AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,86

sur 597 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La constance du jardinier / John le Carré
Tessa Quayle, jeune et belle avocate anglaise engagée dans l'humanitaire, mère Teresa des bidonville de Nairobi, est retrouvée morte, assassinée sauvagement sur les rives du lac Turkana dans le nord du Kénya. Noah son chauffeur kényan est également mort, décapité. Arnold Bluhm, docteur en médecine, personnage assez secret, fils adoptif congolais d'un riche couple d'exploitants miniers, lui aussi engagé dans l'humanitaire, qui les accompagnait, reste introuvable.
Justin Quayle, passionné de jardinage, l'époux de Tessa est diplomate à Nairobi. C'est un électrochoc pour lui quand Sandy Woodrow, premier conseiller à la chancellerie, lui apprend la nouvelle. Il revoit le visage juvénile de Tessa, qui, il l'avait remarqué, se durcissait de jour en jour sous le poids d'un labeur qui l'accaparait dans son combat contre la misère et les magouilles de toutes sortes, son regard brillant d'une lueur zélatrice.
L'enquête menée par les policiers Rob et Lesley commence par un long interrogatoire de Woodrow qui connaissait bien Tessa et en était même amoureux. D'aucuns disent que Tessa aurait de nombreux amants et une vie privée tumultueuse. Jalousie ou médisance ? Justin n'en a jamais rien cru.
Ont lieu les obsèques où les journalistes s'en donnent à coeur joie pour mettre en avant le cliché pour lequel ils sont venus : des porteurs noirs descendent dans la terre africaine le cercueil de la femme blanche assassinée, sous le regard du mari « trompé ».
Justin rentre en Angleterre et dans l'avion se remémore l'interrogatoire mené par Rob et Lesley juste avant son départ. D'emblée ils le soupçonnent d'être le commanditaire d'un contrat, mais faute de preuves le laissent partir. D'autres interrogatoires l'attendent à Londres au Foreign Office.
On remarquera la très habile construction de l'auteur pour mettre en scène les interrogatoires de Sandy et de Justin, afin de ménager un suspens constant. Et puis les commentaires des intervenants sont très intéressants quand d'aucuns affirment que l'aide au tiers monde n'est qu'aune autre forme d'exploitation, les vrais bénéficiaires étant les pays qui avancent l'argent à crédit, les politiciens et officiels africains qui touchent d'énormes pots de vin, et les industriels et marchands d'armes occidentaux qui s'en mettent plein les poches.
Les laboratoires pharmaceutiques étaient dans le collimateur de Tessa et les états qui sont à leur botte. « On sait que l'OMS étant financée par l'Amérique, elle favorise les multinationales, vénère les profits et déteste les décisions militantes…Qui vient aux réunions de l'OMS ? Des lobbyistes, des attachés de presse des grands laboratoires…Or les pays du tiers monde ne sont pas évolués. Ils n'ont ni argent ni expérience. Grâce au langage et aux manoeuvres diplomatiques, les lobbyistes les embobinent sans problème. »
Après un bref séjour à l'île d'Elbe, berceau de famille de Tessa, afin de récupérer quelques documents importants et se reposer, Justin gagne l'Allemagne dans le but d'éclaircir certains points auprès d'instances qui s'acharnent à dénoncer les méfaits de l'industrie pharmaceutique dans le tiers monde. Justin le solitaire ne recevant d'ordre de personne, Justin l'exalté sur le sentier de la guerre tout en conservant son flegme très britannique, part en croisade, sillonnant le monde à la recherche de la vérité sur la mort de sa femme.
Un roman qui aborde nombre de questions très actuelles, montrant notamment les pratiques lamentables des pays riches envers le continent africain, et aussi une très belle histoire d'amour. Un roman engagé de John le Carré qui toutefois présente quelques faiblesses à mon sens : d'abord la lenteur de la progression de ce qui se veut un thriller avec peut-être un manque de rebondissements, ensuite le manque de profondeur de certains personnages, et enfin le nombres de ces personnages, qui fait que l'ensemble à certains moments manque de clarté. La fin du récit également m'a surpris.
Commenter  J’apprécie          20
Deux personnes sont retrouvées sauvagement assassinées dans un 4 x 4 dans le nord du Kenya. Une habitude dans cette région. Sauf qu'une des victimes est une femme blanche. Qui plus est l'épouse d'un diplomate anglais. Et qu'un homme a disparu : le présumé amant noir de la dite dame dont la réputation en terme de moeurs laissait à désirer. C'est donc avec ces présupposés que les diplomates anglais entament leur travail d'étouffement de l'affaire. Et ce ne sont pas deux policiers anglais curieux, venus de la perfide Albion, qui vont y changer quelque chose. Mais ce n'est pas parce qu'une femme est d'une beauté saisissante qu'elle couche avec tout le monde. Simplement les hommes bavent un peu plus devant elle. Et la beauté n'empêche pas l'intelligence, encore moins la générosité et la compassion. Quentin Quayle, le mari, va donc partir à la recherche de la vérité, bousculant au passage un monde diplomatique suranné et anesthésié par la chaleur africaine. Et retrace le parcours de son épouse accompagnée d'un médecin noir travaillant pour une ONG belge, sur la piste d'un scandale sanitaire de grande ampleur. John le Carré nous montre ici l'emprise des multinationales (ici un laboratoire pharmaceutique) dans les pays du tiers-monde, qui sous couvert de développement et de santé publique, n'hésitent pas empoisonner, polluer, corrompre et même tuer, telles des hyènes dévouées au dieu Profit. Et cela avec la complicité active ou passive d'une diplomatie occidentale (et des pays attenants) reniant ainsi les idéaux humanistes qui ont construit nos sociétés. Avec une minutie chirurgicale, John le Carré nous décrit comment l'Afrique, berceau de l'humanité, est devenu ces dernières décennies une terre de misère, pillée de ses richesses au nom du grand capital. Un roman militant (au bon sens du terme) qui fait réfléchir et nous dévoile un sombre aspect de l'humanité. Sans doute un des meilleurs livres de l'auteur anglais.
Commenter  J’apprécie          10
Je découvre John le Carré au travers de ce roman prenant et captivant. J'avoue avoir été un peu perturbée par certains flashbacks mais j'ai bcp apprécié la façon dont sont décrit les personnages. le propos est intéressant et je ne peux m'empêcher de penser à cette phrase "la vie est pire que la littérature", si elle s'avère exacte dans la situation évoquée dans ce roman, il y a de quoi angoisser.
Commenter  J’apprécie          10
Le Carré, sous couvert d'une intrigue policière bien ficelée, s'essaie avec succès à un nouveau genre : le roman d'amour.
Ceux qui ont été conquis par "l'Espion qui venait du froid" resteront peut-être sur leur faim tant l'espionnage à la le Carré est absent de cet ouvrage, mais il se dégage de cette histoire une telle tendresse...
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          00
super au début, mais c'est long long et trop confus ensuite
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (1422) Voir plus



Quiz Voir plus

L'espion qui venait du froid

"L'espion qui venait du froid" est un roman d'espionnage signé...

Frederick Forsyth
Jack Higgins
Graham Greene
John le Carré

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : L'espion qui venait du froid de John Le CarréCréer un quiz sur ce livre

{* *}