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sur 2739 notes
Dans une petite ville du Maine, l'été de deux familles va tourner au drame quand un brave chien nommé Cujo est contaminé par la rage. Pour des raisons différentes, les couples Camber et Trenton traversent une crise conjugale, sous les yeux de leurs fils respectifs, Brett et Tad. La maladie du chien aura des conséquences dramatiques dans les deux familles.

Je n'en dis pas plus sur l'intrigue, sinon je risque de la déflorer et surtout d'amoindrir l'angoisse des futurs lecteurs. Dans ce roman très bien construit, on assiste à la lente et folle agonie du saint-bernard, spectacle retardé sans cesse par les récits parallèles qui entourent l'intrigue principale.

Moi qui suis une parfaite chochotte et qui regarde les films qui font peur derrière les oreilles de mon lapin en peluche, j'ai passé un moment délicieusement terrifiant avec Cujo. Dès le début, Stephen King s'emploie à installer un climat de malaise en faisant planer le spectre d'un ancien tueur sanguinaire dans les parages. À cela s'ajoutent les terreurs nocturnes du jeune Tad et tout l'imaginaire effrayant des monstres de placard. Vient enfin la chaleur écrasante d'un été continental qui rend les gestes plus lourds et les décisions plus pesantes.

Mais la grande force de ce roman, c'est de faire d'un élément du quotidien un sujet de terreur. Ainsi, sans rien de surnaturel, le gros chien apprécié par tout le voisinage devient une bête assoiffée de sang, rendue folle par la rage. L'épouvante naît de la banalité et repousse toutes les frontières de la normalité et de la sérénité. Et la peur qui surgit est celle des terreurs d'enfance : « Cette peur qui vous tient au ventre et vous fait fouiller l'obscurité à la recherche de ce qui va vous sauter dessus. » (p. 231)

J'ai beaucoup aimé ce roman, mais je vais faire l'impasse sur l'adaptation cinématographique : les oreilles de mon lapin n'y survivraient pas !
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Cujo est un bon chienchien de 100 kilos, une belle bête tout en muscles. Très attaché à ses maîtres, il donnerait sa vie pour eux et en particulier pour Brett le jeune garçon de la famille. Lors d'une chasse au lapin, le molosse découvre une grotte, habitat de chauve-souris et se fait mordre. Cujo est contaminé par la rage.
La tranquillité de cette petite localité du Maine vole en éclats, il ne restera que chaos.
Bien plus qu'un roman terrifiant, j'ai été impressionnée par la justesse du ton, des descriptions, de la psychologie des personnages. On étouffe cet été là à Castle Rock et l'on ressent cette touffeur, cette oppression au fil des pages. le suspense augmente crescendo, la tension est palpable et l'on craint à chaque phrase une attaque, le réveil du monstre tapi.
Je trouve très réducteur de ranger ce livre dans le genre horrifique, il est tellement plus complexe et travaillé.
Un très bon roman, parfaitement abouti qui a réussi malgré le thème violent à m'attendrir et me faire ressentir de la pitié pour cette pauvre bête, enragée, démente, assassine, victime innocente d'un malheureux accident.


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Qui ne connait pas l'histoire de Cujo...? Au moins pour l'avoir vu au cinéma ?
Une femme et son jeune enfant se retrouvent coincés dans leur voiture en panne, en plein été de canicule, avec pour gardien un énorme chien St-Bernard, enragé ...
Stephen King nous fait transpirer. Il nous fait pleurer. de rage...
Il frappe fort en mettant en danger une femme et son enfant. Il sait titiller là où ça fait mal. Il connait bien son métier d'artisan de la peur. Il nous la distille comme un poison. Comme le virus de la rage qui envahirait nos cellules, cette peur nous infiltre, nous rend fous, jusqu'à nous faire craquer, à la fin.
Pas de happy-end chez Stephen King, on n'est pas à Hollywood...
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Attention, ce livre a du mordant...

Rien que la première de couverture vous met dans l'ambiance: des crocs menaçants et acérés prêts à vous happer!

Cujo est un saint-bernard de cent kilos, le meilleur ami de Brett Camber, un gamin de dix ans. Un jour, Cujo chasse un lapin qui se réfugie dans une sorte de petite grotte souterraine habitée par des chauves-souris. Ce qui va arriver à Cujo et à ceux qui auront le malheur de l'approcher constitue le sujet du roman le plus terrifiant que Stephen King ait jamais écrit. Brett et ses parents, leur voisin Vic Trenton et sa femme Donna- un couple en crise-, Tad, leur petit garçon, en proie depuis des semaines à des terreurs nocturnes: tous vont être précipités dans un véritable typhon d'épouvante, un cauchemar nommé Cujo...
Publié il y a vingt-cinq ans, Cujo reste une des oeuvres majeures de Stephen King, et un classique de l'épouvante.(4ème de couverture)

Cujo est un roman angoissant, stressant, étouffant (une grande partie de l'histoire se passe dans le huis clos d'une petite voiture en pleine canicule...) et c'est justement cette angoisse qui pousse le lecteur à tourner les pages encore et encore.

Pendant la première partie du livre, Stephen King s'attache à dresser le portrait de Cujo comme un bon gros toutou affectueux, dévoué à ses maîtres et notamment au jeune garçon, Brett.
Stephen King plante également le décor: une petite ville du Maine où vivent deux familles avec leurs problèmes conjugaux et professionnels. L'auteur dépeint ainsi quelques sentiments tels que la jalousie, l'amour, la violence, la haine.

Cependant le point de rupture est cette morsure de chauve-souris sur le museau de Cujo qui va lui transmettre la rage... Et la vie tranquille de tout ce petit monde va basculer dans l'horreur!

Mais le tour de force de Stephen King réside dans la manière d'amener la rage du chien à cristalliser la haine qu'éprouvent certains personnages. Car Cujo va faire des victimes et cela va en arranger certains...
De plus, Stephen King explore la psyché du chien et décrit parfaitement l'évolution de la maladie dans l'organisme du chien.

Un très bon livre qui distille la peur et l'angoisse au plus profond de nous.
Vous ne regarderez plus un saint-bernard comme avant...
"Cujo" est le premier livre de Stephen King que je lis et je compte ne pas en rester là.
Prochaine destination: "Simetierre".
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"Cujo" fait partie de ces excellents thrillers réalistes que j'ai lus dans les années 80, à l'époque où je commençais seulement à apprécier King.
Je l'avais découvert avec "Différentes saisons" et ça avait été un choc après lequel j'ouvrais chaque nouvel opus avec un a- priori favorable, une espèce d'excitation impatiente quel que soit le genre abordé, réaliste ou fantastique.
Je n'avais pas encore le recul qui me permet maintenant d'affirmer que je préfère King dans le genre réaliste (même si "La ligne verte", comme quelques autres titres fantastiques de King, confine au génie) mais peu après "Différentes saisons", "Cujo" m'avait chopé d'autant plus que je nouais avec mon premier chien (Siam, un magnifique jeune mâle griffon Korthals) une solide relation d'amitié virile qui dura plus de douze ans, et me valut à sa mort quelques mois de ce que j'analyse maintenant comme une petite... dépression. J'ose le mot.

De cette première lecture je me souvenais surtout, jusqu'il y a peu, de ces instants fugaces où on "entre" dans la tête du chien, avant et après qu'il soit contaminé par la rage, quand il "pense" à "l'homme", à la "femme" ou au "garçon" et nous livre à leur sujet ses brèves réflexions de chien. J'avais trouvé le procédé percutant, efficace ô combien pour faire de Cujo un personnage à part entière au même titre que son jeune maître Brett, ses parents Joe et Charity, ou le petit Tad, ou Donna et Vic, les parents de ce dernier...

Et puis récemment, en lisant la courte et élogieuse critique d'AlaricD qui évoque en parlant de "Cujo" des affinités avec un autre thriller réaliste que je considère peut-être comme mon préféré du King ("Dolores Claiborne", percutant manifeste féministe, prouesse littéraire sous forme de quasi monologue ininterrompu, un coup de génie que je conseille toujours de lire si on ne connaît pas King et qu'on veut l'essayer), en lisant son court billet j'ai eu envie de vérifier ses dires car ma lecture de "Cujo" remontait à une quarantaine d'années. (C'est d'ailleurs pour ça que je n'avais pas jusqu'ici donné mon avis à propos de "Cujo" sur ce site).

J'ai relu.
Et je dis bien vu.
AlaricDulmans a raison !

Bien plus qu'un thriller super efficace qui fait du lecteur un enragé, dévorant les pages comme un fou pour savoir si vont survivre cette femme et son loupiot de 4 ans, assiégés en rase campagne dans une petite Fiat par un bon gros Saint-Bernard rendu fou par le virus de la rage, coincés pendant deux jours de canicule à une époque où les portables n'existaient pas, bien plus que ça, ce tourbillon d'angoisse est une peinture sociale et une plongée dans la psyché de quelques humains très crédibles, qu'ils soient attachants malgré leurs fêlures, ou très méprisables voire très inquiétants à cause d'elles...

Les histoires d'amour finissent mal, en général.

Qu' importe ! Si comme moi vous avez lu "Cujo" il y a trop longtemps, n'hésitez pas : imprégnez-vous des préliminaires, même s'ils sont longs car ils sont utiles.
Puis enfermez-vous avec Donna et Tad dans l'habitacle exigu et surchauffé de leur Fiat Punto, laissez monter la colère qui vient des frustrations, endurez l'épuisement qui vient de la soif et de la faim, craignez la peur primale et comme Donna, enfin osez lui faire un bras d'honneur désespéré et battez-vous comme une enragée pour un peu moins d'horreur dans cette chienne de vie !

Même si la camarde claque du bec
Si même elle joue de la faux
Le jeu en vaut la chandelle...

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L'auteur de mon adolescence. Stephen King était à mes yeux le maître des angoisses (avant que je ne me penche sur l'intégrale de Lovecraft). A cette époque, je lisais sur base du nom de l'auteur. Et un Stephen King ne pouvait qu'être bon.
Comment un gentil chien pantouflard pourra t il bien me donner des frissons? (telle était la question avant de commencer cette lecture). Je me souviens que je n'ai pas été déçu.
Bien sûr, un S. King souffre souvent de longueurs, et celui ci ne fait pas exception.
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J'ai été surpris en bien.

Cujo est tristement célèbre pour avoir été écrit par King alors qu'il était sous l'influence de la drogue , au point de ne garder aucun souvenir de l'avoir écrit. de plus, d'après les avis d'autres critiques des lecteurs de ce livre, j'ai constaté que ce livre était largement malaimé par la majorité de ses fans.

Sachant tout ça au moment de tourner les premières pages, j'avais pas mal d'appréhension à m'y lancer. Contre toute attente, j'ai découvert que j'ai bien aimé ce que j'y ai découvert.

Comme beaucoup d'oeuvres de King, le récit se base sur une idée, un concept : « Que pourrait-il se passer si un chien enragé confinait une mère et son fils dans une voiture pendant plusieurs jours ? » Je ne gâche rien, c'est dans le résumé. La réponse est bien sûr : « Ce n'est pas ce qui est intéressant ». Ce qui est intéressant, c'est la suite improbable d'événements qui mène la mère et son fils dans cette situation. Ce qui est intéressant, c'est de suivre tous les détails que King est capable d'insuffler à ses personnages en dehors de son concept de base pour leur donner une réelle crédulité, malgré l'état dans lequel il à écrit cette histoire. Ce qui est intéressant c'est de découvrir quel sera le thème de la sous-intrigue que King va choisir pour ancrer ses personnages dans son intrigue et dans son univers.

Bref, en un mot comme en cent : j'ai vraiment apprécié ma lecture.
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Ca me fait penser qu'il faut vraiment que je vérifie le carnet de vaccination de mon chien...
Est-ce qu'il peut se faire mordre par une chauve-souris enragée? D'ailleurs, ça existe ça des chauves-souris enragées? Je vais pas en faire un sketch, mais bon... je me pose la question quand même.

En tout cas notre brave Cujo, il en a rencontré une vilaine dans son trou de lapin. Ca lui a démonté tout le ciboulot d'ailleurs.

On ne va pas se mentir, on s'est quand même bien ennuyé par moment durant ces quelques jours à Castle Rock sous cette chaleur écrasante. On les a bien vues les ficelles du King pour nous faire patienter, on a même pensé à un moment que lire en diagonale certains passages pourraient aider à faire passer le temps plus vite.
Surtout que côté personnages, on n'en a pas trouvé un de vraiment sympa dans l'histoire. On aurait pu s'attacher au chien, mais bon... voyez-vous, les circonstances s'y prêtaient mal.

Mais on l'a quand même bien ressentie l'ambiance étouffante tout du long. On avait presque le nez qui frisait à imaginer la sueur, les odeurs, la crasse...
Et puis, le dernier tiers était quand même un chouillat angoissant.
Surtout que mon chien, après vérification, il n'est plus en ordre pour la rage (vous allez dire, en Belgique, ce n'est même plus obligatoire). Des pièges à chauve-souris enragées, ça s'achète ça?
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Vous la sentez cette odeur ?
Vous sentez ??
Non ?
Moi, oui.

C'est la bonne odeur du vieux poche tout écorné dont les pages ont jauni.

C'est le vieux poche qu'on a acheté au marché sur le stand d'un bouquiniste qui trimbale des trésors et des merveilles dans ses précieux bacs : vestiges de vieilles caisses de vin ou de tiroirs venant d'un antique bureau d'écolier.

(aparté : pour les plus jeunes, les marchés se tenaient durant l'époque pré-confinement )

Eh bien vous voyez, les meilleurs Stephen King, les plus savoureux, les plus doucereux, ceux qui nous plongent dans l'horreur et laissent un profond sentiment de malaise : ce sont ceux là.
Les vieux poches tout jaunis et tout écornés du Maître.

La meilleure époque d'écriture de Stephen King : années 80 / 90 !

Quelle délice ce petit Cujo : avec quelques ingrédients, M.King en fait un cocktail bougrement efficace : une petite ville du Maine, la chaleur écrasante de l'été, une espèce d'aura mortifère qui plane et un chien qui devient un véritable Cerbère ; preuve que dans l'univers de King, les individus les plus loyaux, gentils et fidèles, viennent eux aussi à basculer dans les tréfonds les plus noirs de leur âme.

Et ces thèmes propres à King : l'enfance, l'amour, le regret, le temps qui passe...



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Et voilà encore un King de dévoré, on reste toujours dans le même style de l'auteur, mais l'histoire est pour le coup complètement originale, puisque nous avons à faire à un gentil Saint-Bernard qui à la suite d'une morsure de chauve-souris, se retrouve infecté par le virus de la rage. Alors qu'il était d'une gentillesse incroyable, le voici pris d'une envie de tuer dépassant tout ce qui est imaginable.
Le début est un peu long à démarrer, la présentation des personnages, de leurs situations maritales, professionnelles, de leurs quotidiens prend un peu près un tiers du livre, alors que le lecteur que je suis, veut voir les crocs sortis, les babines retroussées, l'envie de tuer prendre le dessus, mais dès que Cujo s'attaque à la première personne qu'il rencontre, c'est parti, l'angoisse arrive, et l'envie de connaître le dénouement prend le dessus.
Pas d'originalité pour les lecteurs qui connaissent le style de Stephen King, sa plume est facilement reconnaissable, mais Cujo est un livre vraiment très plaisant que je vous recommande volontiers.
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