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Je tiens tout d'abord à remercier Laurence Qui-Elle de m'avoir fait parvenir son livre au Liban.
La masculine a la particularité de ne contenir aucun mot masculin. L'auteure utilise une contrainte littéraire formelle afin de créer une oeuvre oulipienne en travaillant sur la structure des phrases qui résonnent avec la voyelle « e ». On assiste à une effervescence de jeu de mots où la femme domine.
121 pages au féminin-e, une voyelle qui prône provoquant une tournure judicieuse de phrases ficelées asphyxiant le masculin pour faire place à la masculine ce qui rend la lecture surprenante par le fait de voir l'habileté de l'auteure à fournir un travail aussi judicieux.
Elle embrase les pages par un mouvement continu d'une écriture soutenu en relatant une histoire qui se déroule à paris où la maladie éradique la masculine ce qui annonce une apocalypse féminisée dans une société en proie à une guerre entre femelles non sans un brin d'humour, car la tonalité du dialogue est pimpante et incite le lecteur à vouloir poursuivre cette histoire de science-fiction peu commune avec un réel intérêt
Une exclusivité consacrée aux femmes aux personnalités diverses avec une contradiction évidente sur cette privatisation de masculine ce qui demande réflexion.
Un style agréable et instructif mêlé d'une histoire fictive que je vous conseille de découvrir.
Merci-e pour cette découverte enrichissante sur la langue !

Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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La Masculine, c'est l'histoire de la K, rédactrice trentenaire dans un journal d'information propagandiste. Nous sommes dans un futur plus ou moins lointain, et la moitié de l'humanité a disparu. Ou plutôt, a presque disparu puisqu'il reste encore sur Terre, un dernier représentant masculin, qui mourra au cours du roman. Il ne reste plus que des femmes donc, dans un environnement très dégradé. Plus rien ne fonctionne vraiment ici, ni transports, ni électricité. La France, dirigée par trois femmes que l'on ne voit jamais et qui ne s'expriment qu'à la radio, a viré totalitaire. Police d'État, classes sociales étanches, contrôle des naissances et des pensées, (au moyen d'une langue française débarrassée de chaque mot masculin et imposée à toutes) sont au menu.

La K ouvre peu à peu les yeux sur son monde, après que sa partenaire professionnelle se soit faite renvoyer et après avoir redécouvert les travaux scientifiques de sa grand-mère. Cette dernière avait compris, au moins en substance, la raison de l'extinction des hommes et avait prévu celle des femmes si celles-ci restaient entre elles.

Trop de malentendus entre ce titre et moi pour que ça fonctionne vraiment. Je n'ai pas accroché avec la "morale " sous-jacente.
Critique complète et argumentée sur mon blog.
Merci à l'autrice, toutefois, de m'avoir proposé son texte. Je n'étais pas la bonne lectrice pour cette histoire. Tant pis !
Lien : https://chikitalit.com/la-ma..
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Approche objective de la féminisation de la société au travers de ce livre

Un temps d'adaptation nécessaire

Le début de ma lecture s'est avérée un peu ralenti, le temps pour moi de m'adapter à la présentation du livre. Des notes sont présentes au bas de nombreuses pages, ce qui casse à chaque fois la fluidité de la lecture. Mais si l'on souhaite vraiment suivre le fil de cette histoire, il vaut mieux prendre connaissances de ces fameuses notes ! Certaines sont assez croustillantes et animent d'autant plus le récit. C'est donc la compréhension qui se trouve ici en jeu, plus que la fluidité de lecture et ce, malgré le fait qu'il s'agisse d'un roman.

Et puis, un temps d'adaptation pour ce qui est du fait même, du principe même du livre ! la féminisation de tout, ou quasiment. Donc oui, il faut un certain temps pour s'y habituer ou, tout du moins, pour cesser de se sentir paumé.

Un roman qui se lit rapidement

Une fois le pli pris, la lecture se fait rapidement car on veut savoir où toute cette folie va nous mener. On suit les personnages, l'ambiance générale, l'intrigue, car intrigue il y a bien. A tel point que j'ai lu ce livre au cours d'une petite après-midi.

La féminisation de la société : A chacun de se faire ses propres conclusions
Un joyeux mélange de recherches dites scientifiques, de cogitations ou d'élucubration (selon les personnes) et d'évolution humaine et sociétale se télescopent pour nous offrir toute une palette de couleurs et de possibilités qu'il nous reste à réinventer.

Laurence Kiehl nous a ici, sous forme de jeu littéraire qu'est l'oulipo, jeté à la face une sacrée patate chaude… L'attrape qui veut ! et en tire ses propres conclusions !

Merci pour cet intermède littéraire version oulipo, Laurence Qui-Elle.

(pour lire la chronique complète, avec aussi l'approche subjective, cliquez sur le lien ci-dessous)
Lien : https://odile-jacquemet.com/..
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Pour commencer, je tiens à remercier l'autrice pour l'envoi de son livre. Étant tombé dessus par hasard sur le site simplement pro, j'ai été plus qu'intrigué par le titre et le résumé. Comment ne pas l'être, quand on tombe sur un roman ou tout mot masculin est proscrit ? Donc ni une, ni deux, j'ai fait ma demande et elle à été généreusement accepté. Je dois dire, que ce fut une expérience des plus originale et complexe en lecture... Car après tout l'autrice doit user de mot peu habituel, ce qui rend les phrases plus complexe.

Nous débutons le roman avec K, une femme qui travaille pour la presse. On découvre son quotidien et son entourage. le tous dans une narration très féminine. Il faut dire que les mots masculins son proscrit et en faire usage peu mené à de lourdes sanctions. Pourquoi ? Pour cela, il faut lire le roman. Très vite, on découvre que tous les hommes ont disparu, morts d'une raison inconnue. Ce qui fait peur les femmes qui on décider de proscrire tout les mots en masculin, afin de s'en protéger. Mais est-ce que ça marche vraiment ? Rapidement, K découvre que sa grand-mère, une scientifique célèbre, fessait des recherches qui ne plaisais pas à tout le monde. Recherche, qui vont changer le monde à jamais.

Malheureusement, ce fut une lecture difficile pour moi, n'ayant pas du tout accrocher au style de l'autrice et à son univers. J'ai trouvé l'univers difficile à comprendre. Même si au début, on ne sait pas tout sur ce qui s'est passé, j'aurais aimé avoir des réponses durant le roman ou à la fin de ce dernier. de plus, de part son handicap à ne pas user de mot masculin, certaines des phrases avait une tournure qui, pour moi, n'avait pas souvent de sens. En tout cas, je félicite son travail, car ça du être un travail monstre, que d'écrire un roman de cette façon.

En ce qui concerne l'autrice. Comme dis plus haut, je n'ai pas du tout accrocher à son style, que j'ai trouvé trop lourd par moment. Plus d'une fois, j'ai dû relire certains passages, car je n'arrivais pas à assimiler ce qu'elle voulait dire.

Sinon, la fin m'a vraiment surprise. Je ne m'attendais pas à ça et je dois dire que c'est une fin des plus parfaite. Même si certaines questions reste en suspens.

En conclusion : ce ne fut pas une très bonne lecture pour moi, mais une vraie découverte du genre. Je suis malgré tout contente d'avoir lu ce roman, car ce n'est pas un style qu'on voit tous les jours. L'autrice à un vrai talent et on peu que féliciter son travail, surtout qu'elle nous surprend vraiment avec la fin de son roman. En tout cas, si vous souhaitez un peu de nouveauté, ce roman est pour vous.
Lien : https://chabouquine.blogspot..
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Ce roman m'a interpellé de part son aspect féministe mais c'est bien plus complexe que cela. Au début, j'ai été déstabilisée. L'autrice fait le choix de n'utiliser que des mots féminins. Pour avoir cherché, je peux vous l'assurer. Il n'y a pas un seul mot masculin de tout le roman. Lorsqu'on parle des hommes, on dit "la masculine". Vous voyez jusqu'où cela va? Cette exercice d'écriture s'appelle un oulipo (comme quoi on apprend tout le temps). Et c'est quelque chose.


Passé cette étape d'adaptation, on voit une société décrivant la disparition des hommes. Ne restent que les femmes. Que se passerait-il si on vivait dans un monde entièrement féminin jusqu'à l'utilisation de la langue? Et bien, ce ne serait pas très jolie. En fait, ce ne serait pas mieux. D'où la question suivante : Quel est le vrai problème de la société? Est-ce vraiment le comportement des hommes à l'égard des femmes ou autre chose?


D'une certaine manière, ça m'a rappelé le roman "le pouvoir" de Naomie Alderman. En effet, ce que l'on voit, c'est la critique du pouvoir et son influence sur la société, la lutte des classes sociales y est très présente. On parle également des recherches scientifiques. de celles que l'on tait à celle que l'on met en avant.


Au milieu de tout ça, on suit la K, une jeune femme ayant un travail. Suite à une réforme et à une révolte, elle prend une décision loin d'être anodine. La fin du roman m'a quelque peu déconcerté. J'ai ressenti une forme de frustration puisque la fin est ouverte. Pour avoir discuté avec l'autrice, je sais qu'elle se laisse l'opportunité d'écrire une suite. J'aimerai bien voir ce qu'il se passerait.


En bref, ce livre est une véritable expérience de lecture et pousse à la réflexion. S'il y a une suite, je la lierai avec plaisir.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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Les premières sont très déstabilisantes. Avec cette accroche en couverture, le lecteur ne peut qu'être tenté de trouver la faille, de trouver un tout petit mot au masculin afin d'exulter un immense "J'ai trouvé !". Et ce n'est qu'après une dizaine de pages que je me suis rendez compte n'avoir rien compris du contenu. Voilà une preuve supplémentaire que l'Homme (et j'en fais malheureusement partie) est, involontairement et sans arrière-pensées, focalisé sur sa volonté de suprématie à l'égard de la femme. 

Laurence Kiehl est donc parvenue, sans intervenir, à me remettre à ma place et me faire prendre conscience qu'il n'est pas nécessaire de trouver les failles d'un texte, mais surtout qu'il est indispensable de faire confiance à son auteur afin de pouvoir profiter pleinement de l'histoire proposée.

Je me suis alors plongé dans un univers atypique, mais magnifiquement pensé. Pouvez-vous imaginer un monde où l'homme est banni au point de ne plus accepter l'utilisation des mots masculins ? Laurence Kiehl nous entraîne, dans un premier temps difficilement, dans une société qui n'est pas si improbable que ça.

Alors que j'ai toujours considéré la femme comme étant l'égale de l'homme, je me sentais peut-être un peu moins concerné par la problématique. Auteur, auteure ou autrice pour désigner une femme qui écrit ? Je m'en moquais royalement au point de ne plus supporter les nombreux "débats" sur les réseaux sociaux où les avis divergent, parfois avec agressivité. La Masculine m'a permet, en quelques heures seulement, d'ouvrir les yeux et de me poser de bonnes questions dont j'aimerais obtenir des réponses. 

Pourquoi la femme devrait-elle faire des efforts pour être reconnue ? 
Pourquoi n'est-ce pas logique qu'une femme gagne autant d'argent qu'un homme ? 
En quoi est-ce choquant de féminiser des termes ? Pourquoi les académiciens sont outrés à l'idée d'utiliser autrice (qu'est-ce que cela sonne bien) et pas bouchère (c'est moche, non ?!) ?

La Masculine est un livre très particulier et n'est malheureusement pas à la portée de tous les lecteurs. A qui ce bouquin est-il adressé ? Quels sont les réels objectifs ? L'auteur veut-elle imposer une idéologie ? L'auteure tente-t-elle de poser les limites de la féminisation ? Les questions sont nombreuses et je ne suis pas toujours parvenu à y apporter des réponses.

L'utilisation exclusive de mots féminins a obligé l'auteur à trouver quelques parades, à dénicher des tournures de phrases étranges, parfois difficiles à cerner. Et pourtant, la plume authentique de l'auteure nous entraîne mot après mot, page après page sans que l'on ne parvienne à interrompre sa lecture. Mais là encore, je ne sais pas vraiment pourquoi je ne suis pas arrivé à poser le livre avant de l'avoir terminé. Une envie de le terminer rapidement et passer à autre chose ? Pour connaitre le dénouement (qui est très inattendu et parfait) plus vite ? Ou parce qu'il a provoqué en moins des émotions inconnues.
Lien : https://leparfumdesmots.blog..
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J'ai reçu ce roman de la part de l'auteure, que je remercie vivement.

Grâce à elle et à sa dédicace j'ai pu découvrir le genre de l'Oulipo dans lequel ce roman s'inscrit. L'OUvroir de LIttérature POtentielle est un groupe où chaque scientifique ou artiste peut créer une oeuvre à partir d'une contrainte. Ici, la contrainte choisie par Laurence Qui-Elle a été d'écrire un livre sans aucun mot masculin. Elle a réussi ce challenge avec brio car non seulement elle respecte cette obligation mais cela prend sens au sein même de l'histoire qu'elle raconte.

En effet, dans ce roman on va suivre K, qui vit dans un monde où tous les hommes ont disparu, morts d'une raison inconnue. Pour se protéger de ce fléau les femmes ont décidé de supprimer tous les mots masculins de leur langue. K, rédactrice dans un journal, va se retrouver au coeur d'un conflit dans cette société où les travailleuses manuelles se sentent délaissées et où certaines extrémistes veulent supprimer tous les mots neutres et créer une nouvelle langue.

J'ai bien aimé ce roman qui sort de l'ordinaire mais toutefois, du fait de la contrainte que s'est donnée l'auteure quelques éléments m'ont dérangée. Tout d'abord, très peu de contexte nous est donné sur la situation de l'héroïne et de la France plus globalement. Quelques notes en bas de pages nous aident mais j'ai trouvé l'univers difficile à comprendre. Même si au début on ne sait pas tout sur ce qui s'est passé j'aurais aimé avoir des réponses durant le roman ou à la fin de ce dernier. de plus, j'ai trouvé parfois les tournures de phrases très alambiquées et sans contexte j'ai parfois eu du mal à tout saisir.

La fin, quant à elle, m'a surprise, je ne m'y attendais pas et je l'ai beaucoup appréciée.

En conclusion, ce roman, assez court, est un exercice de style réussi brillamment par l'auteure. C'est une ode aux femmes, qui n'ont plus besoin d'hommes dans leur existence. le fait de n'utiliser aucun mot masculin apporte quelques difficultés à suivre l'histoire et réduit le récit, mais j'ai trouvé l'histoire très intéressante et je félicite l'auteure car ça n'a pas dû être un exercice facile.
Lien : https://postlectures.wordpre..
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Je remercie l'auteur et Simplement Pro pour ce service presse.
Ce roman dystopique nous plonge dans un univers plutôt sombre, résolument féminin jusque dans son vocabulaire.
K, une trentenaire rédactrice donc, nous fait découvrir son monde, privé des Hommes emportés par une maladie mortelle.
La dernière "Masculine" vient de mourir et débute alors pour K, une étrange aventure qui la changera à tout jamais.
Lorsque Laurence Qui-Elle m'a proposé son ouvrage, je n'en attendais rien de particulier si ce n'est une curiosité de découvrir pour la première fois cette façon oulipienne (sans aucun mot masculin) d'écrire. Pour cela je tire mon chapeau à l'auteure car ce n'est résolument pas un exercice des plus faciles.
Le roman est court (121 pages); c'est peut-être la raison pour laquelle je ne suis pas parvenue à m'immerger totalement dans cet univers qui m'a donc laissée sur ma faim. J'aurais sans doute apprécié le voir se développer davantage. J'aurais aimé également mieux apprécier les personnages, j'aurais tellement aimé parvenir à m'identifier à l'une ou à l'autre. Cela n'a pas été, malheureusement, le cas.
J'ai eu du mal à me plonger dans ce monde féminin qui dépeint toutefois une société pas mieux que la nôtre. La fin logique en soi ne m'a pas déplu mais ne m'a pas transporté non plus.
Enfin, je n'ai pas saisi pourquoi certains mots neutres se sont retrouvés affublés d'un "e" à la fin. Sans doute l'exigence de cette écriture oulipienne sans doute. Mais pour la neutralité? Je pense, que cela vient de mon ressenti, mais bon, voilà cela n'a pas pris pour moi.
De plus, j'attire l'attention des lecteurs que ce récit n'est pas à la portée de tous par son vocabulaire parfois un peu trop alambiqué qui n'est pas toujours expliqué pour les "non-initiés", ce malgré les notes de bas de page pour certains.
C'est une lecture qui je pense reste tout de même à découvrir ne serait-ce que pour cette façon très particulière d'écrire qui peut je pense plaire aux amateurs-trices du genre.
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✔️Mon ressenti : J'étais, en ouvrant ce livre, très curieuse de lire un texte construit à partir d'une contrainte littéraire, et pas des moindres : un roman sans un mot masculin.
L'histoire se déroule dans un futur possible, où tous les hommes ont disparus, et du coup, on se retrouve dans une société féminine, jusque dans la langue française. le récit se déroule dans la ville de Paris.
C'est un véritable tour de force d'écrire une telle histoire ! On voit les tournures de phrases modifiées pour amener les mots masculins à devenir des expressions féminines. J'y ai trouvé une certaine poésie.
La science fiction n'est pas mon domaine favori mais j'ai beaucoup aimé ce récit qui entre bien en résonance avec la contrainte littéraire.
Les sujets abordés sont contemporains et amènent à la réflexion. La fin, que j'ai beaucoup appréciée, laisse la possibilité d'une ouverture… Peut être qu'une suite est prévue…
Bref cela a été une belle expérience littéraire autant du point de vue du style imposé par la contrainte que par le genre même du roman.
Un grand merci Laurence pour cet excellent moment et un énorme bravo pour ce tour de force !
Lien : https://entredeuxlivres22813..
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La masculine est ma première lecture oulipienne (écriture sans aucun mot ou expression masculine).
C'est tout d'abord ce qui m'a attiré quand son auteure, Laurence Qui-Elle, m'a gentiment proposé de lire son livre. Je suis allée voir la fiche du livre et j'ai beaucoup aimé le titre.
Donner comme titre La masculine, à un livre sans mot masculin, m'a fait l'effet d'une folle et douce provocation. Quoi de plus viril que ce mot "masculin" que l'auteure féminise pour le rendre féminin. L'homme est désigné par un mot féminin. Brillant !
Le résumé parsemé de jeux de mots et de lettres a ensuite fini de me convaincre.

Nous suivons La K, une jeune trentenaire parisienne, rédactrice dans la gazette "Femmes à la plume".
Il y a une soixantaine d'année, une mystérieuse maladie a soudainement touché tous les hommes de la planète, les faisant disparaître un à un, laissant aux femmes la jouissance d'une terre exclusivement féminine. Petit à petit le langage évolue, interdisant l'utilisation de mots de genre masculin, et cherchant à féminiser au maximum les dernières traces de neutralité présentes dans la langue française. La liberté d'expression n'est plus, la soumission sévit.
Face à la décrépitude de ce monde exclusivement féminin, La K décide de ne pas rester les bras croisés.

Le premier chapitre m'a donné un peu de fil à retorde. En effet, il m'a été difficile de rentrer pleinement dans l'histoire en elle-même car il faut s'habituer à cette écriture oulipienne.
C'est une écriture où les mots (masculins) communs que nous avons l'habitude de lire sont remplacés par des synonymes féminins moins communs ou par des tournures de phrases alambiquées. C'est différent, et il m'a fallut un temps pour m'y faire.
De plus, il y a beaucoup de notes de bas de page, un vocabulaire précis à acquérir... ce n'est pas rien !
La tâche est ardue, mais l'histoire est prenante dès le début, alors une fois qu'on a pris le pli, tout s'enchaîne, et les chapitres se lisent avec de plus en plus de fluidité.

J'ai beaucoup aimé l'humour, présent tout au long de l'histoire. Tant dans l'histoire elle-même ou de la part de certains personnages mais surtout dans les notes de bas de page !
J'ai beaucoup aimé les personnages de la maman de la K et de sa grand-mère Gope. le personnage de Glike est aussi très touchant.

J'ai trouvé très intéressant que le monde exclusivement féminin ne tourne pas mieux que notre monde actuel, dirigé en grande majorité par des hommes.
Pendant une bonne partie de ma lecture, j'ai eu en tête la chanson "Miss Maggie" de Renaud, dans lequel il explique que tous les malheurs qui arrivent à cette terre sont commis par des hommes.
Laurence Qui-Elle démontre ici qu'une société exclusivement féminine n'est pas parfaite. Tout comme au temps où les hommes existaient encore, une révolution se prépare. Les femmes, avec leur folie féministe, n'ont pas fait mieux.

J'ai dévoré les deux derniers chapitres, j'en ai tiré de très belles conclusions que je ne peux expliciter ici pour ne rien dévoiler.

Je vous conseille vraiment de tenter l'aventure avec La masculine, qui parfois prend de lointains airs de 1984 de George Orwell.
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