Ce livre est édité en plusieurs langues par l'Institut de la mémoire nationale, Commission pour la poursuite des crimes contre la nation polonaise, et par le Ministère des Affaires étrangères. Je l'ai reçu lors d'une réception à l'ambassade de Pologne où je me trouvais avec Babounette (Christine). Il présente l'histoire de ce pays martyr, plusieurs fois rayé de la carte, aux frontières sans cesse modifiées par les guerres et les envahisseurs, et aux populations victimes de brutaux déplacements de population, notamment suite au «pacte d'amitié» de 1939 entre nazis et communistes. J'ai déjà parlé des atrocités subies par ce pays dans ma critique de ce livre poignant qu'est «Une si petite extermination», massacre par les nazis dans une région qui était leur part du butin, d'un village de 86 maisons, l'un des Oradour polonais. «Un détail», aurait pu dire
Jean-Marie le Pen. En un sens, il aurait eu tragiquement raison puisque devant le grand nombre d'atrocités, on a seulement puni les plus importants (procès de Nuremberg, Francfort, etc.) tandis que les auteurs de cette «si petite extermination» (et d'autres), n'ont jamais été poursuivis.
Le livre aborde évidemment les camps d'extermination construits en Pologne par les nazis, le massacre de Katyn par les soviétiques, et les soulèvements populaires de 1956 et autres (Gdansk, Gdynia, Elblag, Szczecin,...) contre les dirigeants du parti communiste polonais.
Ce livre d'histoire est magnifiquement illustré, notamment de 8 cartes aux différentes périodes de l'histoire du pays, de portraits et de reproductions de tableaux et de documents officiels (chartes, sceaux, gravures, etc.). On y passe en revue de nombreux personnages historiques : les premiers rois, Ste Hedwige, St Stanislas, Copernic, Napoléon (qui a octroyé une constitution au Grand-Duché de Varsovie,
Marie Curie, le
Prix Nobel de littérature 1924
Wladyslaw Stanislaw Reymont, le père Kolbe qui offrit de mourir à la place d'un autre détenu, le cardinal Wychinsky emprisonné,
Jean-Paul II, Lech Walesa, le père Popieluszko martyrisé en 1984, aumônier de Solidarnosz, etc. En revanche, pas de photos des dirigeants communistes de la Pologne: Gierek, Gomulka, Jaruzelski (décoré par Poutine en 2005), etc., les Pétain polonais. Leur nom n'est même pas cité, pas plus que le rôle du parti communiste polonais, ni le fait qu'ils ils n'ont jamais été condamnés pour leurs crimes après la chute du communisme, contrairement aux crimes nazis. le livre évoque seulement «les autorités», « le gouvernement», etc. sans citer de noms. Cette forme de censure, dans un livre «d'histoire», est vraiment regrettable. L'adhésion à l'Union européenne est traitée sans commentaires, en moins d'une ligne. Ce livre est sorti au moment des Journées Mondiales de la Jeunesse de 2016 en Pologne, ce qui explique l'accent mis sur le passé religieux. En résumé, un très beau petit livre, un bon résumé bien illustré de l'histoire de la Pologne, mais avec les réserves indiquées ci-dessus.