Citations sur La métamorphose de Raphaël / Là où cesse le vacarme (27)
Je crois que cela ne sert à rien de trop se tracasser pour l'avenir, qui sait ce que sera demain...Quant au passé, mieux vaut le prendre en compte mais le laisser là où il est, dans le passé !
Parfois les choses s'accumulent parce qu'on les glisse quotidiennement sous le tapis, on fait semblant de ne rien voir, mais un jour ou l'autre, à l'occasion d'un choc, tout revient à la surface.
Des gens qui se prennent la tête pour des choses futiles...Il n'y a que des immortels qui peuvent se payer un luxe pareil.
J'ai une dernière recette pour la route, elle m'a été transmise par un vieil ami. C'est très simple et très puissant à la fois, lorsque je suis confronté à une situation difficile, je me dis que trois choix s'offrent à moi : soit je peux changer les choses et je le fais, soit je ne peux pas les changer et dans ce cas il y a deux possibilités, accepter complètement la situation et cesser d'en souffrir, ou bien partir !
J'ai aussi l'impression que la vitesse, l'extrême densité, le bruit de fond de ces grandes métropoles, tout cela impose de se protéger en se repliant sur soi. Mais dans ce qui devient un huis clos obligatoire, la moindre contrariété, la plus futile soit-elle, devient très importante. Le repli génère mille raison d'être malheureux...
Lorsque l'on souffre, plus insupportable encore que la nuit carcérale, est l'indifférente légèreté du matin qui s'étire...
Paris, comme toutes ces grandes métropoles, c'est le théâtre, le lieu de la mise en scène de cette démesure et c'est proprement invivable. Les gamins disent souvent, c'est trop beau, c'est trop cool, c'est trop top... Ce que j'entends surtout, c'est que c'est trop ! On remplit nos frigos au point de devoir jeter le tiers de ce que nous produisons, nos télévisions marchent sans cesse, nos lumières toujours allumées font disparaître la nuit... On dirait que l'on s'applique désespérément à masquer une absence de sens.
On pleurait les morts de Paris, après avoir copieusement ignoré les autres, innombrables, morts en tous points semblables, mais qui n'avaient visiblement pas le même statut. Les attentats d'ailleurs ne déclenchaient pas les mêmes indignations, trop loin, trop exotiques, trop quotidiens ? Parce que c'était Paris, on mettait en péril le destin de l'humanité ; ailleurs, ce n'était probablement pas l'humanité... !
Je suis convaincu que nous naissons avec un bagage spirituel , une capacité merveilleuse d'être au monde. La confrontation avec notre quotidien, les chocs , les incompréhensions , les mauvais traitement , les malentendus, tout cela nous conduit à réduire très vite notre perception du monde et des autres , à nus replier sur nos frustrations, et à oublier. Pour moi, outre ses occupations mineures, le seul vrai travail d'un humain , c'est ce se rappeler ce qu'il y a de divin en lui et dans tout ce qui l'entoure.
Ma mère disait :"Nous avons chacun un pied dans la tombe et l'autre sur une savonnette !"