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Citations sur Une vie heureuse (52)

Pendant cinquante ans, je me suis tue.
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L'autre jour, j'ai dit à des élèves de troisième : « Tous ceux qui ont moins de 15 ans, levez-vous ! ». Les trois quarts se sont levés. Je leur ai lancé : « Vous êtes morts. » Au camp, on tuait les moins de 15 ans. Ça a fait un froid.
(p.27)
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On nous conduisait au travail : si on me donnait une pioche, je piochais. Une pelle, je déblayais. Un trag, je portais... C'était ça. C'était tout. Je ne pensais à rien d'autre. Pas même à vivre ou à mourir.
Le cerveau s'éteint.
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Et puis, à chaque fois que je témoigne, je suis faite citoyenne d’honneur. Les maires, ils ne sont pas chiens, pour ça ! Toutes ces médailles, je ne sais plus où les poser. Je les garde car c’est offert avec plaisir même si ça n’est pas mérité. Autrefois, la Légion d’honneur, c’était pour les héros. Qu’est-ce que je suis, moi ? Un zéro. Mais les témoins se font rares.
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Aller dans les collèges, les lycées, ça c'est très agréable. Changer d'horizon, tous les jours, être avec des jeunes. En riant, je dis que ça devrait être remboursé par la Sécurité sociale. J'espère que, plus tard, ils se souviendront. J'espère qu'ils ne croiseront pas quelqu'un qui aura des mots plus convaincants et qui leur fera oublier les miens.
(p.26)
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L'autre jour, dans la rue, je croise une mère avec son bébé dans un landau. Une petite fille. Je la regarde, elle me fait un beau sourire. Elle doit avoir à peine un an. Richard était comme ça, aussi, on le regardait, il souriait. J'ai pensé : quand ils rentraient dans les chambres à gaz, les bébés, ils leur souriaient peut-être. Et ça ne les faisait pas fondre.
(p.25)
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Alors est partis sans rien, avec juste une petite valise et nos sacs à main.
On a tout laissé, on a fermé à clef et voilà.
Je ne reviendrai pas avant 1945.
(p.12)
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Même aujourd'hui, si je me plains de quelque chose dans ma tête, ça me ramène là-bas. Je me dis : "T'as pas le droit."
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La déportation, tout le temps, tu y retournes.
Une pièce invisible.
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1945. La nuit, je traverse la salle à manger sur la pointe des pieds, en prenant garde de ne pas faire grincer le parquet, et je me faufile dans la petite cuisine que ma sœur a fait aménager à la fin de la guerre. De la fenêtre, à cette époque, on peut encore voir la cour de mon collège. Ma mère a pour habitude d'accrocher le sac-poubelle à une poignée en hauteur pour éviter d'attirer les souris. Je décroche le sac dans la pénombre, m'assois par terre et je trie soigneusement tout ce qu'il y a dedans pour avaler jusqu'à la dernière pelure comestible.
(p.78)
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