Deuxième opus des aventures de Festus,
Bertrand Lançon tient toutes se promesses : le personnage de l'enquêteur est désormais bien campé et l'univers dans lequel il évolue aussi.
D'ailleurs, je n'ai cessé de m'extasier sur « l'exotisme » d'avoir choisi cette période tardive de l'empire romain pour situer ces enquêtes. Moi qui suis habituée aux polars antiques du I avant ou après JC, et qui pensait bien connaître l'histoire de Rome en ma qualité de prof de Lettres Classiques, je reste stupéfaite de voir combien je connais très mal cette période.
Et pourtant, c'est tout simplement passionnant ! On sent les tiraillements d'un empire qui a dû évoluer avec les difficultés inhérentes à son extension, l'évolution de la religion, le rapprochement des barbares aux portes du Limes… Tout cela concourre à livrer une ambiance de polar antique complètement à part dans lequel l'auteur fait son trou lentement mais sûrement. On appréciera l'effort d'avoir moins donné de vocabulaire spécifique latin (
Bertrand Lançon s'explique d'ailleurs à ce propos dans sa post-face) tout en conservant une certaine exigence à nommer les choses telles qu'elles sont sans simplifier à outrance.
L'intrigue quant à elle tourne aussi bien que la première et je me suis encore une fois laissée surprendre par le dénouement. Ce qui est évidemment très bon signe pour un auteur de polar quand il arrive à surprendre ses lecteurs.
J'ai particulièrement apprécié également les lieux que l'auteur a choisis pour situer son histoire : cette Illyrie lointaine qui n'a pas été sans me rappeler des poèmes de
Tristes ou des Pontiques d'
Ovide quand il décrit le glacial hiver sarmate.
En résumé, je crois que j'attendais de lire ce deuxième opus pour affermir mon jugement, mais je peux le dire maintenant : je suis conquise par ce nouvel enquêteur antique.
Terminé en décembre 2006.