Derniers poèmes

Les lionnes de l'esprit sont dangereuses.
Grands corps sinueux qui rodent
dans les plaines du sommeil. Crocs acérés.
Yeux jaunes fixés su mon cœur.

Fin nuage de brume
sur la rivière en aval
et le bleu se fait gris.
Le soleil prend des teintes argentées.
Le miel de l'été s'écoule peu à peu.
Les peupliers cassants frissonnent.

Entre les actes, l'intervalle.
Tardives cette année sont les feuilles automnales.

Entre le verdict et la sentence,
murmur dans la salle d'audience.

Un non-événement entre des événements
secret et sens renfermant.

Un vent d'hiver vient murmurer
entre deux arbres dénudés.

Isolement

La neige et le silence dans les rues.
L'hiver dans les os.
Dans le silence de son logis, chacun dort
la solitude dans la peau.
Isolée par les pensées et les rêves
l'âme solitaire
oublie la plus profonde profondeur,
qui nous relie tous : la terre.

Gravier stérile, dalles du chemin,
ouu jadis poussait le grand saule.
À moi seule il semble, dans le vide des airs,
que je marche à travers un arbre.

Petite grand-mère

Une mésange au timbre sec
se lamente car rien ne va plus.
Depuis le pommier, lève son bec
et porte un jugement intrinsèque
sur l'automne et ses obsèques
et déclare ce qui est entendu :
Je suis la mésange au timbre sec
et rien ne va plus.