Les partis politiques sont, plus que jamais, l'objet de toutes les défiances. Pourtant, ils restent omniprésents et continuent d'organiser la vie politique. On voit mal comment une démocratie représentative pourrait fonctionner sans eux : les partis restent incontournables pour les citoyens et quiconque s'intéresse aux élections, à la politique et à la représentation. Cet abécédaire rédigé par
Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l'université de Lille, permet de se familiariser avec le sujet en 100 mots.
Les citoyens intéressés d'en savoir plus trouveront dans ces pages de brèves définitions des principaux éléments constitutifs des partis – adhérents, cadres, sections, courants, congrès, permanents, militants, statuts, financement, etc. D'autre part, le livre explique une série de termes mobilisés par les acteurs partisans eux-mêmes et qui sont abondamment repris dans les médias : camarade, apparatchik, chef à plume, godillot, aggiornamento, contre-société ou encore dédiabolisation.
Un grand nombre d'entrées introduisent encore des concepts – institution, agenda, oligarchie par exemple –, des typologies – parti de masse, parti de cadre, parti cartel, micro-parti ou parti-mouvement – et de grandes théories mobilisées en science politique, comme la théorie des clivages. Au passage,
Rémi Lefebvre revient sur les évolutions profondes qu'ont connu les partis politiques en lien avec les changements sociaux – dépolitisation des clivages de classe, déclin du militantisme, développement des médias de masse et d'Internet, professionnalisation, demandes de démocratisation interne, émergence des think tanks.
L'auteur synthétise les débats relatifs à ces transformations de façon brève et percutante, ce qui fait de l'ouvrage un outil particulièrement utile pour les étudiants. Son mérite est d'offrir un aperçu large et relativement complet, même si j'aurais aimé trouver des entrées sur les partis européens (ou transnationaux), la notion de mandat ou le concept d'alignement. Si des exemples étrangers sont régulièrement cités, on sent que la France reste l'univers de référence. Cela se traduit notamment par des impasses sur les fractions parlementaires ou les coalitions qui peuvent jouer un rôle plus important dans d'autres contextes.
Un grand merci aux presses universitaires du Midi et à Babelio pour cette lecture reçue dans le cadre de la Masse critique non fiction !