Voici un roman d'
Agnès Ledig que j'ai encore beaucoup aimé, un livre de remise en question, d'amour, de belles relations humaines, de secrets et de culpabilité. Un livre sur la beauté et les bienfaits de la nature. Un livre qui foisonnent de jolies émotions, tout de sensibilité, tel que l'autrice m'a habituée.
C'est avec Édouard que tout commence, sur le chemin du retour des vacances, alors qu'il attend son train à la gare de Vannes, avec son épouse Armelle. Lorsqu'il voit Suzann, vieille dame affublée de ses bagages trop lourds, se dirigeant difficilement vers son bus, Édouard, en grand gentleman qu'il est, lui propose son aide. Et tout en portant la valise encombrante, il l'accompagne jusqu'au bus, monte dedans... et n'en descend pas...
Ne le jugez pas trop vite. Il a, certes, agi avec lâcheté en abandonnant sa femme ainsi, sans rien lui expliquer. Mais il avait ses raisons (et puis faut dire qu'on apprend, au fil de la lecture, à ne pas trop aimer Armelle...). Édouard est à la recherche de réponses à toutes ses questions, de celles qui tournent en boucle depuis qu'il a reçu il y a deux semaines une lettre d'une personne de son passé... Quand Suzann, écrivaine anglaise, lui dit qu'on trouve toutes les réponses dans la forêt de Brocéliande, là où elle se rend tous les ans pour trouver l'inspiration de ses romans, le sang d'Édouard ne fait qu'un tour...
C'est ainsi qu'il se retrouve là-bas, logé chez Gaëlle, qui tient une maison d'hôte. Avec lui, nous faisons la connaissance de Gauvain, ado qui n'a pas prononcé un mot depuis la mort de son père ; Adèle, jeune fille énigmatique qui vit chez Gaëlle depuis un an ; Suzann évidemment, ainsi que Gaëlle, mais aussi Raymond, vieux monsieur amoureux de son jardin, de sa forêt et un peu de Suzann...
Chacun a sa propre histoire, ses secrets, ses regrets et remords, ses douleurs, sa culpabilité. Et tout nous est révélé petit à petit, au fur et à mesure que des liens se créent, qu'ils avancent, qu'ils trouvent les réponses, comprennent ce qu'ils veulent ou ne veulent plus. Et tout ça sous les yeux de
Platon, le chat de la maison, et dans un lieu magnifique empli de légendes et croyances plus ou moins connues, qui parle à l'humain par signes et l'aide à mieux à se connaître et se (re)trouver.
C'est beau, quelque peu magique pourrait-on dire. L'histoire se veut pleine d'altruisme, de sentiments humains, de sensibilité, de douceur, tout en abordant des sujets plus ou moins douloureux, tels que la violence faite aux femmes, les drames et secrets de famille, les amours perdues, le temps qui passe. La nature vient ajouter de la lumière et de la sérénité là où les protagonistes en ont le plus besoin, que ce soit grâce au verdoyant de la forêt ou aux embruns de la mer.
J'ai été transportée en ces lieux enchantés et enchanteurs. J'ai aimé les personnages, fouillés juste à point et attachants (pour la plupart), leurs faiblesses, leurs traits de caractère. J'ai ressenti leurs propres émotions, leurs doutes, leur culpabilité. J'ai aimé la façon dont tout se termine pour eux, dans un happy end plutôt soft.
C'était un joli moment de lecture, avec ce qu'il faut de sensations émotionnelles et de bienveillance, le tout joliment écrit et bien dépeint.
Une lecture qui fait du bien à l'âme et au coeur. Une petite douceur qui se dévore en un rien de temps, acidulée juste ce qu'il faut.