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Qui a dit :
« Pas de nouvelles, bonnes nouvelles » ?

Ici, nous avons 4 nouvelles, et vous en déduisez que les nouvelles sont... mauvaises !

Pas l'écriture du King, oh non ! lui est toujours aussi bon ! mais il est amusant de voir qu'à la fin il s'excuse plus ou moins de la souffrance que nous a occasionnée la lecture de ses récits, tout en témoignant de la souffrance qu'il a éprouvée en les rédigeant !
Maso le King ?

En tout cas, frissons garantis, même si je n'affectionne pas particulièrement les histoires sordides, car on en trouve bien assez dans la vie réelle...
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Stephen King est un habitué des histoires tentaculaires tels que Dôme et ses 1 300 pages ou 22/11/63 et ses 450 feuilles resto/verso. Mais il sait aussi nous la faire courte comme avec ces quatre novellas "à la Différentes Saisons".

Autre traitement, autres récits. Là où avec ses romans, King met son talent d'écriture au profit d'une histoire profonde et fouillée, ici c'est un peu le contraire.

Quatre thèmes qui auraient pu être banals entre les mains d'un autre auteur, mais qui sont totalement sublimés par l'incroyable talent de conteur du grand Stephen.

Car le King n'a pas d'égal pour nous raconter des histoires avec une telle qualité d'écriture, si fluide et si expressive. Et pour ces novellas, franchement on est servi. C'est simple, en ce qui concerne ses recueils de récits, Nuit noire, étoiles mortes est un sommet. Un roc, un pic, un cap (comme disait l'autre).

Un roc, parce que ces histoires sont d'une telle violence psychologique qu'on a parfois l'impression de se prendre une montagne en pleine face.

Un pic, parce que c'est clairement une réussite majeure dans l'oeuvre foisonnante du romancier.

Un cap, parce ce recueil marque nettement l'orientation récente du King vers des thématiques profondément adultes, avec une émotion à fleur de peau.

Le King m'a retourné, chamboulé, bouleversé, dérangé grâce à sa capacité incroyable de nous propulser dans la peau de ses personnages. En quelques lignes, on EST le personnage, on est propulsé dans sa tête et on souffre avec lui (même si on ne pense pas toujours comme lui). C'est une capacité à créer l'empathie proprement stupéfiante.

Autre temps, autre époque : Différentes saisons proposait en son temps une variation sur le thème de la quête initiatique. Nuit noire, étoiles mortes (à l'image de son époque) nous plonge dans une éprouvante noirceur et brode sur le thème de la culpabilité.

Ces histoires, qui font la part belle à la psychologie, nous font vivre ce que des personnages ordinaires ressentent face à des situations extrêmes (comme l'auteur l'explique dans sa passionnante postface).

Quatre histoires douloureuses, des plongées en enfer, qui, la dernière page tournée, font réfléchir et restent présent à l'esprit un long (très long) moment.

A noter le bonus de la version poche, qui propose une cinquième nouvelle inédite datant de 2011, Un court récit d'une vingtaine de pages, bien mené. Une histoire qui met clairement mal à l'aise, dérangeante, sur les thématiques de l'amour et de la folie. Vraiment intéressante, à défaut d'être inoubliable comme les quatre autres.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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La sortie d'un nouveau titre de Stephen King est toujours un grand moment.
Mais il faut bien avouer que, ces dernières années, l'excitation est mêlée à une dose de crainte, également.
Les lecteurs assidus (ou ceux qui voulaient découvrir l'auteur) n'ont pu que remarquer quelques changements dans l'oeuvre du Maître du fantastique : des histoires bien moins effrayantes, un style un peu plus calme et étoffé, des développements tirés en longueur, etc ...
L'année passée, j'ai fait partie des nombreuses personnes à souffler, rassurées, en découvrant Dôme. Une sorte de retour aux sources en grande pompe avec un scénario impressionnant où l'on suivait une ville entière séparée du monde par un gigantesque globe.
Avec ce recueil de nouvelles, je ne savais donc absolument pas à quoi m'attendre.
Allais-je trouver quelque chose d'aussi bon que les Brûme ou Danse macabre ? Ou allais-je tomber sur quelque chose de trop classique et de fade ?
Nerveuse, un peu tremblante et le coeur tambourinant, j'ai ouvert Nuit noire, étoiles mortes.
Et là, comme avant, Stephen King a pris ma main, et la magie à opérée.

1922 : En pleine campagne du Nebraska en 1922, un couple se dispute pour des histoires de terres depuis de très longs mois. N'en pouvant plus de cette situation intenable, il décide de tuer sa femme. Mais, par peur de se retrouver seul, et par envie de partager ce fardeau, il arrive à convaincre son jeune fils du bien-fondé de cette entreprise, et à devenir complice du crime. Cette nouvelle va nous montrer comment cet acte va les hanter, tous les deux différemment.

Je ne crois même pas être capable de vous expliquer comment, et à quel point, j'ai été happée par ce récit dès ses premières lignes. Pourtant, il ne s'y passe rien d'extraordinaire. Un homme et une femme se battant pour savoir si il faut vendre ou non des terres reçues d'un héritage. Ce genre de bagarre n'est pas rare et il n'y a rien de magique ou particulièrement effrayant là-dedans.
Mais, je ne sais pas, il y a véritablement quelque chose qui se dégage de cette nouvelle, une ambiance lourde, pesante, palpable dès le tout début.
Ce n'est qu'au fil des pages, plus l'histoire avance et évolue, que l'on se rend véritablement compte de l'horreur qui est en train de se dérouler sous nos yeux. On fini par se retrouver empêtré dans un puit de folie et de peur où les murs suintent véritablement le malsain.
C'est absolument brillant, dirigé d'une main de maître et tout simplement fascinant.
C'est une longue nouvelle (179 pages) et pourtant, à aucun moment on ne s'ennuie, elle ne possède aucune longueur et dégage un attrait indéniable, aussi bien dans le travail de ses personnages (toujours aussi minutieux et réaliste) que dans l'enchaînement des évènements.
Un bijou de noirceur et de frissons.

Grand Chauffeur : Un auteur de romans policiers se rend dans une petite ville pour faire une séance de dédicaces. Sur le chemin de retour, elle se fait sauvagement violée et laissée pour morte dans un caniveau.
Avec beaucoup de peines, elle s'en sort et arrive à rentrer chez elle. A partir de ce moment-là, elle va commencer à organiser sa vengeance contre Grand Chauffeur.

Le "problème" parfois, avec Stephen King, c'est qu'il arrive à décrire les choses avec tellement de précisions que certaines scènes sont un supplice à lire. Je pense par exemple à la scène de viol dans Dôme, où j'ai éprouvé de véritables douleurs physiques lors de sa lecture. J'avoue avoir un eu un peu peur de réitérer l'expérience, mais heureusement, Grand Chauffeur se concentre bien plus sur les pensée de Tess et sa vendetta, que sur le viol en lui-même.
J'ai toujours été fascinée et émerveillée par la capacité de King à utiliser des narrateurs féminins. Il y a toujours une justesse et une telle authenticité dans les personnages, c'est bluffant. Cette nouvelle ne fait pas exception à la règles, et en tant que femme, je n'ai pu que me mettre à la place de Tess, tellement l'écriture est crédible.
Il y a beaucoup de force dans ce récit, il s'en dégage une rage puissante mais mesurée, lucide, comme celle qu'éprouve Tess. Et malgré l'horreur sans nom qu'elle vit et qu'elle s'apprête encore à vivre, c'est un réel plaisir (coupable ?) que l'on éprouve à cette lecture.
On attend le dénouement avec impatience en se demandant quel chemin il va prendre, tout en se pourléchant les lèvres en suivant le développement de l'intrigue.
Encore une réussite pour cette nouvelle !

Extension Claire : Un homme atteint d'un cancer, auquel il ne reste pas longtemps à vivre, tombe sur un drôle de personnage qui lui propose une extension de vie en échange d'argent ... et du nom d'une personne qu'il déteste.

Un nouvelle assez courte au développement rapide. Je ne vais pas m'étendre dessus car, au vu de sa longueur, je ne voudrais pas vous dévoiler le moindre élément de surprise (et Dieu sait qu'il y en a), mais sachez juste que, encore une fois, j'ai pris énormément de plaisir à sa lecture.
Jusqu'où cet homme est prêt à aller ? Jusqu'où peut-il les choses se laisser aller ? Peut-on vivre l'esprit tranquille quand le malheur des uns fait le bonheur des autres ?
Stephen King apporte ici une réponse surprenante dans un développement peu classique et assez inattendu !

Bon Ménage : Un couple de banlieusards, tout ce qu'il y a de plus banal, presque ennuyeux, mais on ne peut plus heureux et épanouis. le monde entier s'écroule autour de l'épouse quand elle découvre une boite appartenant à son mari, renfermant d'odieux secrets gardés dans le noir depuis plus de 30 ans. Que faire quand on découvre qu'on ne connaît pas l'homme avec qui on a partagé toute sa vie ?

Avec 1922, cette nouvelle-ci est ma favorite. Bien que 100% non-fantastique, j'ai trouvé qu'elle était la plus effrayante. Peut-être justement car elle est également un des plus réalistes ? En tout cas, elle fait mouche, et touche les parties les plus sombres de notre cerveau.
Elle interpelle, donne la nausée, des sueurs froides, nous questionne, nous fout une trouille bleue et nous plonge en pleine panique.
On ne peut qu'essayer de se mettre à la place de Darcy, en ressentant un mélange de frustration et de soulagement à l'idée de ne pouvoir y arriver.
Le développement de cette histoire est tout simplement extraordinaire, et je l'ai engloutie d'une traite avec des yeux agrandis par la fascination et l'angoisse.
Je ne vais pas m'attarder non plus pour ce récit, car il recèle des trésors d'étonnement et de surprises, mais vraiment, je ne peux que vous répéter encore et encore à quel point il m'a impressionnée, et à quel point il m'a plu et ce, dès les premières lignes.

Toutes ces nouvelles sont très différentes les unes des autres, mais ont en commun, au final, une chose.
Toutes, sans exceptions, nous emmène dans ce que la psyché humaine a de plus sombre et de plus malsain.
Plongez quelqu'un d'on ne peut plus ordinaire dans une situation dépassant l'entendement, et voyons ce qu'il se passe. Voici ce que Stephen King expérimente et nous montre ici, tel un scientifique un peu fou, bombant le torse de fierté devant ses petits monstres de laboratoire.
Ce recueil, dans son intégralité, est brillant ! Mélange savamment dosé de fascination morbide et de réalisme terrifiant, il saura aussi bien séduire les fans inconditionnels de King, comme les novices qui voudraient tenter l'aventure.
Alors, non, ce ne sont pas des récits fantastiques peuplés de fantômes et de monstres issus de l'imagination. C'est plus terrifiant encore.
Ces histoires mettent en avant les fantômes et les monstres qui dorment en nous, chez nos voisins, dans notre famille, chez nos amis. Et ne sont-ce point là les plus terrifiants de tous ?
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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Une série de nouvelles, mais lorsque la première fait plus de 200 pages en poche, c'est vraiment une longue nouvelle, mais elle se parcourt rapidement, avec, comme toujours, l'urgence de tourner les pages jusqu'au dénouement.

Dans ce recueil du King, peu de surnaturel. Il exploite plutôt des sentiments humains très puissants, remords, vengeance, jalousie et finalement, amour inconditionnel.

Des émotions dont l'intensité frise la folie, avec des crimes dignes d'un polar dans un décor typiquement américain.

Une postface de l'auteur contribue à créer un lien de sympathie avec l'homme dont les nuits noires nous ont parfois valu des nuits blanches…
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Cela faisait pas mal d'année que je n'avais plus lu de nouvelles de Stephen King. Mon attente était donc à la hauteur de tout ce temps, d'autant plus que Stephen King est reconnu comme un des spécialistes du genre. Et force est de constater que je n'ai pas été déçu !

J'ai vraiment beaucoup aimé me plonger dans ces quatre histoires courtes. Enfin, entendons nous bien, la notion d'histoire courte est toute relative chez Stephen King, les deux premières de ce recueil font quant même chacune la taille d'un roman d'Amélie Nothomb.

Le sujet principal abordé dans ces quatre nouvelles est la vengeance. Comme à son habitude, King introduit un zeste de fantastique dans la première et la troisième d'entre-elles. Pour les autres, point de fantastique mais un final politiquement incorrect ... wouaw j'adore ce genre d'histoires dans lesquelles tout ne se passe pas et surtout ne se termine pas comme dans les contes de fées.

Tout cela pour dire que selon moi, ce recueil de nouvelles est un tout bon King politiquement incorrect tournant autour du thème de la vengeance et du remord. Des livres comme celui-là, j'en veux encore des tonnes Monsieur King !

PS : Outre la passion des livres, j'ai également celle des jeux de société. Dès lors, en cette année 2017, j'ai décider d'associer mes deux passions dans mes critiques. Je vais donc associer un jeu de société, auquel le livre m'a fait penser, à chacune de mes critiques. Libre à vous de lire ce petit supplément, ou pas !

Pour ce premier livre, j'ai pensé à "L'auberge sanglante", un jeu de Nicolas Robert édité par Pearl Games dans lequel les joueurs incarnent les membres d'une famille de cupides paysans du cru bien décidés à faire fortune qui ont mis au point un stratagème diabolique pour parvenir à leurs fins : investir dans une auberge pour détrousser ses clients et s'enrichir sans éveiller les soupçons des forces de l'ordre ! Que leur plan se déroule comme prévu ou non, une chose est certaine : tous les clients ne sortiront pas vivants de cette auberge...
Ceci ne vous fait pas penser à quelque chose que vous connaissez? Et oui, l'Auberge de Peyrebeille plus connue sous le nom de "Auberge Rouge".
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Je lis à peu près un Stephen King par an. Parfois bon, sans plus (Duma Key m'avait un brin déçue), parfois excellent. Celui-ci, c'est de la bombe !
Forcément, dans les nouvelles, le King va à l'essentiel. Point de ces longueurs qui parfois m'agacent dans ses romans.
Ici, ça frise la perfection.

Le thème des nouvelles de ce recueil est assez simple, dans le fond : "ça pourrait vous arriver aussi". C'est ça le thème. Et c'est-y quoi donc qui pourrait vous arriver aussi ? Tout bêtement de devenir un(e) assassin...
Pour ma part, je l'ai appris à la dure (non j'ai tué personne encore, mais une psychothérapie ça vous fait ressortir des trucs pas croyables, et il y a de mes pétages de plombs dont je me souviens encore, qui vous feraient froid dans le dos si je les racontais (je devrais peut-être me mettre à écrire, lol)), donc ça ne me surprend pas. Pour les gens qui s'en croient "incapables", ça risque de les choquer, c'est sûr.

1922 : c'est la nouvelle qui m'a le plus dégoûtée. Il est fort le King pour dégoûter, elle est vraiment "dégueu", et ses descriptions sont "révulsantes" !

"Grand Chauffeur" : c'est celle qui m'a le plus parlé, parce que je la comprends, Tess, ô combien je la comprends. Une vengeance comme la sienne me parle, j'ai toujours aimé les histoires de vengeances, "oeil pour oeil, dent pour dent" (Fan de Kill Bill et de Django Unchained, et oui), ça me fait kiffer, les vengeances qui sont mangées froides. Ce n'est pas très sain, j'essaie de m'améliorer, mais bon, j'aime ça. Arf !

"Extension Claire" : la plus "allumée", je l'ai trouvé marrante, je sais j'aurais pas du, je suis gravement ravagée... Probablement parce que c'est celle où je ne me suis pas sentie concernée, l'envie, la jalousie, ça, contrairement à la vengeance, ça ne me parle pas des masses...

"Bon ménage" : cette dernière nouvelle est assez glaçante, surtout quand on lit la postface et qu'on se rend compte que c'est basé sur "une histoire vraie". Gulp... Là aussi on comprend tout à fait comment Darcy en arrive là où elle en arrive, il y a de quoi, et pas d'autre façon de se sortir de sa situation. Coincée, elle est, quelque part, et c'est ça qui est terrible. En tant que mère, là aussi, je peux comprendre, voire envisager sa solution, s'il m'arrivait la même chose...

Bref, c'est un recueil de nouvelles qui vous cueillent, vous embarquent, vous retournent, et vous laissent K.O.
4-0 pour le King.

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Alors là, chapeau! Je ne suis pas fan du format de la nouvelle mais là, les 4 pépites que contiennent ce recueil m'ont enchanté et je les ai dévoré! On retrouve les obsessions du King dans ses personnages tourmentés mais le fantastique ne fait pas vraiment d'apparition! C'est ce qui fait encore plus peur ... J'ai eu une préférence pour les deux nouvelles "Grand Chauffeur" et "Bon Ménage" avec des héroïnes féminines.
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Nuit noire, étoiles mortes est le huitième roman que je lis de Stephen King.
Ce roman contient 4 nouvelles toutes aussi spéciales les unes que les autres et où chaque personnages plongent dans l'obscurité et voient leur vie basculé. J'ai beaucoup apprécié ce roman ( Une petite préférence pour "Grand chauffeur").
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Je ne suis pas déçue de ces quatre nouvelles, elles sont toutes un peu dérangeantes, reposant sur des personnages qui vont faire des choix radicaux dans leur vie. Choix, dilemme, conséquences.....Un classique mais j'ai pris beaucoup de plaisir à ma plonger dans ces nouvelles. La première, 1922, est sans doute la plus sombre mais aussi la plus classique . Je commence à connaitre sa plume et je me doutais un peu de la tournure que ça allait prendre. Si vous n'aimez pas les rats, passez votre chemin ! La deuxième Grand chauffeur est ma préférée, j'ai trouvé cette histoire de vengeance ça bien dosée, sans en faire trop, avec quelques surprises.
La troisième, Extension claire, fait pas mal réfléchir. Je n'étais pas d'accord avec le choix du personnage donc c'était étrange qu'il n'est aucun remords. la jalousie est un sentiment très fort qui peut nous pousser à de sacré extrémité !
Enfin Bon ménage, la dernière nouvelle, sur une femme qui découvre les meurtres horribles de son mari, m'a laissé un peu indifférente. J'ai aimé mais j'aurait voulu que ça prenne une autre direction.
Challenge Mauvais genres 2022
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1922, l'épouse d'un fermier veut vendre les 100 acres de bonne terre (putain, des bonnes terres), afin qu'une société y installe son usine à abattre des cochons, ce qui apportera de la pollution dans la rivière.

Son époux, fermier de son état, ne veut pas (comme je le comprends, quand on aime la terre, on ne la vend pas), alors, il tue sa femme…

— Oui, vas-y, étrangle-la, fous-la dans le puits !
— Rhô, ce n'est pas bien de penser ça, me souffle ma conscience. On ne tue pas pour des terres, fussent-elles bonnes.
— Oh, sa femme, la chieuse, veut les vendre, foutre le camp ailleurs et ne pense même pas à son gamin, qui n'aura plus de terres à hériter, plus tard. La terre, ça ne se vend pas. Hop, dans le puits, la chieuse !

Une écrivaine se fait violer sur le bord de la route.

— Vengeance ! Flingue ce salopard de violeur, je suis d'accord avec toi.
— On ne peut pas se faire justice soi-même ! me crie une fois de plus cette foutue conscience qui ne me laisse pas tranquille.
— La Justice, c'est comme la vierge Marie : à force de ne pas la voir, le doute s'est installé !
— Non, elle ne peut pas tuer son violeur, elle doit aller porter plainte à la police !
— Pfff, la police, elle ne la croira pas, elle lui demandera si elle ne l'a pas un peu cherché et si les flics interrogent l'enfoiré, il dira qu'ils ont eu des rapports sexuels un peu plus violents, mais qu'elle était d'accord. Alors, une balle entre les deux yeux et l'affaire est réglée !

La troisième histoire, assez courte, met mal à l'aise, en cause un personnage qui n'a aucun remords, même pas un soupçon… Quant à la quatrième et dernière, je l'ai moins aimé, elle m'a semblé fort longue dans son développement et je me suis un peu ennuyée, jusqu'au final.

Une fois de plus, le King m'a transformé en lectrice haineuse, appelant ou cautionnant les meurtres, sans que cela me pose un problème. C'est grave ? Ce serait un effet King ?

Ne cherchez pas des étoiles dans ces pages, tout y est sombre, tout n'y est que noirceur de l'âme humaine. Pourtant, au départ, nous étions en présence de gens ordinaires, pas d'assassins. Oui, mais voilà, les circonstances ont fait qu'ils ont basculés du côté obscur de la Force, à tort ou à raison.

La question que je me pose souvent : et moi, qu'aurais-je fait à leur place ? Pourrais-je tuer pour des terres ? Oups, oui. Pourrais-je tuer pour me venger ? Oui, absolument. Serais-je prête à passer un contrat avec le diable et transformer en enfer la vie d'une personne que je n'aime pas ? Oh oui, oh oui, oh oui. Survivre au fait d'apprendre que mon mari est un serial killer ? Là, plus compliqué, il faut des épaules solides.

Mais aurais-je le courage (ou la folie) de tuer vraiment ? Là, j'en suis moins sûre. le vouloir, c'est une chose, le faire, c'en est une autre.

L'art de la nouvelle n'est jamais facile, mais Stephen King a toujours su tirer son épingle du jeu et, une fois de plus, il nous offre des nouvelles sombres, sans lumière, sans rédemption, sans même une once de regret ou de prise de conscience dans les esprits de celles et ceux qui ont franchi la ligne rouge.

Malheureusement, si j'ai aimé cette lecture, je n'ai pas vibré comme il m'arrive de le faire, d'habitude, avec les récits du King. Attention, ces nouvelles sont bonnes, noires, sombres, mais elles manquaient parfois d'émotions brutes, comme l'auteur est capable d'en faire naître dans mon petit coeur.

Sans regretter cette découverte, ce roman ne me marquera pas au fer rouge comme d'autres ont pu le faire (ÇA, Misery, Shining, Simetierre, La ligne verte, Dolores Claiborne, Docteur Sleep).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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