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Citations sur Au-delà des pyramides (40)

Se déplacer au Caire était toujours un voyage dans le temps et dans des strates sociales violemment contrastées. On passait en un clin d'oeil d'un siècle à l'autre, de la richesse à la plus extrême pauvreté, de la modernité au primitif. Telles étaient les disparités volcaniques d'une mégalopole à la dérive, trop congestionnée et trop publique pour cacher ses misères, ainsi qu'y parviennent la plupart des grandes villes occidentales.
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- L'Occident est très malin, oui, mais savez-vous pourquoi les Américains ne peuvent pas comprendre l’Égypte ? Parce qu'ils ne saisissent pas la signification du mot "maalesh", "peu importe". C'est le mot qu'il faut pour comprendre l’Égypte. En Amérique, c'est toujours "maintenant, tout de suite", gagner de l'argent "maintenant", faire carrière "tout de suite". Mais ici, tout le monde croit en une vie après la mort, et donc tout ce qui arrive dans ce monde est "maalesh".
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Ce qui troublait et attristait le plus M.Moustapha, peut-être, c'était le constat que l'Égypte semblait incapable d'échapper au sort qu'avaient connu presque tous les pays du tiers-monde : devenir le client de l'une ou l'autre superpuissance.
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Tournant le dos à l’agitation de la place Ramleh, j’ai tenté de traverser la rue. L’expérience peut se révéler éprouvante pour les nerfs, dans un pays où le Code de la route paraît comporter les règles suivantes : ignorer les feux de croisement, les panneaux « stop » et les passages pour piétons ; maintenir la plus vive allure même dans les artères embouteillées ; ne jamais indiquer un changement de direction, le klaxon devant toujours être préféré à l’usage des clignotants ; refuser systématiquement la priorité et considérer tout piéton comme une cible possible…
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"Si Dieu le veut" : l'invocation est apparemment inévitable dès qu'un engin automobile est concerné, en Égypte. La circulation semble dominée par un sombre fatalisme, la conviction que chacun a le droit de se montrer follement dangereux au volant, car Allah est le seul policier de la route digne d'être écouté et Lui seul peut décider si l'on sortira indemne ou non du prochain virage en épingle à cheveux.
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Nous autres Occidentaux, nous cherchons sans cesse à nous persuader que nous aimerions retrouver un rythme moins épuisant que le tourbillon de nos vies à crédit ; nous rêvons d'atolls perdus au milieu des océans, de retraites en forêt, de la fameuse "montagne magique" ; nous envions à un Mahmoud la "simplicité" de son existence, mais ce faisant nous idéalisons outrageusement l'état de "nature" dans lequel il vit, nous gommons tout ce que sa situation peut avoir de pénible, nous réinterprétons sa cahute en torchis pour la transformer en habitat à la fois confortable et "authentique", bref nous nous transformons en touristes qui ignorent les complications intrinsèques de son monde et veulent y transférer toutes les facilités matérielles que nous attendons d'un pays dit "développé".
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L'Egypte d'aujourd'hui est une pyramide inversée.
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(...) au lieu des conversations animées et des parties de trictrac qui marquaient jusqu'alors ces soirées entre hommes, la télévision obligeait chacun à se replier dans la contemplation individuelle de cet univers inimaginable. Après des siècles d'autodéfense, les gens de l'oasis avaient baissé la garde et permis l'entrée d'un envahisseur qui allait profondément modifier leur vision du monde et leur mode de vie. Et, contrairement à ses prédécesseurs, la télé avait pénétré au sein de la forteresse mentale sans avoir à livrer un seul combat.
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Rien qu'avec son nom, l'Orient-Express continue indubitablement à détenir le titre de train le plus mythique du monde, dont la seule mention évoque des images sépia de types louches à l'accent viennois spécialisés dans le trafic de pénicilline, de comtesses albanaises en exil et de douaniers des Balkan corrompus. C'est le faucon maltais du transport ferroviaire international, une institution qui a subsisté grâce aux rêves et aux affabulations qu'elle continue à susciter même si son romantisme échevelé n'a pas survécu à la Seconde Guerre Mondiale et si le nouvel Orient-Express reliant maintenant chaque jour Paris à Bucarest - une fraction de l'ancienne route Londres-Istanbul - est avant tout fonctionnel, à peu près aussi mystérieux et glamour qu'un train de banlieue.
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« Ils sont toujours comme ça, les Egyptiens » : l’Occident baisse son regard sur le tiers-monde et recule, dépité. Et sa déception s’exprime principalement de deux façons : 1) Le raisonnement du « Pourquoi ne sont-ils pas comme nous ? », où les gencives malades, les chameliers corrompus et les guides blasés sont cités comme preuves irréfutables de la stagnation perpétuelle à laquelle des contrées comme l’Egypte seraient condamnées ; 2) L’école du « Contemplez ces opprimés », dont les tenants, si bien épinglés par V.S. Naipaul, aiment faire de petits tours parmi les pauvres, proclamer leur solidarité avec les victimes éternelles du colonialisme et en rajouter des tartines sur leur confortable culpabilité.
A Louxor, ces deux mentalités paraissent se fondre l’une dans l’autre : tout en se plaignant de l’inaptitude des indigènes avec des accents presque impériaux, l’Occidental pouvait également se payer le luxe de reprocher au tourisme de les avoir transformés en serfs complaisants. Dans les deux cas, tout cela se résumait à des clichés.
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