évoque un grand personnage tragique. Malgré son origine roturière, elle sait s'élever à la noblesse, mais sa pureté elle la paie cher, très cher.
Lessing se dote de grands et nobles prédécesseurs. Mais il n'a rien a leur envier.