L'étude -un peu fataliste- de l'avenir de notre système, aussi bien au niveau économique, écologique, sociale... donne envie de se pencher sur d'autres systèmes basés sur l'échange, le don et la décroissance. Ce livre est un bon début pour comprendre qu'il est indispensable de trouver une alternative durable au système vieillissant qui nous mène droit dans le mur.
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Le règne de la guerre de tous contre tous, qu’on appelle mondialisation ou globalisation des marchés, mais qui est bien plutôt le stade suprême de l’omnimarchandisation du monde, détruit les solidarités fondatrices du lien social à quelque échelle que ce soit. Ce ferment destructeur était déjà au cœur de la construction européenne avec la concurrence des Etats promue au rang de dogme. Une monnaie unique sans politique sociale, sans politique fiscale, sans politique environnementale, sans politique industrielle unique ne pouvait engendrer que des tensions insolubles.
(Serge Latouche)
G8 de Londres en avril 2009, Toronto en 2010, c’était formidable : on allait moraliser le capitalisme, réguler les banques, supprimer les bonus, les paradis fiscaux, les stock-options… Puis, passés les effets d’annonce, plus rien. Non seulement le règlement de compte n’a pas eu lieu, mais on a organisé à une grande échelle le sauvetage des banques. 23 000 milliards de dollars soit un tiers du PIB mondial ont été mis au pot. Ainsi, on a sciemment perdu une occasion extraordinaire de mettre au pas le parasitisme financier. Le résultat ne s’est pas fait attendre : l’économie de casino est repartie de plus belle, l’euphorie consumériste en moins.
(…)
… nous allons bientôt entrer dans la troisième phase que je cris pratiquement inéluctable : l’éclatement de la bulle financière et l’effondrement du système financier international. Aucune rustine ne me semble susceptible de boucher le trou de 600 000 milliards de dollars (soit 12 à 15 fois le PIB mondial) de l’inflation de la richesse fictive (selon l’évaluation de la BIRD de Bâle en février 2008)
(Serge Latouche)
Où va le monde ? Dans le mur, si nous laissons faire.
Il y a cette fameuse et merveilleuse phrase d’un homme des Lumières, qui disait : « Tout pour nous-mêmes et rien pour les autres » semble avoir été à toutes les époques la vile maxime des maîtres de l’humanité ». … Alors, soit on accepte d’avoir une solution autoritaire grâce à laquelle survivront les plus aptes et surtout les plus riches, qui seront les plus protégés, soit il va falloir changer de méthode et de destination. (Susan George)
L’hypothèse discontinuiste dont j’ai l’intuition est que, avant 2020, une catastrophe globale transformera profondément le cours des choses. La cohésion sociale ayant beaucoup diminué et individualisme ayant beaucoup augmenté depuis les années soixante, mon hypothèse est que cette catastrophe aura un effet déstructurant sur une société française réagissant alors à la manière d’une foule peu cohérente, et non à la manière de la foule révolutionnaire qui s’empara de la Bastille en 1789, le danger de la situation d’alors renforçant sa cohésion vitale. Il est vraisemblable que les autres sociétés européennes réagissent également de la même façon. (Yves Cochet)
Si par malheur nous devions détruire toute possibilité d’un avenir vivable, c’est tout le sens de l’aventure humaine, depuis la nuit des temps, que nous réduirions à néant. C’est donc nous qui avons besoin de l’avenir, beaucoup plus que l’inverse. (Jean-Pierre Dupuy)
Interview vidéo du club de réflexion Galiléo Concept Alsace.