Eugène Smits naquit à Anvers en 1820. Il appartenait à une famille de la hante bourgeoisie. Son père fut, pendant l’enfance de notre peintre. Gouverneur du Luxembourg. Eugène reçut une éducation sérieuse, il ne cessa de la compléter par la suite. Sa culture intellectuelle était complexe et raffinée. Il ne craignait pas de réfléchir aux plus graves problèmes, de se former des convictions idéalistes, d’affirmer les croyances les plus élevées.
Il voyagea beaucoup pendant les années de sa jeunesse. De longs séjours en Italie, en Hollande et à Paris formèrent son goût, aiguillèrent son apprentissage de peintre, achevèrent d’affermir le culte qu’il avait dès l’abord voué à la Beauté.
Eugène Smits est mort à Bruxelles le 1 décembre 1912.
Tous ceux qui ont connu ce vieillard exquis, et tous ceux, beaucoup plus nombreux, qui admirent les œuvres de ce peintre de race, n’ignorent pas la place qui lui revient dans l’école Belge du dix neuvième siècle. Cette place est au tout premier rang. Cependant Eugène Smits ne fut jamais très connu de la foule. Il n’était pas compté parmi les grandes vedettes de nos expositions. L’homme, à la fois très fier et très modeste, ne recherchait pas les succès bruyants.
Il ne devint pas misanthrope. Il garda son culte de l’art et de la Beauté. Ce fut à un tableau représentant un Hommage à la Beauté qu’il consacra ses dernières forces et ses derniers efforts.
Smits appartint à cette élite intellectuelle dont les membres se devinent et se retrouvent partout, il fut très lié avec des artistes éminents, les peintres Diaz, Ricard, Isabey, Jongkind, le statuaire Paul de Vigne, bien d’autres encore. Il entretint un long commerce d’amitié avec Octave Pirmez, qui fait figure de Précurseur dans notre littérature Belge.