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Citations sur Les puissances du moi (13)

C’est dire que le moi n’est jamais une chose. Vouloir en faire une chose, c’est lui retirer l’activité qui le fait être, c’est lui retirer aussi le désir qui anime chacune de ses démarches et qui leur donne l’impulsion et la vie : c’est ne pas sentir que le mystère de l’existence, c’est qu’elle nous est offerte et non point donnée, afin qu’elle devienne nôtre grâce à un acte par lequel nous nous la donnons à nous-mêmes.
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Mais la curiosité ou l’appétit de connaître n’est qu’une forme du désir. Car la connaissance ne porte que sur l’être réalisé, c’est-à-dire sur le passé. Au lieu que la vie est orientée vers l’avenir ; elle ne prend pas seulement possession de ce qui est, elle agit sur ce qui doit être : elle introduit dans le monde sa marque originale, l’effet d’une option qui lui est propre. La connaissance apporte au moi de plus en plus de richesse et de lumière, mais ce sont là seulement des moyens que le moi doit mettre en oeuvre. Car le moi aspire à être et non pas seulement à connaître ; il n’est que là où, non content d’assister à la genèse du monde qu’il a sous les yeux, il sent qu’il contribue lui-même à la produire.
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Il y a dans l’intelligence une ambition infinie. Elle tend toujours à franchir les limites actuelles de la connaissance. Elle cherche à embrasser la totalité de l’être et aucune connaissance particulière ne peut suffire à la contenter. C’est pour cela aussi que l’effort de l’intelligence est naturellement tourné vers le non-moi, ou l’univers, dans lequel le moi puise une réalité qui ne cesse de le soutenir et de l’enrichir indéfiniment.
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L’avenir est le champ du possible, de l’acte créateur et de l’exercice de la liberté. Ce qui est demandé à chacun de nous, ce n’est pas d’être, c’est de réaliser son être.
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Le temps est la condition sans laquelle l’existence d’un être fini serait impossible. Abolir le temps par la pensée, c’est s’établir dans l’éternité ; c’est ôter à l’individu sa vie indépendante, le pouvoir de se créer et de se développer par son activité propre ; c’est lui retirer sa responsabilité à l’égard de son être même.
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C’est donc l’acte qui nous fait être. Nous ne pouvons nous identifier qu’à ce que nous faisons, ou mieux encore à l’acte par lequel nous le faisons : et cet acte, pour être nôtre, doit être accompli dans la lumière. Ainsi notre vie est notre oeuvre ; elle est une autoréalisation indéfinie.
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On peut prouver facilement que le moi est la seule réalité au monde dont l’essence est de se faire. Il ressemble à la fois à l’oeuvre d’un artisan dans laquelle l’artisan ne ferait qu’un avec cette oeuvre même pendant qu’elle s’exécute, et à la croissance d’un être vivant, mais qui serait l’effet de la réflexion et du choix, et non plus seulement d’une aveugle spontanéité. Il semble difficile de dire qu’il est, puisqu’il n’y a rien de plus en lui que le passage incessant de ce qu’il était à ce qu’il va être : strictement, il est un pouvoir d’être plutôt qu’un être même.
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Il n’y a pas de mot qui soit pour nous plus mystérieux ni plus émouvant que le mot conscience. Nous l’employons tour à tour pour désigner cette lumière qui nous rend présent à nous-même et au monde et aussi, en face d’une action que nous venons de faire ou que nous allons faire, ce sentiment qu’elle est bonne ou qu’elle est mauvaise, en rapport avec un ordre qu’elle ne peut que respecter ou violer.
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Le plaisir par exemple n’est pas seulement un état agréable que nous cherchons à maintenir en nous en disant : « cet état n’est qu’à moi et me permet de me séparer de tout ce qui n’est pas lui, c’est-à-dire de tout ce qui n’est pas moi ». Ceux qui ferment les yeux pour le goûter comme un état du moi pur ne savent pas ce qu’ils font : ils le dénaturent et compromettent sa qualité. Le plaisir crée une communication subtile entre l’être qui l’éprouve et l’objet qui le produit. Il nous permet d’atteindre à l’intérieur du réel des éléments qui échapperont toujours à l’intelligence : il atteste entre lui et nous une profonde et mystérieuse affinité.
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On dit de l’émotion qu’elle est spontanée. Mais elle suspend plutôt tous les mouvements de la spontanéité dans une sorte d’anxiété sur ce qui se produira. L’enfant qui est ému et que l’émotion déroute se demande toujours comment cela va finir : il est également prêt au rire et aux larmes. Un changement imperceptible dans notre visage l’incline tantôt d’un côté et tantôt de l’autre. C’est donc la preuve que le plaisir et la douleur sont tous deux en puissance dans l’émotion. Puis-qu’elle est elle-même une question, il est naturel qu’elle se dénoue selon la réponse fournie par l’événement.
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