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Critique de Bellonzo


Ancien Régime, qualité française

Furetant parmi les livres de mon père je viens de retrouver La Varende. Il s'agit du recueil de nouvelles "Les manants du roi"... Il me semble très intéressant de lire des auteurs non seulement complètement oubliés mais même réprouvés ou à tout le moins assez vilipendés. Parfois à juste titre mais là n'est pas la question. La prose De La Varende, évidemment très Ancien Régime, est cependant bien belle.

Qui aujourd'hui lit La Varende? Il n'existe guère d'écrivain plus "homme du passé" que La Varende. J'ai,pourtant voulu m'y frotter un peu en un petit voyage sentimental dans les vieux le Livre de Poche (nom déposé) de mon père, en grande partie responsable de mon goût de lire. "Les manants du Roi" est un recueil de nouvelles qui ne quitte pas au long de 150 années de France les hobereaux normands de la famille de Galart. Monarchiste absolument convaincu La Varende nous présente quelques dates clés et les réactions de ces gentilshommes peu fortunés et laborieux à la mort de Louis XVI, à la Restauration, sous le Second Empire.

Nous sommes bien sûr en pays normand plus chouan parfois que la Vendée elle-même. Ecrit en 38 on ne s"étonne guère à lire la prose pleine de glèbe du Vicomte que les mois prochains le verront plutôt maréchaliste. Ce n'est pas à mon avis l'intérêt de ce recueil. Ce que j'ai aimé dans "Les manants du Roi", souvent truffé de termes dialectaux, c'est cette profonde fusion des châtelains successifs avec le pays et leurs paysans. "Les derniers chouans" notamment conte avec véhémence et lyrisme la rencontre du maître et du manant qui finissent par se perdre presque dans les marnières de ce pays d'Ouche de fondrières et de galeries. Il n'est question dans ce livre que de fidélité et que de lys bien sûr. C'est cependant un livre très bien écrit, ode à l'Ancien Régime sûrement. Difficile de le nier. Difficile aussi de ne pas reconnaître à ces nouvelles une vraie grandeur. Je dois reconnaître que cet exemplaire tout écorné par le temps et le souvenir s'accorde à merveille au thème. Et les toutes premières couvertures du Livre de Poche étaient bien belles. Mon père qui ne connaissait pas les marque-pages faisait soigneusement un petit triangle replié. On les voit encore. Mon père lisait aussi Steinbeck, Hemingway, Tolstoï et Yves Gibeau.
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